Chapitre 16 : Point de vue de Dimitri

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Mon père entra dans ma chambre. La luminosité du couloir m'aveugla. Je gémis. Je détestais vraiment être dans cet état-là, parfois, j'avais envie d'abandonner.

-Mina est venue, dit Alekseï, elle voulait prendre de tes nouvelles. Elle semblait inquiète.

Un sanglot m'échappa. Mon père s'assit sur mon lit.

-Dimitri, tu ne dois pas te sentir obligé de t'éloigner d'elle une fois que tu seras remis. Nous pourrions la protéger autrement.

-Non !

Ma voix était tellement faible.

-Ce n'est plus qu'une question de jour avant qu'il ne nous retrouve, s'il ne l'a pas déjà fait. Il saura tout de suite qu'elle m'est chère et il s'en prendra à elle. Je ne veux pas qu'il lui fasse du mal à cause de moi.

-Tu sais qu'elle souffrira quand même car si tu t'éloignes, cela sera inévitable.

-Mais elle restera en vie.

-Dimitri !

-C'est un monstre père et tu le sais, m'emportais-je. Son seul but est de toujours plus nous faire souffrir même si pour cela il doit tuer.

Suite à mon emportement, je me mis à tousser et crachai du sang.

-Calme toi Dimitri, repose-toi. Ils vont bientôt revenir.

-Et s'ils ne trouvent pas de quoi me sauver.

-Ils trouveront fils j'en suis certain.

Tout à coup ma porte de chambre s'ouvrit brutalement. Je hurlais et essayer de me cacher sous ma couverture. Alekseï se plaça devant moi pour empêcher la lumière de m'atteindre.

-Sergueï, hurla-t-il, je te l'ai déjà dit que quand Dimitri est dans cet état la lumière ne doit pas l'atteindre. Ferme-moi cette porte immédiatement !

-Ok, ok, répondit l'intéresser en refermant le battant, faut pas s'énerver pour si peu.

-Pour si peu ! Pour si peu !

Je jetai un œil de sous la couverture. Je n'avais jamais entendu mon père aussi énervé.

-Il pourrait en mourir et toi tu considères cela comme pas grand-chose. Rappelle-toi que c'est moi qui t'ai sauvé la vie abrutis.

Sergueï se recroquevilla sous ces paroles.

-Pardon Alekseï, excuse-moi, je ne le ferai plus.

-Avez-vous trouvé quelqu'un ?

-Nous n'avons trouvé personne. On a dû voler cela.

Il jeta sur mon lit l'objet qu'il tenait à la main.

-Cela devrait fonctionner au moins pour quelques temps. Il y en a d'autres en bas au cas où.

Les épaules de mon père s'affaissèrent.

-Ce n'est pas suffisant. Nous devons redoubler d'effort pour trouver quelqu'un de réceptif en prévision de la prochaine fois. Sortons maintenant, laissons Dimitri tranquille.

Il posa sa main sur mon épaule, embrassa mon front et sortit avec Sergueï. Il savait que faire cela me répugné toujours. Mais c'était encore pire quand il s'agissait d'une personne. J'avais alors l'impression de lui voler quelque chose, de la souiller. J'attrapais l'objet en plastique, le reniflais et fronçais le nez. Je soupirais et me résolus : je mordis dedans.


Toujours croire en l'avenir [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant