Serendipity [HopeMin]

14

Les jours se sont succédés avec une rapidité déconcertante. Malgré la fatigue, j'arrive à tenir le coup.
Même si je ne sais pas quel métier je veux faire plus tard, il faut que je réussisse mes études pour avoir un avenir stable. Je ne pensais pas que le Droit allait être si difficile ; mais bon, c'était la seule branche qui m'intéressait un minimum.

J'ai appelé NamJoon pour avoir des nouvelles, il m'a dit que ça s'était arrangé mais qu'il restait quelques tensions. J'espère qu'ils ne vont pas se disputer encore une fois.

C'est le weekend. Je suis dans mon canapé et je caresse Calico. Mes yeux se ferment presque tout seuls. Quand soudain, la sonnette de chez moi retentit. Je sursaute et mon chat s'échappe de mes bras en miaulant.

Je traîne les pieds vers mon entrée et j'ouvre la porte lentement.

Une personne fonce sur moi : je manque de tomber à la renverse. Je me rends compte quelques secondes plus tard que la fameuse personne est HoSeok. Il me serre fortement et je sens sa respiration affolée près de mon oreille.
La panique monte quand je sens qu'il se met à inspirer de plus en plus difficilement.

« HoSeok-hyung ! Que se passe-t-il ?!

Il commence à se calmer. Il se détache de moi mais garde ses mains posées sur mes épaules.

- Rien de grave, ne t'inquiète pas.

Ses yeux sont rouges et il reste des traces humides sur ses joues. Irrévocablement, mes doigts sont attirés vers celles-ci. Je les caresse doucement en le regardant avec inquiétude.

- C'est quand même assez grave pour te faire pleurer. Allez, viens, on va se poser au salon.

Il hoche la tête. Il ferme la porte d'entrée avec son pied puis se dirige vers mon salon.

On se met assis sur mon canapé, tournés l'un vers l'autre.
Je l'invite à parler en posant ma petite main sur son genou.

- Comme je te l'ai dit, ce n'est pas si grave que ça. Si j'ai pleuré, c'est parce que j'étais énervé.

- Pourquoi ça ? demandé-je, la tête inclinée.

Il prend une respiration et souffle.

- C'est long à expliquer, tu ne m'en veux pas ?

- Non, vas-y.

Il me sourit.

- Je viens de découvrir que j'ai une grande sœur.

J'hausse les sourcils, et il continue :

- Tu te rappelles quand j'ai dit que ma mère était partie avec un autre homme peu après ma naissance ? Eh bien, mon père m'a toujours dit que c'était une femme horrible. Sauf qu'il m'a menti. Elle a toujours voulu me revoir, et c'était mon père qui ne voulait pas. Je suppose que ça a dû le piquer de voir que sa femme ne l'aimait plus et qu'elle s'intéressait à un autre homme. Je ne savais pas ça, moi. Je pensais réellement qu'elle m'avait abandonné, mais elle n'en a jamais eu l'intention. C'est mon père le fautif, c'est à cause de lui que je n'ai jamais eu de mère. Tu ne peux pas savoir à quel point ça m'a fait mal de l'apprendre. Ma sœur, elle, quand je suis née, avait déjà quatre ans. Elle a pu choisir avec qui elle partait, mon père n'a pu rien dire. Je ne l'ai pas encore rencontrée, mais mon père m'a dit qu'elle me ressemble beaucoup. Elle s'appelle DaWon. Elle a une boutique de vêtements. C'est tout ce que je sais.

Je sens qu'il a fait un grand effort pour me dévoiler ça. J'en suis très reconnaissant. Ma main logée sur sa jambe le caresse doucement. Ça a dû être dur d'encaisser tout ça d'un coup.