Chapitre 39

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Nous descendîmes tranquillement. Délaissant mon fauteuil, Dimitri me garda dans ses bras et se dirigea vers le salon. Jamais je n'aurais pu imaginer ce qui m'attendait : à peine étions nous rentré dans le salon qu'un tonnerre d'applaudissement nous accueillit. Le rouge me monta directement aux joues.

-Mais, balbutiais-je, pourquoi un tel accueil ? Je n'ai absolument rien fait de spéciale.

-C'est là où tu te trompes Mina, me dit la mère de Dimitri en venant vers nous. Tu as sauvé mon fils, tu l'as fait sans te soucier des répercussions que cela aurait sur toi. Tu ne cesses de dire que tu es inutile mais c'est tout le contraire.

-Vous savez, dis-je, je ne voudrais pas vous vexer mais vous pourrez me le répéter un million de fois, je n'y croirais pas pour autant. Pour moi, je n'ai fait que ce que je devais faire, car je pouvais le faire.

Dimitri secoua la tête même s'il avait un petit sourire aux lèvres. Il s'installa avec moi dans le canapé.

-Tu sais Mina, ce n'est pas si simple. Il faut bien plus que de la volonté pour pouvoir faire ce que tu as fait aujourd'hui.

C'est Xenia qui venait de parler. Intriguée, je l'interrogeais du regard.

-Tu te rappelles que je t'ai dit que j'étais humaine quand j'ai rencontré Natalya et que j'ai passé beaucoup de temps avec eux sous cette forme, avant d'être transformé. Tu sais aussi que nous avions dû fuir Vladimir. Changer d'endroit, c'est perdre les humains qui peuvent être encore hypnotiser et qui avait été trouvé. Suite à notre premier déménagement, Dimitri est tombé malade. Et nous n'avions trouvé aucun humain assez influençable pour être hypnotiser.

Elle s'arrêta, regardant Dimitri. Il avait le regard perdu dans le vague et son sourire avait disparu. Je pris sa main et la serrer doucement entre mes petits doigts. Il me regarda.

-Tu sais, lui dis-je, je ne veux pas connaitre la suite si cela te met mal à l'aise. Je n'ai pas besoin de savoir ce qu'il s'est passé.

Un sourire tendre réapparu sur son visage. Il me caressa la joue de sa main libre.

-Ne t'en fait pas pour moi, ce sont juste des souvenirs qui remonte à la surface. Mais si tu connais l'histoire, peut-être comprendra tu mieux mon refus de t'impliquer là-dedans.

Il fit un hochement de tête vers sa cousine et cette dernière continua :

-C'est moi qui ait eu l'idée. Comme j'étais humaine et que je les connaissais, je leurs ais proposés de me laisser faire mordre. J'avais vraiment envie de venir en aide à Dimitri que j'appréciais beaucoup. Vu que nous manquions de temps, nous avons essayé. Mais cela ne s'est pas passé comme prévu. Lorsqu'il m'a mordu, la douleur m'a violemment assailli. J'ai hurlé, alors que je tentais de me contenir, sachant que nous n'avions que cette alternative. Mais c'était plus fort que moi et je me suis débattus. Dimitri ne pouvait pas me lâcher de lui-même. Grâce à Andreï et Alekseï, j'ai pu être libéré. J'étais terrorisé mais aussi dépité. Malgré ma volonté, je n'avais pas pu l'aider même si le peu de sang qu'il m'a pris lui a permis de tenir deux trois jours de plus, le temps de trouver une autre personne.

Elle se tus, souffla un bon coup et repris :

-Donc tu vois pourquoi nous disons que ce que tu as fait est incroyable Mina. Il fallait vraiment que tu tiennes à Dimitri pour garder le calme dont tu as fait preuve. J'étais revenu à la maison Mina quand Dimitri t'a mordu. Tu n'as pas crié. Tu lui as juste parler, l'incitant à continuer sans prendre en compte ta propre douleur. Tu n'es pas faible, tu n'es pas douillette. Tu es forte et pleine de volonté. Aucun de nous n'aurais été capable de faire ce que tu as fait si nous avions été à ta place.

Une larme coula sur ma joue. J'étais émue, je n'avais pas vu les choses ainsi. En quelques sortes, je comprenais ce qu'avais vécu Xenia. Et je comprenais aussi pourquoi Dimitri avait refusé que je l'aide. Levant sa main, ce dernier embrassa la mienne qui la tenait toujours. Je lui souris, et il me rendit ce sourire. Oui, s'il le fallait, je n'hésiterais pas à refaire ce que j'avais fait cet après-midi. A présent, mon cœur ne battait que pour lui.


Toujours croire en l'avenir [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant