Toujours croire en l'avenir [en pause]

Chapitre 32

Les minutes passèrent sans que nous échangions un seul mot.

-Tu devrais dormir maintenant Mina, si tu retournes fatigué chez toi, ta tante et ton oncle vont encore plus me détester.

Je secouais frénétiquement la tête.

-Non, non, je ne veux pas.

-Pourquoi ?

-J'ai peur de replonger dans les cauchemars. J'en fais énormément depuis l'accident mais celui de cette nuit c'est vraiment le plus horrible de tous ceux que j'ai eu jusqu'à présent.

-Comment fais-tu pour te rendormir chez toi ? Tu ne restes pas éveillé toute la nuit quand même.

Ce fut à mon tour d'être gênée. Comment lui avouer que chez moi je dormais avec des peluches qui me rassuraient. Il allait me prendre pour une enfant. Devant mon hésitation, Dimitri me souffla à l'oreille :

-Tu peux tout me dire Mina, je ne vais pas te juger et je ne le répéterais pas.

Je soupirais, je n'avais pas trop le choix.

-Dans mon lit, il y a deux oursons en peluche. Ma sœur nous les avait ramenés d'une de ses colonies. Elle m'en avait tendu un en me disant que toutes les nuits, il me protégerait pendant mon sommeil. Bizarrement, la plupart du temps c'est comme si c'était vrai et je ne fais pas de cauchemar. Mais ce n'est pas toujours le cas.

-Pourquoi ta tante ne les a-t-elle pas mis dans le sac ?

-Je ne voulais pas qu'on me prenne pour un bébé, dis-je avec une moue gênée.

Dimitri disparut alors quelques secondes. J'eus à peine le temps de me redresser pour voir où il était parti qu'il réapparaissait déjà, tenant dans ses mains un de mes ours.

-Comment tu as fait ? demandais-je stupéfaite tandis qu'il me le tendait.

-Tes clés étaient dans ton fauteuil, rigola-t-il, je suis juste aller le chercher chez toi. Ne t'inquiète pas personne ne m'a entendu.

Je pris la peluche, infiniment reconnaissante.

-Tu sais, dit-il en se rasseyant à côté de moi, tu ne dois pas avoir peur du regard des autres. Tout le monde a besoin de quelque chose qui le réconforte. Alors si une personne te juge à propos de cela, dis-toi qu'elle peut avoir quelque chose de plus enfantin encore pour se réconforter.

Je me rallongeais, serrant mon ourson contre moi. Dimitri m'embrassa alors sur le front. J'appréciais ce geste, il était tellement réconfortant.

-Je te laisse dormir maintenant, reposes toi bien.

Il s'éloigna. Je ne sais pas pourquoi mais je n'avais pas envie qu'il s'en aille.

-Dimitri !

Il se tourna vers moi.

-Est-ce que tu peux rester dormir avec moi, s'il te plait ? Enfin si cela ne te dérange pas.

Il referma la porte qu'il venait d'ouvrir, puis je le sentis s'allonger à côté de moi.

-Bien sûr que non cela ne me dérange pas, surtout si c'est toi qui me le demande.

Je me mis sur le côté, dos à lui. Il m'aida à placer correctement mes jambes et se colla à mon dos. Je m'endormis contre lui, totalement apaisée. Aucun cauchemar ne revint hanter mon sommeil.

A mon réveil, il était toujours là. Je passais la journée chez les Krov, apprenant à faire mieux connaissance avec eux. Tous étaient très gentil mais ce qui était certain, c'est que je n'aimais pas Sergueï. Certes, il avait réparé mon fauteuil mais il était froid, mesquin et égoïste. Dimitri ne semblait pas l'aimer non plus. Anastasia était vraiment une femme formidable. Elle me rappelait un peu ma mère par sa joie de vivre. Elle semblait beaucoup tenir à Dimitri. Quelques-uns me racontèrent leur histoire, d'autres non mais je ne leur en voulais pas, ils avaient le choix. Je retournais chez moi en fin de journée et je me fis gronder par ma tante. Je lui promis d'être plus prudente à l'avenir et de ne plus sortir seule. Après avoir bien réfléchie, je lui annonçais mon envie de retourner en cours le lendemain. J'avais hâte de voir la tête qu'allait faire Loan mais aussi hâte de pouvoir passer à nouveau du temps avec Dimitri.