Chapitre 1 : Électricité dans l'air

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Mon téléphone tomba de mon lit en sonnant mon réveil.

Je tirai sur ma couverture avant d'enfoncer ma tête dans mon oreiller. La sonnerie insista avant que je ne traîne une main fatiguée en dehors de mon lit pour attraper l'objet de mon malheur. Éteignant mon réveil, je faillis tomber de mon lit devant l'heure qu'il affichait.

« - Et merde, lâchai je avant de me traîner en vitesse hors de ma couette. »

Tout en m'habillant prestement, je jetai un coup d'œil furtif par ma fenêtre que je venais d'ouvrir. Le soleil était levé et la ville d'Amiens était déjà en pleine effervescence. Je passai en coup de vent dans la salle de bain manquant de faire un arrêt cardiaque devant mon reflet digne d'un zombie de The Walking Dead avant de sortir de chez moi une biscotte à la main. Pour faire simple, j'étais en retard.

Récapitulons, comme tous les lundis matins depuis presque deux mois, j'étais en retard. Comme tous les lundis matins depuis presque deux mois, j'avais encore trop traîné dans mon lit. Et comme tous les lundis matins depuis presque deux mois, je courais dans les couloirs en priant que Mr Psitori soit absent.
J'arrivai toute essoufflée devant sa salle. Le cours avait bien commencé depuis une bonne quinzaine de minutes et je me préparais déjà à recevoir le sermon de ma vie. Je pris une longue inspiration, après tout ce n'était pas si grave, j'étais juste en retard le même jour à la même heure toutes les semaines, et cela depuis la rentrée. Le problème, c'est que si je passais pour l'élève alarmée et désemparée d'être en retard, je pouvais dire adieu à la paix sociale cette année. Donc il ne fallait surtout pas montrer ses émotions. Résolue à décéder le plus rapidement possible, je toquai à la porte puis l'ouvris, prenant l'air le plus nonchalant possible.

« - Mlle Storm, je ne vous attendais pas de si tôt, me lança ironiquement mon professeur d'anglais détesté préféré, que vous est-il arrivée cette fois; votre chat s'est échappé, votre mère est malade, ou peut-être que votre arrière grand-mère au cinquième degré avait impérativement besoin de vous? »

Bon, le prof d'anglais absent c'est pas pour aujourd'hui, sinon étant à court d'excuse pour lui spécifier mon retard, je lui fis mon plus beau sourire et lui répondis:

« - Navré monsieur c'est juste que ce matin, mon oreiller avait plus besoin d'attention de ma part que votre cours. »

Suite à cela, je partis m'asseoir, laissant mon professeur maugréer dans sa barbe en se retournant vers le tableau. Celui-ci n'avait même plus le courage de me remettre à ma place pour mon insupportable impertinence. Demain n'était pas la veille du jour où je m'intéressais assez à l'anglais pour me lever à l'heure. Je rejoignis ma meilleure amie au dernier rang, celle-ci ne leva la tête que quand elle entendit ma chaise racler très peu délicatement le sol.

Elle s'appelait Sophia Celestinos et sa gentillesse était aussi grande que son adresse à me lancer des encyclopédies à la figure quand je lui cassais les pieds. Soufflant mon mécontentement, je fis voler quelques mèches de sa longue chevelure d'or avant que ses yeux émeraudes ne me lancent une menace très explicite. Aussi comment voulez-vous que ce petit ange me supporte, j'étais à un poil près son exact opposé.
Toujours vêtue de sombre et de sweats trop grands mais particulièrement confortables avec des cheveux mi-long bruns constamment en bataille et des yeux oscillant entre la noisette et le chocolat, je faisais parfois un peu tache. Le pire c'était nos caractères. Je ne sais pas comment elle faisait mais les gens venaient naturellement vers elle. . Bon aussi, Sophia était toujours souriante et bienveillante avec tout le monde alors que moi je ne supportais pas les hypocrites et opportunistes. J'avais tendance à être sur la défensive avec toutes les personnes dont la tête ne passait pas trop. Mais apparemment 13 ans d'amitié ça permettait d'éviter de se faire tuer surtout quand on arrivait en retard, avec un peu de chance ça durera encore un peu.

La Colère du Léviathan: Tome 1 : Cas particulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant