Une terrible crampe d'estomac m'arrache une grimace et me tire de très loin. Mes yeux froncés tentent de trouver une lumière dans l'obscurité. Un soubresaut réveille mon échine, un sursaut: ma main. Mes paupières papillonnent, prennent du courage, s'ouvrent et se referment. Quelques secondes supplémentaires me donnent le courage d'y retourner. J'ouvre brusquement les yeux et me réveille dans un liten forme de coquillage. Mes yeux sont tout de suite happés par le panorama face à moi. De l'autre côté d'une immense vitre sous-marine je découvre un paysage corallien. Les récifs, poissons et tortues de toutes les couleurs jouent avec le scintillement du soleil dans l'eau. Jamais je n'aurai pu imaginer une telle merveille. Fascinée, je me lève sans apercevoir les fils branchés à mes avants-bras et manque de trébucher sur ce qui semble être une perfusion. Une brusque intrusion attire mon attention vers une porte que je n'avais pas remarquée et tout mon petit spectacle privé se disperse rompant en partie le charme de l'instant.
- Vous êtes réveillée, intervient un garde de mon bastion. Allez prévenir lechef, ordonne t-il à l'intention d'un subalterne posté enretrait.
Il m'aide à me redresser alors que je sens les forces me manquer.
- Depuis combien de temps suis-je ici? Je demande d'une voix que j'aurai cru plus solide et plus audible.
- Cela fait deux semaines.
- Puis-je avoir un peu d'eau s'il vous plaît et quelque chose à manger ?
Ma bouche me parait desséchée et l'hydrater me permettrait sans doute de reprendre un peu de force.
Ayant d'envoyer son collègue chercher les renforts, le soldat me fait promettre de l'attendre sagement sur le lit. Promesse que je ne manque pas d'ignorer en me levant pour m'approcher d'une chaise où reposent des vêtements. Je m'arrête un instant devant un grand miroir d'époque avec un élégant biseau sur tout le pourtour et peine à me reconnaître.
Mes cheveux blonds ont foncé et m'arrivent désormais jusqu'aux fesses. Mes côtes sontsoulignées par ma maigreur, mes hanches creuses révélées par unensemble legging crop top gros en forme d'ecailles de poisson, mesjambes sont toutes maigres et je me demande si cela ne fait pas pluslongtemps que je suis restée végéter.
La lumière décline à travers l'océan mais je me sents tout de même happée par la beauté du paysage que j'ai envie de toucher avant qu'il ne disparaisse tant il me paraît irréel. Alors que je m'approche de la vitre et pose les doigts dessus. Il se produit alors une chose tout à fait inattendue. Je me sens aspirée au travers et me retrouve de l'autre côté. Je commence à angoisser de ne pas trouver ma respiration mon attention est détournée par des petites méduses et poissons phosphorescents qui s'attroupent autour de moi. L'un d'eux s'approche si près de mon visage qu'il me souffle une petite bulle d'air qui forme autour de moi une bulle imperméable.
De petites créatures, comme celles que j'avais vues avant d'entrerpar cette mystérieuse porte, s'amusent autour de moi et m'entraînentà les suivre. J'étends mes deux jambes pour les suivre quand je sens mes jambes se souder pour ne former qu'une queue de sirène unie et soudée par les écailles de ce legging magique. Tandis que je gagne en vitesse les coraux et créatures sous-marine défilent sous mes yeux. La curiosité obscurcit la notion du temps tant et si bien que les derniers rayons du soleil terminent leur course sous l'eau. Désormais plongée dans une grande pénombre, le stress commence à me gagner. Les petites farceuses ont disparu dans l'obscurité. Je décide de remonter à la surface qui me semble si haute. Les battements effrénés de mon cœur n'arrangent pas la situation. Je peine à remonter. Je comprends que je viens de refaire surface lorsque ma bulle d'oxygène explose dans un "blop". Rien de la nuit noire ne me permet de distinguer le ciel de l'océan. Le vent commence à siffler dans mes oreilles et je me fustige pour mon impulsion irrefléchie et ses conséquences. Je ne crois pas avoir déjà eu aussi peur de toute ma vie, perdue au milieu de nul part sans distinguer une quelconque lumière dans le ciel, sur terre ou sous la mer qui m'aurait permise de me diriger. Le vent souffle toujours plus et les vagues me percutent de plus en plus fort. La chair de poule due au froid ou à la peur me fait claquer des dents. Mes larmes sont salées. Je continue à remuer les bras et les jambes pour me maintenir à flot mais les forces broyées par le stress commencent à me faire défaut.
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Arès
Paranormal« Laissez entrer le passé, ouvrez une parenthèse dans le présent, préparez-vous à écrire votre futur ». Or Thalya a tout oublié. Un traumatisme lui bloque l'accès à ses souvenirs. La nuit, d'étranges rêves ou souvenirs du passé viennent la hanter...