Chapitre 6

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Le choc m'étourdit et lorsque je repris mes esprits, mon agresseur avait disparu. Je tentais de me relever sans résultat. En apercevant mon fauteuil couché sur le sol, je compris que mes efforts étaient vains, je ne pouvais pas le redresser.

-A l'aide !! criai-je désespérée, je vous en prie aidez-moi !!

Au bout de cinq minutes alors que j'étais en train de perdre espoir que quelqu'un me vienne en aide, des bruits de pas précipités se firent entendre et Dimitri, suivit de son père, apparut.

-Mina, s'écria le jeune homme en me voyant. Mais que s'est-il passé ?

Ils se précipitèrent vers moi et il me souleva aisément du sol tandis que Alekseï relevait mon fauteuil, sans le moindre effort. Je m'accrochais à Dimitri comme un chaton apeuré : je tremblais comme une feuille. Pour cause, en un an, rien de pareil ne m'était jamais arrivé.

-Qu'est-il arrivé Mina ? demanda Dimitri.

Mais j'étais tellement paniqué que je n'arrivai pas à prononcer un seul mot. Alors, je craquais. Je me mis à pleurer, chose qui m'arrivait rarement mais qui ne manquait pas de se produire lorsque j'étais confronté à une vive émotion.

-Laissons la d'abord se calmer, intervint son père, elle est en état de choc. Emmenons-la dans la salle des professeurs, elle doit être vide à cette heure-ci.

Me tenant toujours dans ses bras, Dimitri acquiesça et je me retrouvais bientôt en salle des professeurs. Voyant que je n'étais pas prête de le lâcher, il décida de s'asseoir en me gardant dans ses bras. Au bout de quelques minutes, je réussis à reprendre mes esprits et arrêtais de pleurer. M. Krov s'approcha de moi, se mit à ma hauteur, et me dit, doucement :

-Mina, il faut que tu me dises ce qu'il t'est arrivé.

-Je ne sais pas, dis-je la voix quelque peu chevrotante, je n'ai rien vu venir. J'attendais l'ascenseur quand on m'a poussé. Cela ne peut pas être involontaire, le fauteuil est trop lourd.

-As-tu vu qui a fait cela ?

-Non, dis-je, mon seul réflexe a été de mettre mes bras en avant pour ne pas me claquer la tête. Et lorsque j'ai relevé la tête, le coupable était parti.

Un détail me revint brusquement à l'esprit, mais je décidais de ne pas en faire part aux Krov, de peur qu'ils ne me prennent pour une folle.

-Je vois, dit Alekseï, ce n'est pas grave. Mais il va falloir en parler à Mme Zéplin demain, elle doit être parti à cette heure. Pour l'instant, je crois que le mieux à faire est de rentrer chez toi et de te reposer.

-Nous allons te raccompagner jusqu'à ta voiture, enchaina Dimitri, cela sera plus sûr.

Je hochais la tête et essuyais mes larmes d'un revers de main. Dimitri me réinstalla dans mon fauteuil et le conduisit à l'aide de la commande installé sur les poignets. Sans un mot, ils me conduisirent jusqu'au parking où Albert commençait à paniquer. Lorsqu'il m'aperçut, il se précipita vers moi.

-Mademoiselle Mina, cria-t-il, j'étais terriblement inquiet de ne pas vous voir.

-Ce n'est rien Albert, le rassurai-je en reprenant contenance. J'ai eu un petit accident, je vous raconterais tout dans la voiture.

-Merci de me l'avoir ramené, dit Albert en s'adressant à Dimitri et à son père.

-De rien, répondis Alekseï, tout le plaisir a été pour nous. Mais nous allons vous laisser, nous avons de la famille qui nous attend.

En effet, j'aperçus Christie et Nicolas qui attendaient à côté du Picasso gris métallisé garé à quelques pas de là.

-Encore merci d'être venus à mon aide, dis-je, sans vous je serais peut-être encore coincé là-haut.

-Je t'attendrais demain pour aller voir la directrice, me dit Dimitri en posant une main sur mon épaule, comme cela tu ne seras pas seule.

Je lui souris, reconnaissante, et le regardais s'éloigner avec son père.


Toujours croire en l'avenir [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant