Chapitre 13

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¤ Point de vue de Maya ¤

Le lendemain, j'ai décidé que Adam et moi allions reprendre le cours de conduite, cette fois-ci plus sérieusement, car j'en avais marre de tout le temps compter que sur le bus. Et bien évidemment, ça ne lui à posé aucun problème de repasser un après midi entier avec moi. Parfois je me demande s'il n'a pas une télécommande multi-personnalité dans sa tête, pour qu'en un clic il change de personnalité. Nan mais franchement, comment peut-on être bipolaire à ce point ? Peut être que ça a un rapport avec son enfance ? Ça a dû être difficile pour lui. Mais c'est pas pour autant que ça va le rendre aussi lunatique. Si ? Oh et puis qu'est ce que j'en sais ! Qui sais ce qui a pu se passer en dix sept ans de son existence.

Assise sur ma banquette, alors que je viens de me garer, j'y repense. Je perds toute ma timidité, et lui demande :

- Comment ça a été ?

- Pas mal, mieux qu'hier en tout cas, on ne risque plus de mourir toute les trois secondes.

- Mais nan, pas la conduite, je te parle de toi. De ton enfance. Ça n'a pas dû être toujours facile.

Il me regarde, surpris. Je suis moi même surprise d'ailleurs, de prendre autant d'assurance. Jamais je n'ai osé lui parler de sa vie avant chez nous. C'est peut être moi qui suis bipolaire, en fait.

Alors que je m'attendais à ce qu'il me lâche un "occupe toi de tes affaires", il baisse légèrement la tête et son regard se perd, comme s'il se remémorait sa vie passée.

- J'te le confirme, souffle-t-il avant de laisser un silence. Me réveiller tout les matins en me demandant si j'allais passer la prochaine nuit dans la même chambre, ça peut-être très perturbant. C'est très dur, de ne trouver sa place nulpart, et d'être constamment rejeté. Ne pas être assez "bien" pour la famille qui t'accueille. (il ricane) Comme s'ils allaient trouver quelqu'un de parfait.. Mais bon. Chaque jour qui passe me rapproche un peu plus de ma liberté. J'ai attendu le jour de mes dix huit ans toute ma vie, quand je serai enfin indépendant, et que je n'aurai plus à supporter des familles qui, au fond, n'en ont rien à foutre de moi. En attendant, il faudra que je tienne, et que je ne me fasse pas rejeté encore une fois, sinon j..

Il s'arrête au beau milieu de son monologue, comme s'il allait dire une bêtise.

- Sinon quoi ? le repris-je.

- Il ne faut plus que je me fasse recaler par une autre famille, c'est tout.

Je n'insiste pas plus que ça, de peur qu'il s'énerve.

- Tu ne vas pas te faire recaler, tente-je de le rassurer.

- Ça, c'est ce qu'on verra.

- Je suis sérieuse. Tu n'as pas à te sentir coupable de quoi que se soit, tu sais? Tu n'as pas à t'excuser pour ce que tu es. Tes parents...

- Mes parents, m'ont abandonné. Me coupe-t-il.

- Mais non, dis pas ça ! Je suis sûre qu'ils ont eu une raison, ce n'est pas possible de ne pas aimer son enfant. Je suis sûre que ça a du leur briser le coeur de t'abandonner, mais qu'ils ont été obligés.

- Vraiment ? Tu n'as pourtant pas l'air d'avoir le même opinion à propos de ton père.

Touché.

Je souffle, et me redresse sur mon siège.

- Ce n'est pas pareil.

- Biensur que si, dit-il.

- Ok, je ne suis peut être pas la mieux placée pour parler du sujet. Je veux juste que tu saches que.. ce n'est pas parce que tu as déjà été seul, que tu le seras pour toujours.

DO NOT LOVE MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant