– Louve !
Rose se jette au cou de la chienne.
Ça fait du bien de se retrouver ici. C'est une ambiance entre l'auberge espagnole et un séminaire de zenitude.
– Salut les filles.
– Tonton Ri-yane !
Adrián reste sur place, littéralement scotché, sa mine me fait sourire. Il reprend ses esprits quand la petite arrive devant lui. Il lui demande de répéter et la jette dans les airs avant de la féliciter de ses efforts.
Adrián me fait la bise et rentre directement dans la maison rejoindre tout le monde pour le repas.
Rose a droit à une collection de poupée Disney. Je fais les gros yeux à mes amies et dès que ma fille me regarde je souris bêtement. Les filles me tendent un paquet, honteuse, gênée, car elles m'avaient interdit d'acheter quoi que ce soit. J'ai devant moi une robe patineuse noire très élégante, décolleté V, dos nu et sans manche. Je chuchote discrètement des remerciements.
– Essaie-la.
Je lève les yeux vers Linon.
– Maintenant ?
– Oui.
Pía s'y met aussi. Bon, je n'ai plus le choix. Je pars dans l'une des chambres me changer. Les filles ont vu juste, elle me va comme un gant. Pieds nus, je descends les marches.
– Tu es jolie maman.
Les regards se tournent vers moi. Aelís siffle d'administration pendant que les filles me demandent de tourner.
– Quelle horreur ! crie Aelís.
– Qui y a-t-il ?
Prise de peur, je regarde mon amie et attend qu'elle vienne retirer la bête que j'ai certainement dans le dos.
– Tu as gardé ton soutif ! répond-elle.
Je souffle de soulagement.
– C'est juste un essayage. Va falloir que je m'achète un soutien-gorge dos transparent.
– Non rien c'est plus joli.
Je me retourne vers Pía.
– Mais j'ai la poitrine qui tombe. chuchotai-je sur la fin.
– C'est pas vrai.
Médusée, je me retourne vers Adrián qui était resté silencieux jusque-là.
– Pardon ?
– Faut-il que je rappelle l'épisode de la salle de bain. demande-t-il avec malice.
Les filles rient sous cape, pendant que le rouge me monte aux joues.
– Non non c'est bon.
– Si Adrián dit que c'est bon, crois-le, avec les filles il est exigeant. précise sa petite sœur.
Je fais la moue et regarde discrètement l'homme de la famille que j'avais complètement oublié depuis dix minutes. Il regarde la tenue avant de parler.
– Avec cette robe, faut rien mettre c'est plus classe.
– Tu vois, écoute l'expert, tu as l'avis de trois femmes et un homme.
Triomphante, mon amie me sourit plus que nécessaire.
– D'accord, d'accord.
Résignée, je remonte me changer. L'heure de coucher Rose est plus que dépassée. Elle embrasse tout le monde et ceux sont les bras chargées que nous entrons dans sa chambre.
– Maman ! Regarde !
Un immense cadeau est plaqué contre le mur.
– Vas-y ouvre-le. l'incite Adrián dans mon dos.
La petite tire sur le papier du paquet qui la dépasse de bien trente centimètres.
– Wouah ! Maman ! Une maison de poupée !
Ce n'est pas une simple maison de poupée. C'est une maison où chaque chambre représente l'univers de chacune de ses princesses. Rose le comprend de suite et place ses poupées. Elle est excitée comme une puce, maintenant, la faire dormir ne sera pas chose facile mais elle est si joyeuse. J'arrive à la mettre en pyjama. Je joue un peu avec elle et découvre de plus près que la maison est faite à la main. Cette attention me fend le cœur, ça représente beaucoup d'investissement. Les larmes aux yeux, je laisse Rose jouer encore un peu. En rentrant dans la chambre d'ami je découvre un paquet cadeau sur le lit. Décidément c'est la soirée des surprises, ils sont incroyables dans cette famille. J'ouvre délicatement le papier et découvre un plaid d'une matière incroyablement douce et chaude. Je déplie l'immense rectangle crème et m'enroule dedans. En arrivant dans le salon, je rejoins Adrián sur le canapé qui boit un café. Il relève la tête à mon approche. Je m'assois à son côté et lui fais une bise sur la joue. Surpris, il m'interroge du regard.
– Merci, beaucoup, vous êtes d'adorables fous.
– J'aime beaucoup ce compliment. Je rêve ou tu as pleuré ?
– J'ai réalisé que la maison est faite main. Il y a beaucoup de détails, de petites attentions qui montrent le temps et la précision accordés à cette magnifique maison. Un cadeau a d'autant plus de valeur quand il est fait avec le cœur.
Les larmes me montent, je suis confuse et m'excuse.
– Hé, allez viens là.
Il me tend les bras, tel un rouleau de printemps dans le plaid, je m'incline vers lui.
– Je suis désolée, en ce moment je suis à fleur de peau et très émotive de surcroît.
– Émotive ? Toi ? Non pas du tout. se moque-t-il.
Il m'entoure de son bras et me câline le bras. Tranquillement je me calme, ne bouge pas, bercée par sa respiration.
Tout est vraiment paisible ici, le vent passe sans siffler à travers les branches, la chienne est couchée le long de la verrière et même ce jeune homme de vingt-trois ans sait rester calme. Bien que les conventions entre amis me disent que le câlin a trop duré, je ne bouge pas d'un pouce.
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MAlice
RomancePrise dans une relation qui ne lui ressemble plus, Alice va devoir puiser en elle pour prendre les choses en mains. Elle peut compter sur ses fidèles amies pour l'aider à affronter les épreuves et l'accompagner tout au long de son renouveau. C'est...