Chapitre 37

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NDA : quand je met des "" c'est ce que le personnage dit en pensant

Dès que ses lèvres furent en contact avec ma peau, il l'a perça de ses dents et commença à boire. Effectivement, j'eus mal, très mal même. La douleur était tellement forte qu'elle me tira des larmes. Je me retins toutefois de hurler, sachant que cela devait déjà suffisamment perturber Dimitri que je pleure. Ce que je craignais se passa bien sûr : Dimitri commençait à changer d'avis et s'arrêtait.

-Non Dimitri, dis-je d'une voix douce en cachant du mieux que je pouvais ma souffrance, continu. Je vais bien ne t'inquiète pas, mais malheureusement pour moi je suis née plus sensible à la douleur que la normale. On peut dire que je suis douillette mais je sais la supporter.

J'aurais voulu faire un geste rassurant, lui montrer que j'avais pleinement confiance en lui mais je ne pouvais vraiment pas bouger maintenant. "Je t'en prie, pensais-je très fort, continu pour moi." Finissant par m'écouter, Dimitri se remis à boire. Je sentis à peine son corps changer et grandir. Il semblait aussi plus dur, comme si son corps était en béton. Je ne m'inquiétais pas de ce phénomène, leur faisant totalement confiance à tous les deux. Franchement, je ne sais pas combien de seconde ou de minute passèrent mais au bout d'un moment qui me parut durer une éternité, ses mains saisirent les miennes qui étaient crispées sur ma poitrine. Il se mit à tracer de petits cercles tendres dessus. Je sentis alors Alekseï me relâcher, me serrer doucement le bras et partir. Je souris malgré mes larmes qui coulaient toujours : cela ne pouvait que signifier qu'il était tiré d'affaire. M'étant retenu jusque-là de peur de lui faire mal, je laissais totalement aller mon dos contre lui. Je sentis, sous moi, son corps reprendre des forces tandis qu'il me semblait en perdre à grande vitesse. Quelque chose me disait que si j'avais fait confiance à mes sentiments plus tôt il m'aurait peut-être parler de sa maladie avant. "Je suis désolé Dimitri, pensais-je, j'aurais dû te dire avant que je t'aimais. "

"Non, je voulais que tu prennes ton temps."

Mon cœur fit un bond mais je me retins de bouger. C'est moi ou je venais d'entendre sa voix alors que sa bouche était collée contre mon cou, continuant à aspirer mon sang.

-Comment est-ce que tu m'as entendu ? demandais-je. Et d'ailleurs comment cela se fait que je t'entende ?

"Un lien s'est formé entre toi et moi dès que j'ai commencé à boire ton sang. Ne t'inquiète pas, il est éphémère et ne dure que le temps que je me nourris. Mais j'entends tout ce que tu penses et je peux te parler à travers la pensée si je le souhaite."

-J'ai eu tellement peur pour toi Dimitri, j'ai eu peur que tu refuses mon aide aussi.

"Je sais, je ne voulais pas que tu vives cela. Je suis vraiment désolé, tu dois encore te sacrifier à cause de moi."

-Ne raconte pas de bêtises, protestais-je. Et franchement, ajoutais-je pour essayer de la déridé, quitte à me faire mordre par un vampire je préfère que cela soit par toi que par ton frère.

Il rit doucement contre moi et ses lèvres se décollèrent de mon cou. La douleur disparue aussi vite qu'elle était apparue. Nous avions repris nos rôles initiaux : moi la personne faible et lui la personne forte. Mais je n'avais rien à craindre avec Dimitri. Avec douceur il passa sa langue sur ma plaie et le sang cessa de couler. Il en profita pour me faire un léger baiser dans le cou. Me tenant contre lui, il se pencha et la lumière s'alluma. Je fermais promptement les yeux, aveuglée par la luminosité. J'attendis de m'habituer un peu et rouvrit progressivement les paupières. Quand je le vis entièrement, Dimitri était en train de changer de forme. Le fait de boire du sang humain avait dû le transformer en véritable vampire, identique à son frère. C'est pour cela que je l'avais senti changé de forme plus tôt. Des larmes coulaient sur ses joues. Je tendis la main et les essuyais. Il poussa sa joue contre ma paume et je souris.

-Je t'aime Dimitri, lui dis-je, et je ne regrette pas ce que j'ai fait. Aucune douleur ne pourrait me faire regretter le fait de t'aider et de te sauver.

Il me serra doucement contre lui, embrassant le sommet de ma tête.

-Je t'aime aussi Mina, me dit-il. Tu es tellement forte, tu as vécu tellement de chose en quelques années d'existence. Je ne voulais pas te faire encore plus de mal. J'avais peur que tu revives à travers moi ce qui a failli se passer avec mon frère.

-Tu n'es pas ton frère Dimitri. Je pense que tu es totalement différent de lui. Tu as une volonté de fer et l'horreur de faire souffrir les autres. Ton frère lui est un lâche qui a baissé les bras devant la difficulté. Tu as été là depuis qu'il m'a enlevé, tu ne m'as pas lâché. Tu étais là alors que tu m'aimais et que je ne ressentais pas la même chose pour toi.

-Quand même, depuis que tu me connais tu ne fais que souffrir.

-Je souffrais déjà avant. En quelques sortes, tu m'as sauvé de moi-même car je reprenais gout à être en compagnie de quelqu'un. On va dire que je t'ai sauvé en retour.

Il s'allongea avec moi et je pus voir qu'il souriait. J'étouffais un bâillement.

-Tu es fatigué Mina, tu devrais te reposer.

-C'est étonnant, je me demande bien pourquoi je suis fatigué alors que j'étais en pleine forme tout à l'heure.

Je me pelotonnais contre lui, posant ma tête contre son torse.

-Tu viens de me donner une grande quantité de sang, ton corps a besoin d'en fabriquer à nouveau. Dormir lui permettra de se réparer plus vite.

Je fermais les yeux, me sentant plus en sécurité, dans ses bras, que je ne l'avais jamais été.

-Dors Mina, dit-il, je veille sur toi. Je t'aime plus que tu ne puisses l'imaginer.

Je m'endormis sur ces mots et m'enfoncée dans un sommeil sans rêve.

Toujours croire en l'avenir [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant