Toujours croire en l'avenir [en pause]

Chapitre 26

J'affichais un air incertain ce qui le fit encore plus sourire.

-Allez, dit-il, courage. Ils ne vont pas te manger.

Je lui tirais la langue. Cela faisait très gamine mais cela eut le don de la faire éclater de rire. Il me prit dans ses bras sans aucun effort et m'emporta dans le couloir. Lorsque nous arrivâmes au rez-de-chaussée (jamais je n'aurais imaginé que cette maison était aussi grande avec ses deux étages), j'aperçut mon fauteuil devant la porte d'entrée. Les fils électriques qui pendaient mollement sur le côté me firent soupirer.

-ça coute tellement cher de faire réparer un engin pareil, me désolais-je. Et comment vais-je expliquer ces dégâts à ma tante ?

-Ne t'inquiète pas, me dit Dimitri, Sergueï est un pro de l'électronique. Il te le réparera avant demain matin. Il te doit bien ça.

-Pourquoi ?

Il sembla gêné par ma question.

-Disons qu'il était censé surveiller tes déplacements, finit-il par dire tout penaud.

-Vous me surveilliez ! m'exclamais-je.

-Nous ne voulions pas qu'il t'arrive du mal à cause de mon erreur de jugement. Et comme je ne pouvais pas t'approcher parce que tu ne voulais plus me voir, eh bien, c'est la seule solution que nous avons trouvée.

En le voyant aussi gêné, je compris qu'il avait honte d'avoir dû utiliser cette méthode.

-D'accord, je comprends. Ce n'est pas grave, vous faisiez cela pour mon bien. Je vous pardonne.

Mon fauteuil étant inutilisable, Dimitri me porta dans le salon où toute sa famille attendait. Sous leurs regards, j'essayais de me faire la plus petite possible. Je vis Dimitri sourire tandis qu'il se dirigeait vers le canapé. Après avoir coincé quelques coussins dans un coin, il m'y installa et s'assit à côté de moi.

-Je pense qu'une brève présentation de certains d'entre nous s'impose, dit-il.

J'observais la pièce autour de moi : tout avait l'air normal mais j'avais l'impression qu'ils étaient tous sur le qui-vive. Dimitri me désigna alors tour à tour les personnes que je ne connaissais pas.

-Voici Andreï et Natalya, dit-il en indiquant le couple présent près de la fenêtre, mon oncle et ma tante. Juste à droite, c'est Sergueï, le frère de Natalya.

Il se tourna vers son père qui entourait de ses bras la personne qui devait être sa mère.

-Je te présente ma mère Anastasia. Et ce drôle de petit bout de femme qui est étalé dans le fauteuil là c'est Xenia.

La jeune rousse me fit coucou de la main. Je l'aimais déjà.

-Bon, fit Dimitri. Vous savez tous que Vladimir nous a retrouvé. Et en réalité, il savait où nous étions dès le début.

-C'est impossible, dit Andreï, nous avons parfaitement caché notre destination.

-Pourtant, c'est bien le cas.

Il se tourna vers son père.

-J'avais raison en disant que c'était peut-être lui qui avait agressé Mina au lycée car c'est le cas. Il l'a avoué lui-même.

-Je ne sais pas quoi te dire Dimitri, lui répondit son père. Nous avons tout fait pour masquer nos traces et qu'il ne nous retrouve pas.

-Cela n'a plus d'importance maintenant, fit Xenia, il est là désormais et il s'en prend à nous.

-Il a fait pire.

La plupart d'entre eux froncèrent les sourcils.

-Il a dévoilé à Mina notre secret.