PROLOGUE

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Tout était noir, tout était froid. C'était comme être lacéré par des lames invisibles, mon cœur en sang, j'étais paralysée.

Tout était dépaysé. Le monde n'était plus que folie car ma raison d'être était partie. Je voulais mourir, je voulais partir, je voulais le rejoindre. Mon Eros.

Je me réveillai en sursaut. Secouée par maman. Je hurlai. J'étais terrifiée. J'étais en manque. Papa avait les larmes aux yeux, il semblait mortifié de me voir dans cet état.

Je me laissai tomber dans les draps en soie de mes appartements, mon corps était épuisé. Je tournai mon regard vide vers maman qui criait quelque chose. Sa voix était lointaine.

Je n'aurais jamais cru que je dirais ça un jour, il était immortel à mes yeux, je pensais qu'il ne mourrait jamais tellement il était puissant.

J'essuyai des larmes qui s'étaient mis à couler sur mes joues, si j'étais dans cet état, je n'imaginais même pas dans quel état se trouvait Eller.

Némésis serra son verre avant de glisser une cigarette entre ses lèvres, il ne fumait pas car j'étais dans la pièce. Ses yeux étaient remplis de larmes, son visage était encore plus pâle que d'habitude.

Il se tourna vers la porte de sa suite qui s'ouvrit sur son petit frère. Ce dernier était en larmes, Némésis se dirigea aussitôt vers lui.

- Tu ne veux pas t'asseoir ? me proposa papa.

Je l'ignorai et me focalisai sur Nate qui ne disait rien et se contentai de pleurer en serrant contre lui un linge noir, j'étais quasiment sûre que c'était un vêtement à Eros.

Je le comprenais parfaitement car moi-même je ne portais plus que les affaires de mon mari. Sentir son odeur me donnait l'impression de l'avoir encore avec moi.

- Eller, arrêtes, répliqua papa en me voyant faire les cent pas.

- Ma chérie, m'interpella maman. Arrête !

- Quoi donc ? demandai-je.

- Ce marathon et d'ignorer ton père !

- Marcher m'aide à réfléchir et à supporter l'énergie de mon bébé puisque son père n'est plus là...à cause de cet homme que tu veux que je cesse d'ignorer !

Des larmes se mirent à couleur sur mes joues, après tant de souffrances, nous avions enfin réussit à être ensemble, tout ça pour être de nouveau séparé pour toujours.

J'avais comme l'impression que le destin s'acharnait sur nous, que nous ne pouvions pas être heureux ensemble, que nous n'étions pas destinés à l'être.

- Laisse Minnie, soupira papa, elle n'a pas tort ! Tu as raison mon bébé, c'est d'ailleurs la raison de ma présence ici...ainsi que celle d'une certaine personne qui m'ignore...

John ne répondit pas. Papa ne dit plus rien, je me remis à faire les cent pas puis je posai ma paume sur mon front en murmurant :

- Mes rêves...

- Qu'est-ce qu'ils ont tes rêves ? demanda Némésis.

- Je ne m'en souvenais plus et j'en avais parlé à Eros qui m'avait demandé s'il pouvait accéder à mes souvenirs...c'est après ça que les attaques ont commencé et Eros m'accompagnait partout...

- De quoi rêvais-tu ?

- Je ne m'en souviens plus !

- Je peux t'aider, proposa papa.

- Non, répliquèrent maman et John en même temps.

- Je vais l'aider donc laissez tomber, assura papa.

AITHIOPIA [T7]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant