Toujours croire en l'avenir [en pause]

Chapitre 62

Ce que je craignais été bien réel. Dimitri était malade. Mais ce que je ne comprenais pas c'était : pourquoi maintenant ? Il allait bien ce matin.

-Eric, que s'est-il réellement passé ? Qu'ai-je fait ?

Ce fut Sophie qui me répondit :

-Quand tu as assommé Simone, Dimitri savait qu'il était le seul à pouvoir agir. C'est un vampire, il est rapide. Mais sur ce coup-là, il n'a pas été assez rapide. Tu as réussi à lui planter tous les couteaux de la cuisine dans le corps avant qu'il ne te neutralise.

Effaré, je portais une main à ma bouche. Non, ce n'était pas possible.

-Mais il s'est juste évanoui et une fois qu'on a retiré tous les couteaux, les blessures se sont refermées. Après tous, il est presque immortel. Quand il s'est réveillé une heure plus tard, il allait plutôt bien. Il est resté à ton chevet toute la journée. Mais quand je suis venue voir si tu étais réveillée en fin d'après-midi, je l'ai trouvé évanouis. Il était brulant de fièvre. La maladie a profité de son état pour prendre le dessus.

-Comment avez-vous su ? Qu'il était atteint de la « soif de sang » ?

Ce fut Eric qui me répondit :

-Tout le monde ici connait les jeunes frères Krov. On sait tous que Vladimir a pété les plombs à cause de cette maladie. Nous ne pouvons rien faire pour Dimitri.

Il se trompait, et il le savait. Mais j'avais comme l'impression qu'il voulait encore me dicter ma conduite.

-Vous peut-être pas mais moi si.

-Non tu ne feras rien.

J'agrippai le regard de mon oncle dans le mien et lui transmit toute la haine que j'éprouvai envers lui.

-Je pense que vous oubliez quelque chose mon cher oncle. Je. Ne. Vous. Demande. Pas. La. Permission. Vous avez perdu le droit de me dire quoi faire quand vous m'avez abandonné.

-Mina ....

Je tournai brusquement la tête vers Dimitri. Il était conscient.

-Tiens bon Dimitri, soufflai-je, j'arrive. Maintenant mon oncle, vous allez bien gentiment me poser à côté de lui et m'aider à lui sauver la vie. Et avant que vous ne protestiez, sachez que je ne vous laisse pas le choix.

Je tournai la tête vers Sophie et me radoucit.

-Tu veux bien faire en sorte que personne ne vienne interférer, lui demandais-je gentiment.

Elle hocha la tête. Une fois que Eric m'eut posé sur le lit, je caressais doucement le visage de Dimitri. Il s'accrocha alors à ma main.

-Mina ... Tu vas bien ?

-Oui. Si tu savais comme je suis désolé mon amour.

-Ce n'était pas vraiment toi, ta magie te possédait.

-Mais je t'ai quand même blessé. C'est donc ma faute si tu es malade maintenant. Mais on va te soigner.

-C'est dangereux Mina.

-Je sais mais nous n'avons pas d'autre choix. Tu as dit il y a quelques mois que si c'était la seule solution, tu me laisserais t'aider.

-D'accord.

Sa voix me paraissez tellement faible. J'avais l'impression qu'il était dans un plus piètre état que la dernière fois. Nous devions faire vite. Je pris alors les choses en main.

-Eric, relevez-le. Adossez-le au mur.

Ce dernier s'exécuta. Bien, il avait enfin compris.

-Maintenant, placez-moi dans ses bras. Vous allez croiser mes mains sur mon torse et les y maintenir jusqu'à ce que Dimitri prenne le relais. Vous pourrez ensuite partir. Et si quelqu'un viens nous interrompre, je vous en tiendrez pour personnellement responsable.

Une fois installé, j'écartais mes cheveux de mon cou. Eric suivit mes ordres. Ainsi, je réparais mon erreur, mon emportement.