Toujours croire en l'avenir [en pause]

Chapitre 63

Je flottai. J'étais sur un délicieux nuage blanc et cotonneux. Une chaleur réconfortante se propager dans tout mon être. Soudain, un corps apparut devant moi. Il appartenait à une fille. J'avais comme l'impression de me regarder dans un miroir. Mais ce corps était debout et moi allongée. Alors je compris. Cette fille n'était pas moi. Cette fille n'était autre que mon portrait craché, ma moitié, ma jumelle.

-Nina ..., soufflais-je.

Elle sourit et s'allongea à côté de moi. D'une main, elle me toucha la joue.

-Tu me manques tellement sœurette, dis-je.

-Mais je suis toujours avec toi Mina, répondit-elle. Je ne te quitte jamais.

-Oui, tu es pour toujours dans mon cœur et dans mes rêves, comme maintenant.

-Mais tu ne rêves pas Mina. En tout cas pas en ce moment. Je suis vraiment là.

Je fronçais les sourcils.

-Mais tu es morte Nina, et un monde tel que celui-ci n'existe pas.

-Oui je suis bel et bien morte mais je suis magicienne sœurette ne l'oublie pas.

-Que veux-tu dire ?

-Quand je suis morte, je ne voulais pas t'abandonner alors j'ai trouvé refuge en toi.

J'étais bouche bée.

-Tu es ... en moi !

-Oui.

Je rougis violemment. Cela signifiait qu'elle connaissait tout mes moments d'intimité avec Dimitri. Nina sourit devant mon embarras.

-Ne t'inquiètes pas, dit-elle, mon esprit n'est réellement présent que lorsque je sens que tu as besoin de moi. Quand tu as peur par exemple ou que tu es en colère. Je te protège.

Alors tout devient évident.

-La magie, soufflais-je, ce n'est pas la mienne mais la tienne.

-Oui, moi seule peut la contrôler puisque tu es née sans magie.

-Mais pourquoi Nina ? Pourquoi fais-tu cela ?

J'étais totalement horrifié de ce qui se mettait en place dans mon esprit petit à petit. Elle avait failli tuer Dimitri par deux fois et d'autre personnes avec lui.

-Tu ne vas pas me reprocher de te défendre quand même sœurette ? Je t'ai déjà sauvé la vie par deux fois.

Nina semblait bien amère.

-Et tu as risqué celle de nombreux autres par deux fois aussi. Pourquoi ?

-Tu n'étais pas la seule à être en colère dans ces moments-là. Ce qu'on fait les Alfa est impardonnable, ils auraient du prendre soin de toi. Quand j'ai vu que Éric était en face de toi et semblait à peine s'en vouloir j'ai perdu les pédales.

Je hochai la tête, je la comprenais.

-Et dans la cuisine ? Il était normal que je sois en colère mais pourquoi toi ?

-Je ne laisserais personne toucher à Nathaniel, cracha-t-elle. Même pas toi.

Alors là, j'étais perdu.

-Qui est Nathaniel ?

Je demandais cela d'une toute petite voix, un peu effrayé face à la colère de ma sœur que je n'avais jamais vu dans cet état-là. Une larme sembla rouler sur sa joue.

-C'est celui que je devais épouser, l'homme que j'aimais.

Mon cœur se serra. Ma sœur était amoureuse et en mourant, elle s'était vu arracher à sa future vie avec lui. Je n'osais même pas imaginer ce que je ressentirais si je me retrouvais séparé de Dimitri ainsi. Je serrais alors ma sœur fortement dans mes bras, posant mes lèvres sur son front dans un geste de réconfort comme lorsque nous étions petites. J'avais tellement de peine pour elle. Elle sanglota doucement contre moi.

-Je te promet Nina que je n'épouserai pas Nathaniel, dis-je d'une voix douce. J'aime Dimitri et il n'y a qu'avec lui que je veux passer le reste de ma vie. Je ne vois pas pourquoi j'écouterais ces personnes racistes qui me serve de famille maternelle et qui m'ont laissé tomber. Mais j'aimerais beaucoup rencontrer celui qui t'as fait craquer. Toi qui disais que les garçons étaient tous des êtres stupides sans cervelles.

Elle rit et s'écarta de moi, essuyant ses larmes de la main.

-Il est fantastique Mina. Beau, doué en tout. Il est américain. Avant de le rencontré, j'étais réticente, je ne voulais pas d'un mariage arrangé. Mais quand je l'ai vu, cela a été le coup de foudre. Il fait partie des magiciens qui, comme Sophie, n'est pas raciste et accepte toutes les autres espèces. Si tu savais comme il me manque. Parfois, te voir heureuse avec Dimitri, cela me rend jalouse. Je voudrais tellement qu'il me serre dans ses bras une dernière fois.

-Tu sais, je pourrais peut-être lui transmettre un message de ta part. Cela lui fera sans doute plaisir.

-C'est vrai, tu ferais cela pour moi ?

-Bien sur sœurette. Je ferais presque n'importe quoi pour toi.

Nous discutâmes encore un long moment puis son visage commença à devenir flou.

-Qu'est ce qu'il se passe, commençais-je à paniquer.

-Tu te réveilles.

-Non pas maintenant, on a tellement de choses à se dire.

-Je reviendrais te voir, je te le promets. Prend soin de toi Mina, ne laisse personne te marcher sur les pieds. Je t'aime sœurette.

Elle disparut alors et j'ouvrit les yeux sur un autre monde.