Toujours croire en l'avenir [en pause]

Prologue

Je m'appelle Mina Bayley et j'ai seize ans. J'habite à Lyon depuis un an et ma vie est devenue un véritable enfer.

Pourquoi ? Parce que suite à un accident de la route, j'ai perdu mon père, décédé sur le coup, ma mère et ma sœur jumelle, Nina, décédées de leurs blessures à l'hôpital. Et pour couronner le tout, je m'en suis sortie totalement handicapée. Colonne vertébrale touchée, cela ne pardonne pas. Même avec de lourdes opérations, je suis restée paraplégique et condamnée à finir ma vie dans un fauteuil roulant à seulement quinze ans. Bien que l'on m'ait conseillé de relativiser en pensant que cela aurait pu être pire, que j'aurais pu ne plus pouvoir bouger du tout, voir mourir, mon moral est au plus bas. Chaque nuit me revienne les images de l'accident, Nina et moi chantant à l'arrière de la voiture, ma mère qui rit. Puis le cerf qui surgit sur la route, mon père qui essaye de l'éviter d'un grand coup de volant, la voiture qui part en tonneau dans le fossé. Même la psychiatre que je vois n'arrive pas à me débarrasser de ces cauchemars.

Vint ensuite le problème de me trouver une famille qui puisse m'accueillir jusqu'à mes dix-huit ans. Seule ma tante Janine m'accepta. Il faut dire qu'elle était l'unique personne de la famille à avoir les moyens d'accueillir une personne paraplégique mais aussi la dernière famille qui me restait du côté paternel. Et du côté maternel me demanderez-vous ? Eh bien je n'ai jamais rencontré cette famille là et elle n'a pas voulu de moi. Le mari de Janine, Fred, est un riche homme d'affaire et elle a deux petites filles, des jumelles de cinq ans qui aiment les chevaux et jouer à la poupée : Rose et Lissa. Mais il m'a fallu déménager et passer de ma petite ville de Clermont-Ferrand à celle plus grande de Lyon. Janine possédait une grande maison tout à fait adaptée à mon handicap. Elle avait toutefois dû installer un ascenseur afin que je puisse accéder à ma chambre au deuxième étage. Malgré tout l'amour dont ils m'entouraient, je n'arrivais pas à remonter la pente et les difficultés se faisaient toujours de plus en plus nombreuses.

L'école fait partie de ces nombreuses difficultés. Avant, c'était avec joie que j'allai m'instruire. Aujourd'hui, j'y vais plutôt à reculons. Je suis en première année de lycée mais je ne me suis jamais adapté à mon nouvel établissement. Les habitants des grandes villes sont souvent méchants, surtout les jeunes. Je n'ai pas échappé à cette méchanceté. Tout le monde me regarde avec mépris, je n'ai aucun ami. En plus, je suis première de la classe et chouchoute des professeurs donc cela ne risque pas de s'arranger. La mort de ma jumelle se faisait aussi très présente en moi car j'avais toujours été fusionnelle avec elle et je pensais que rien ne pourrait nous séparer.

Je m'attendais à ce que ma vie reste dorénavant ce grand désastre avec ce trou béant dans ma poitrine. Mais un jour ...