Chapitre 4 - 5

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8 août 1996
Paris

Cher Arthur,
Les chaleurs ici à Paris sont presque invivables et je dois rester presque toute la journée à m'occuper de Didier. Il a eu douze ans la semaine dernière et est toujours incapable de se cuisiner un plat de pâte tout seul ! Maman n'est pas souvent à la maison et depuis que Papa est parti il est de plus en plus difficile pour moi d'avoir le temps et l'énergie d'aller à mes cours de danse. La professeur reste très compréhensive mais je sens que je pousse sa patience dans ses retranchements.

Hier soir encore j'ai aller chercher Maman au bar, comme à chaque fois elle est trop allumée pour rentrer toute seule. Quand grand-père était encore en vie il la remettait à sa place, mais je suis sa fille et je ne peux pas dire grand chose. Ça me fait mal au cœur de la voir sombrer de la sorte, mais je suppose qu'on y peut rien. Je me suis promise de ne jamais, JAMAIS tomber dans les travers de l'addiction.

Tu me manques attrocement. Paris semble bien triste sans toi. Quand rentres-tu maintenant ? Ces trois mois sont si longs... J'aimerai que tu sois près de moi et que tu ne repartes jamais. Donne moi vite de tes nouvelles.

Avec tout mon amour,
Agnès.

***

12 septembre 2001
Paris

Chère Clémence,
As-tu vu les évènements tragiques d'hier ? Je n'ai pas pu quitter la télévision des yeux pendant des heures. Les images des tours en flammes m'ont hanté toute la nuit et empêché de fermer l'œil. Notre monde est fou, n'est-ce pas ? J'espère que rien de la même sorte n'arrivera en France. On se sent toujours en sécurité jusqu'à ce qu'on ne le soit plus.

Les anges meurent aux balconsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant