Ellynn Morgan et l'héritage du passé (tome 2)

18 - Jouer au dragon et à l'elfe (quatrième et dernière partie)

- Je dois te parler, dit Timolas d'un ton meurtrier en fusillant Basilius du regard. 

Puis, sans attendre son consentement, Timolas entraîna Ellynn en dehors du bar et passa devant Kunis sans lui accorder la moindre importance. Le pas chancelant, et trop abasourdie pour réagir, Ellynn le suivit docilement dans les allées du marché, son esprit uniquement concentré sur les épaules musclées de Timolas et sa main qui serrait étroitement – et douloureusement – la sienne.
Au détour d'une échoppe, Timolas contourna le comptoir au mille épices et se dirigea vers l'orée de la forêt, laissant derrière eux le tumulte du marché et les conversations animées des badauds. Ils marchèrent ainsi de longues minutes, un silence oppressant se dressant entre eux, et s'enfoncèrent dans les bois.

- Basilius ? dit brusquement Timolas en poussant Ellynn contre un arbre, ses deux mains posées contre le tronc, de part et d'autre de son visage. 

Le souffle coupé, Ellynn le regarda, incapable de parler. Son regard était intense, suppliant, enflammé. Elle était tellement fascinée par son visage qu'elle oublia comment parler. 

- Tu sors avec Basilius ? répéta Timolas d'une voix caverneuse et éraillée quand elle ne répondit pas à sa question.

Pour la première fois, Ellynn décela de la douleur dans ses yeux et sa voix. Il attendait, fébrile, qu'elle lui donne une réponse, comme s'il naviguait sur un bateau parti complètement à la dérive. 

- Non, murmura Ellynn tellement bas qu'elle n'entendit pas sa propre voix.
- Il te plaît ? la pressa Timolas qui était maintenant tellement proche d'elle qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur ses lèvres. 

Incapable d'émettre le moindre son, Ellynn fit non de la tête, ses yeux captivés par son regard de braise. Elle éprouva alors l'envie irrésistible de prendre son visage dans ses mains et l'embrasser passionnément. Tout son corps vibrait pour lui et n'attendait qu'une seule chose : qu'il capture ses lèvres et ne la lâche plus jamais. Imperceptiblement, elle se laissa aller contre lui, ses yeux ne quittant pas les siens, et attendit qu'il lui rende son étreinte.
Doucement, Timolas l'attira à lui – encore plus près, si c'était possible – et enfouit son visage dans ses cheveux. Au bout d'un long moment, il se racla la gorge et s'écarta d'elle, ses doigts caressant de manière pressante sa joue et ses lèvres. 

- Il est presque vingt-deux heures, dit-il d'une voix rauque. On doit y aller...

Ellynn voulut protester mais Timolas ne lui en laissa pas l'occasion. Il s'écarta d'elle avec douceur – une expression conflictuelle sur son visage – et l'entraîna vers la tente des candidats. Le trajet du retour fut plus lent et Ellynn eut même l'impression qu'il prenait des détours. Il ne semblait pas pressé de rentrer sous le chapiteau et avait entrelacé ses doigts aux siens.
Ce changement d'attitude était agréable et Ellynn profita de chaque seconde qu'elle passait en sa compagnie. Les gens pouvaient les voir se balader main dans la main mais Timolas ne sembla pas s'en soucier et quand il y avait un peu trop de monde entre les étalages, il la colla même à lui en la tenant par la hanche.
Cette parenthèse magique fut bien trop courte à son goût. Déjà, Amos les fusillait du regard alors qu'il les attendait en dehors de la tente. 

- HA ! Vous êtes les derniers et avez dix minutes de retard ! siffla-t-il mécontent. 

Les yeux de son furet se posèrent sur leur main et Ellynn remarqua qu'Amos réprimait un sourire. 

- Vous avez de la chance que le professeur Harris ne soit pas encore de retour. HA ! Dépêchez-vous !

Ils ne se firent pas prier et Timolas laissa Ellynn passer devant lui dans le chapiteau. Alors qu'ils étaient tous les deux dans le petit vestibule (une sorte de petite pièce où ils devaient laisser leurs chaussures) et qu'ils étaient à l'abri des regards, Timolas attira Ellynn contre lui et captura son visage entre ses mains. Son regard alluma un véritable brasier dans ses entrailles et Ellynn gémit tellement elle avait envie de lui.
Timolas se jeta alors sur ses lèvres et l'embrassa fougueusement. Ses bras l'emprisonnèrent et Ellynn eut l'impression qu'ils ne firent plus qu'un. Ils étaient tellement serrés l'un contre l'autre, haletants et en manque de chacun, qu'elle ne savait plus où commençait ou finissait son corps. Les mains de Timolas l'attiraient à lui et la resserraient comme un étau qui ne voulait plus la laisser partir.
Ellynn ne sut combien de temps leur étreinte dura mais lorsqu'il relâcha ses lèvres, elle ne put s'empêcher de trembler et s'agripper à ses bras pour ne pas tomber. 

- Sois prudente demain, murmura Timolas alors que ses mains tenaient son visage et que ses yeux flamboyaient d'intensité.
- Tu ne dois pas t'inquiéter pour moi, répondit Ellynn dans un murmure, ses jambes menaçant de flancher à n'importe quel moment.
- Ca – il se mordit la lèvre – je ne sais pas faire...

Avec une douceur extrême, Timolas caressa de ses doigts sa joue et posa un dernier baiser sur sa bouche. Puis, au prix d'un effort manifeste, il s'écarta d'elle, prit délicatement sa main et tous deux entrèrent dans la tente.
Le silence de plomb qui les accueillit – entrecoupé par les ronflements de certains – leur indiqua que leurs camarades de classe dormaient déjà. Timolas la guida dans le noir et lorsqu'ils arrivèrent devant leur lit, il caressa le dos de sa main avant de déposer un baiser chaste sur son front.
Fébrile et submergée par ses émotions, Ellynn se coucha dans son lit et toucha ses lèvres d'une main tremblante. Elle avait l'impression que Timolas avait apposé son territoire au fer rouge sur celles-ci. Elles brûlaient et étaient gonflées par ses étreintes et embrassades. Tout son corps le réclamait et ce souvenir passionnel l'empêcha de s'endormir avant les petites heures au matin. 

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Celui qui ne commente pas aura droit à toutes mes foudres :)))))))))) Alors????? :)))) À la hauteur de votre attente?????????