Toujours croire en l'avenir [en pause]

Chapitre 28 : Point de vue de Dimitri

Nous continuâmes à parler un bon moment. Comme d'habitude, nous essayions de trouver un moyen pour empêcher Vladimir de nuire.

-Ce qui est sûr, fit ma sœur, c'est que s'il est blessé, nous allons bientôt avoir un meurtre sur les bras à expliquer à l'alliance.

-C'est vrai Christie, dit mon père, mais nous n'avons aucun moyen de savoir où il va frapper ni aucun moyen de l'arrêter. Sauf si nous nous transformons mais tu sais qu'il y a un énorme pris à payer pour cela.

-Mais Dimitri pourrait le faire lui, protesta Sergueï.

Heureusement pour cet que Mina s'était endormis contre moi et que je ne voulais pas la réveiller sinon il aurait pris mon poing dans la figure. Mais ma mère s'en chargea à ma place. J'en restais bouche bée.

-Aïe, cria Sergueï.

Mina sursauta et j'eus peur qu'il ne l'ait réveillé. Je l'observais du coin de l'œil. Ouf, elle dormait toujours.

-Jamais, siffla ma mère à deux millimètres de la figure de Sergueï, nous ne demanderons à Dimitri de faire cela. Tu es quelqu'un d'ignoble Sergueï et tu as de la chance que Natalya compte pour nous sinon je pense que tu aurais fini dehors à grand coup de pied dans le cul depuis bien longtemps. Maintenant, ferme là.

Xenia ricana. Oui cela amuserait beaucoup ma cousine de le mettre dehors. Elle vint s'asseoir à côté de moi et me dit :

-Tu devrais peut-être la ramener là-haut, elle serait sans doute mieux allongée.

J'acquiesçais.

-Tu pourrais aller récupérer ses affaires chez elle. Sa tante ne te connait pas elle te fera sans doute moins une crise que si c'était moi qui allait les chercher.

-Pas de soucis, je te les ramène dans la chambre.

Tandis qu'elle sortait, je pris Mina dans mes bras en faisant attention de ne pas la réveiller. Elle s'éveillerait sans doute dans une heure ou deux pour manger mais autant la laisser dormir pour l'instant. Je montais dans la chambre d'amis et la déposé sur le lit. Quand elle dormait, elle ressemblait à n'importe qui, paisible. Mais j'avais peur qu'elle se brise si on ajoutait encore du malheur dans sa vie. Ne voulant pas la quitter, je m'allongeai à nouveau à côté d'elle et la regardais dormir. Xenia apporta un sac à dos et le déposa sur la commode. Elle me tendit un bout de papier blanc.

-Tiens, me dit-elle, il t'est destiné.

Je dépliais le papier. C'était un mot de sa tante :

Si jamais tu fais encore du mal

a ma nièce, ma colère

sera pire que celle de mon

mari

Je ris, décidément cette famille était vraiment très protectrice.

-Merci, dis-je à ma cousine.

-De rien.

Elle sortit en fermant la porte derrière elle. Quelques minutes plus tard Mina s'agita dans son sommeil.

-Tuez-moi tout de suite alors, marmonna-t-elle, parce qu'il ne viendra pas.

Une larme coula sur ma joue. Elle avait vraiment pensé que je ne viendrais pas, que je ne tenais pas à elle. L'erreur que j'avais faites en lui tournant le dos me sembla encore plus monumentale. Elle avait été prête à mourir, ne croyant plus en rien.

-Je suis désolé Mina je suis tellement désolé. Peut-être un jour me pardonneras tu totalement.

Comme elle continuait de s'agiter, je la serrais contre moi. Elle finit par s'apaiser et son visage se détendit à nouveau. Je devrais trouver un moyen de me faire pardonner mais même si cela devait me prendre dix ans, j'attendrais qu'elle ait de nouveau confiance en moi. Il ne pouvait en être autrement.