~ Point de vue de Adam ~
Bip, bip, bip...
Trois jours. Trois putains de jours. C'était beaucoup trop long. Trois jours qu'elle était dans ce foutu lit d'hôpital, les yeux fermés, et ce bip répétitif qui l'accompagnait constemment. Il ne faisait qu'augmenter mon stress. À chaque fois, j'avais peur qu'il s'arrête, à chaque fois que j'en entendais un, je retenais mon souffle en espérant que ce ne soit pas le dernier. Et je restais la. Dans sa chambre le temps de quelques minutes, mais cet hôpital était devenu ma nouvelle maison.
Lorsque sa mère l'avait su, elle n'avait pas hésité, et avait prit le premier avion pour venir. Elle était arrivée hier, accompagnée de Matt, et j'arrivais encore à voir toute la tristesse dans ses yeux. Le même regard que sa fille. Les même yeux noisettes. Le même plis entre les sourcils lorsque ceux-ci sont froncés. Maya lui ressemble tellement, je ne l'avais jamais remarqué. Mais il faut dire que je ne la connaissais pas. Je ne connaissais que sa fille, et je ne voyais que sa fille.
Elle avait passée toute la nuit à son chevet, la caressant, et priant pour qu'elle se réveille. Et pendant ce temps là, moi je me cachais dans les couloirs de cet hôpital. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas qu'on me voit. Je n'avais pas le droit de venir la voir, pas après ce que j'avais fais. C'était totalement ma faute, si elle était dans ce lit. Et je ne méritais pas de venir la voir. Je ne la méritais pas. Alors je fis cela en cachette. Quand il n'y avait pas d'infirmière dans les parages. Ce jour la, je dû attendre que sa mère s'en aille. Elle ne voulait pas quitter sa fille, mais Matt a dû la traîner de force. Il fallait qu'elle sorte de cette chambre, qu'elle mange, qu'elle dorme. Alors elle a fini par céder. Et c'était ce moment la que je trouvais être le bon pour mettre un pied dans cette chambre. Une chambre fade, froide, une peinture terne, et aucun objet chaleureux. Et elle était la. Elle avait un bandage autour de sa tête, et quelques cheveux tombaient par dessus. Quelques points de suture étaient posés sur la coupure qu'elle avait sur sa tempe, et elle avait un bleu très imposant sur le bas de sa joue, près de sa bouche. Cet accident ne l'avait pas ratée, mais malgré tout elle était toujours aussi belle. Malgré le bleu, les sutures et le bandage, sa beauté était toujours présente. Sa douceur également. Je voulais lui prendre la main, sentir sa peau toucher la mienne, mais je n'osais pas. Comme si je n'avais pas le droit. Comme si je sentais que si je faisais ça elle se réveillerais aussitôt pour me dire de ne jamais la toucher. J'avais honte de moi. De ce que j'avais fais de cette fille. Et je ne comprenais pas pourquoi ça m'arrivait toujours. Je ne comprend pas pourquoi est-ce que tout ce que je touche fini par se détruire.
Je lui murmurai quelques mots que je n'oserais jamais lui dire lorsqu'elle est éveillée. Puis je regardai l'heure, 19h26. L'infirmière n'allai pas tarder à venir vérifier que tout allait bien. Elle venait toute les demi-heure. Alors je ne tardai pas plus, et pris la fuite encore une fois, pour disparaître dans ces couloirs.
Encore une fois, j'allais attendre qu'il n'y ait personne pour retourner la voir. J'avais, comme à chaque fois, hâte que le moment ou je la reverrais arrive. Mais je devais attendre. C'était pas grave, je pouvais trouver de la patiente. Je pouvais attendre une éternité s'il le fallait, rien que pour pouvoir revoir son visage.
Je restai sur les sièges ou des dizaine de personnes attendaient. Tous aussi inquiets. Ça me rassurait, de me dire que je n'étais pas le seul à avoir autant peur de perdre quelqu'un.
Je vis ensuite la mère de Maya passer, accompagnée de Matt. Elle s'apprêtait à entrer dans la chambre de sa fille, mais elle s'arrêta d'avancer lorsqu'elle me vit. Ils se dirigèrent alors dans ma direction.
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DO NOT LOVE ME
Teen FictionQuand deux personnes complètement différentes se rencontrent, il y'a deux possibilités : Soit elles se détestent, se disputent constamment et s'insupportent, ou alors elles s'attachent, se complètent et ne peuvent plus s'éloigner. Eux ? Ils étaient...