Toujours croire en l'avenir [en pause]

Chapitre 8 : Point de vue de Dimitri

Je l'observais à travers la fenêtre. Cette fille m'intriguait vraiment. Depuis que nous étions arrivés, je mourrai d'envie de la rencontrer. Jusqu'à ce matin, tout ce que je savais d'elle c'était qu'elle était en fauteuil roulant et que sa vie semblait bien triste. Je savais aussi que c'était une incroyable musicienne, aussi doué que moi alors que j'avais eu des années pour me perfectionner alors qu'elle non. Me retrouver dans sa classe était une véritable aubaine, j'allai pouvoir en apprendre plus sur elle. Il me faudrait rester discret, afin de ne pas ébruiter notre secret mais il n'y avait aucuns soucis. On frappa à ma porte.

-Entrez, dis-je.

Ma mère pénétra dans la chambre. A mes yeux, c'était, jusqu'à présent, vraiment la plus belle femme du monde. Je venais de lui trouver une rivale.

-Tu vas bien mon chéri ? demanda-t-elle. Tu es encore seul.

-Tout va bien maman ne t'inquiète pas.

Un sourire apparut sur ses lèvres.

-Tu es encore en train d'observer notre petite voisine. Ton père m'a dit que tu avais passé la journée avec elle.

-C'est vrai, la directrice l'avait chargé de nous guider aujourd'hui. La pauvre, les habitants d'ici sont tellement égoïstes qu'elle ne peut même pas se déplacer seule dans les couloirs.

-Elle ne doit pas avoir une vie toute rose.

-ça on peut le dire. Pourtant elle a l'air tellement gentille. A croire que la gentillesse n'est plus bon dans ce monde. Elle n'a aucun ami.

-Pourquoi est-elle en fauteuil roulant ?

-A cause d'un accident de voiture. Elle y a perdu ses parents et sa sœur jumelle.

Ma mère passa une main dans mes cheveux. Elle savait que je ressentais un certain écho dans l'histoire de Mina.

-Soit son ami alors, je suis sûr que vous pouvez vous entraidez.

-Est-ce que ce ne serai pas risqué ?

-Je sais à quoi tu penses Dimitri. Je ne pense pas qu'IL nous ait suivi tu n'as rien à craindre. Nous avons mis une grande distance entre lui et nous et il mettra un moment à nous retrouver.

-Sauf si je fais une nouvelle crise. Alors il nous retrouvera.

-Nous allons tout faire pour que cela n'arrive pas, dit alors une voix masculine.

Mon père entra dans la pièce et vint enlacer ma mère.

-Et si jamais il nous retrouve, nous la protégerons Dimitri je te le promet.

Une pensée me traversa soudain l'esprit.

-Et s'il nous avait déjà retrouver, dis-je.

-Que veux-tu dire ?

-Ce qu'il s'est passé ce soir au lycée avec Mina n'est pas anodin. Et si c'était lui ?

-C'est impossible, pas en quelques semaines.

-Mais il est prêt à tout pour nous détruire !

Mon père posa ses mains sur mes épaules, essayant de m'apaiser.

-Nous allons rester sur nos gardes Dimitri, il faut que tu te contrôle. Vis ta vie, ne laisse pas la peur prendre le dessus.

Je soupirai.

-Je le sais bien papa.

Je me tournai à nouveau vers la fenêtre.

-Mais je refuse qu'il ne lui arrive plus de mal que ce qu'elle a déjà vécu.

Je repris ma contemplation et mes parents comprirent qu'ils devaient me laisser seul. Mina ne regardait plus dehors, elle écrivait sur son bureau. J'avais envie de la voir de plus près. J'ouvris la fenêtre et sauter dehors. Arriver jusqu'à la fenêtre de sa chambre me fut facile. Je me cachais afin qu'elle ne me voie pas. Elle venait de fermer le cahier dans lequel elle écrivait. Elle sortit alors des feuilles et se remis à écrire. De là où j'étais, je pus comprendre qu'elle créait une histoire. Un talent en plus à lui ajouter. Je restais toute la soirée sur le rebord de sa fenêtre. Lorsqu'elle fit ses devoirs, je me souvins que les miens étaient encore à faire. Cela me fit sourire : ils n'étaient pas bien compliqués. Plus d'une fois elle buta sur un exercice et je me retins de l'aider. Je l'admirais, c'était vraiment une fille forte. Elle faisait tout seule : se laver, se coucher. Lorsqu'elle fut endormie, je continuai à la regarder. Deux oursons l'accompagner dans son sommeil et son visage semblait apaisé. Je retournais dans ma chambre quelques heures plus tard. Il me tardait que l'on soit le lendemain.