Je regarde la liste à l'écran, c'est ça qu'il appelle quelques films ? Il y en a une belle dizaine, tous sortis il y a quelques mois.
Je regarde la dernière bande annonce, pendant que le coussin à côté de moi bouge. Mes yeux quittent l'écran du mon téléphone et se posent sur un corps seulement vêtu d'un caleçon noir. Ils remontent vers une série d'abdos magnifiquement sculptés. Je reste figée comme une idiote, jusqu'au moment où les muscles se contactent. Extrêmement gênée, je pique un fard et reviens à mon mobile.
– Alors tu as choisi ?
– Euh oui... Euh non. bafouillai-je.
– Ah, ça va pas m'aider tout ça.
Adrián regarde le téléphone par-dessus mon épaule.
– Tu as maté les B.A., ça devrait être facile, non ?
Facile ? Avec un jeune homme, joliment fait et de surcroît à moitié nu, il a dit facile ?
– Alice ?
– Oui ?
– Alors ?
– Gardons le dessin animé pour Rose. Ceux-là, non merci, je n'ai pas envie de pleurer, ni d'un film trop sérieux.
– Ok, bon bé va pour Monsieur Grey.
– Quoi ?! Hors de question. Euh, je veux dire, déjà vu. balbutiai-je.
– Ça je sais mais t'arrive pas à choisir.
– Si, Assasin's Creed.
– Ok.
– Mais comment as-tu fait pour avoir Cinquante nuances plus sombres ? Il est sorti il n'y a même pas deux mois.
– Ah secret défense.
Le film se lance, dos à l'accoudoir, je me cale entre les coussins et étends mes jambes. Adrián lui se pavane de tout son long sur la méridienne. Il me sourit avant de se concentrer sur l'écran, j'en fais de même.
Une fois en avoir pris plein les yeux, tant par les paysages, les combats et les effets, je reviens à la réalité à la fin du film. Je ne m'en suis pas aperçue mais Adrián s'est endormi, un coussin sur mes chevilles.
– Adrián ?
Aucune réponse. Je retire doucement mes pieds mais son bras tombe sur mon mollet. Délicatement, je finis d'extirper mes jambes. J'éteins la télévision et me tourne vers mon ami.
– Adrián ?
Je pose ma main sur son épaule pour le réveiller, mais ça a juste pour effet qu'il se mette sur le dos.
– Adrián ?
J'approche à nouveau mon bras, il ouvre subitement les yeux, attrape mon bras et tire vers lui. Je m'écroule lamentablement sur lui, je n'ai pas le temps de me redresser que ses mains assaillent mes flancs de chatouilles, oh non ! Je me retiens de rire, de crier et même de donner des coups trop fort. Je n'arrête pas de me tortiller, je n'en peux plus, choix décisif, tant pis pour lui.
– Aïe !
Adrián se frotte le pectoral, je respire enfin et tente de m'échapper. D'un bras, il me rattrape et me maintient sur ses genoux. Plus de chatouilles cette fois-ci.
– Tu m'as pincé exprès. râle-t-il.
– Oui, c'est la manière la plus douce que j'ai trouvé.
– Ah bon ?
– Oui.
– Qu'elle est la solution la plus extrême que tu aurais employé ?
– Pour le bien-être de ta descendance, j'aurais évité une certaine zone.
– Merci.
– Pour le bien-être de ton ego, j'aurais évité le self défense.
– Madame est trop bonne.
– Donc après avoir pincer, j'aurai pu... mordre ?
– Me mordre...
Sa réaction n'est pas celle à laquelle je m'attendais, il ne sourit pas, ni ne grimace mais il a de nouveau cette expression, indéchiffrable.
– Adrián ?
– Oui.
– Ça va ?
– Oui, pour ta survie il vaudrait mieux éviter de me mordre.
– Ne m'y pousse pas alors.
– J'essaierai.
Je veux me relever mais son bras barre mes cuisses.
– Alice, tu sais ce que ça veut dire ?
– De quoi parles-tu ?
Je le regarde et vois à cet instant une autre personne que le frère de mon ami, juste un homme qui me retient assise sur ses genoux. À ce moment précis je pourrais tout imaginer, même l'inconcevable. Je sens déjà la douceur de sa peau contre la mienne, la fermeté de ses muscles contre moi et leur force qui me maintient. Ce regard, c'est celui qu'il a posé sur moi la première fois dans la salle de bain, puis dans la pinède et à cet instant même. Ses lèvres sensuelles, bougent, sourient, articulent... Mon prénom.
– Alice ?
– Oui ? Tu disais.
– Demain soir avant de manger séance d'abdos.
– Oh.
Toute la ferveur que j'ai ressentie quitte mon corps, mes épaules s'affaissent.
– Fais pas cette tête, c'est pour toi.
– Oui oui. Mais j'en fais déjà en cours, même les fessiers.
Je me lève et cette fois-ci il ne me retient pas mais se lève à son tour.
– Je vérifierai ça alors.
– S'il n'y a que ça pour te faire plaisir.
– Tu sais ce qui me ferait vraiment plaisir ?
– Non ?
– Que tu arrêtes de bouder et que tu me fasses un gros câlin ?
– Moi ? Bouder ? Jamais. Un câlin ? Tu rêves.
– Si, un gros câlin pour te faire pardonner auprès de monsieur téton droit.
Je souris et plonge dans les bras qu'il me tend. Il enserre ma taille et moi son dos. Son menton contre ma tempe, mon visage contre son torse, tout simplement. J'aurai pu rester là une éternité. Il me berce comme on berce un enfant. Ma tête devient lourde sur son torse. Les mouvements s'arrêtent, il m'embrasse la tempe.
– On va au lit ?
Quoi ?! Son corps, mon corps... L'interdit... J'ai l'impression de me brûler. D'un bond je me retire et fais un pas en arrière.
– Alice ? J'ai dit une bêtise ?
– Euh non non, pardon, je m'assoupissais c'est tout.
– Ok. On va se coucher ? À moins que tu veuilles boire un truc ?
– Euh non non c'est bon merci.
Je prends les devants dans le couloir et coulisse ma porte.
– Fais de beaux rêves. chuchote Adrián.
Je me retourne vers lui pour le remercier. Il s'approche de moi et dépose un baiser sur ma joue.
– Mer...ci... Bonne nuit. dis-je encore gênée.
Je m'engouffre dans la chambre, tel un refuge. Vivement ce week-end, il faut que je calme mes hormones, il faut que je le trouve.
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MAlice
RomancePrise dans une relation qui ne lui ressemble plus, Alice va devoir puiser en elle pour prendre les choses en mains. Elle peut compter sur ses fidèles amies pour l'aider à affronter les épreuves et l'accompagner tout au long de son renouveau. C'est...