NATANIEL

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Cela faisait plus d'une semaine que je n'avais pas vu ma femme. Elle était en colère contre moi, je savais qu'elle était furieuse mais je voulais aussi la voir. Ce n'était pas une bonne idée mais je voulais la voir, je forçai donc les Alphas à me l'emmener de force.

Elle me fusilla du regard dès qu'elle me vit puis marchai droit sur moi. J'étais prête à tout supporter pour la voir. Gifle ? Insulte ? Bagarre ? Je ne savais pas mais ce que je voyais me plaisais. Elle était belle à me couper le souffle.

    •    Je ne suis pas ta concubine Nate, pesta-t-elle.

Je me raidis, bon apparemment c'était la bagarre qu'elle voulait. Je me retins de soupirer, elle était encore en train de me défier ouvertement devant mes Alphas. Tout ça allait mal finir.

    •    N'oublie pas où tu te trouves, ordonnai-je.

    •    Je sais très bien où je me trouve majesté !

Elle me regardait avec une indifférence qui m'agaçait. Je fis quelques pas vers elle, elle recula aussitôt, elle était furieuse. Je soupirai avant de lui demander :

    •    On peut parler ?

    •    Si tu voulais me parler, il fallait me proposer de venir et pas envoyer tes gardes ! Je ne suis pas une concubine !

    •    Tu as maigri, pourquoi ?

Elle qui était déjà mince de nature avait encore perdue du poids. Elle était aussi très pâle avec des cernes comme si elle manquait de sommeil. La voir dans cet état m'agaçait au plus au point.

    •    Qu'est-ce que tu veux ?

    •    Je voulais te voir...

    •    La seule chose que tu trouves à dire, c'est ça ?

    •    Quoi ? m'énervai-je. Quand je veux te voir, je te vois, c'est tout !

    •    Je ne suis pas à ton service !

    •    Reisha, s'il-te plaît, supplia Stéphane, ça fait plusieurs jours qu'il est dans cet état, accorde-lui...

    •    Non, pesta-t-elle froidement. Tu voulais me voir, tu m'as vu ! Je rentre ! Je t'apporterais ta concubine du jour !

Elle tourna les talons et s'en alla. Je me raidis et me fis violence pour ne pas m'énerver, ça ne serait pas intelligent de ma part, pas dans l'état où j'étais. Mais je sentais mon Alpha en colère, j'étais furieux, hors de moi.

Elle tint promesse et vint avec un d'elles. Elle ne me regarda même pas, elle faisait comme si je n'existait plus depuis la mort de Lola. Elle se contentait de faire son travail sans plus.

Je ne savais pas si elle m'en voulait juste pour la mort de cette innocente ou si c'était parce que je ne l'avais pas innocenté publiquement ou encore parce qu'elle n'avait pas eut d'enterrement, bref, les raisons étaient tellement multiples que j'étais moi-même perdu.

Je sentis une envie de vomir et meurtre me prendre, j'en avais ma claque de tout ça. Dès que je finis ma corvée royale, je quittai aussitôt le lit et me dirigeai directement dans la douche.

Me laver, il fallait que je me lave. Ça ne changeait rien mais c'était psychologique. Une défense, d'après mon psychologue personnel Nars.

Ce qui était un plaisir pour les autres hommes, ne l'était pas pour moi. Toucher une femme me rendait plus malade qu'autre chose. Avant, je le faisais parce que c'était un moyen de ressentir quelque chose, même de la douleur.

Maintenant, au-délà de la douleur, je me dégoûtais, je sentais tellement sale que j'avais même cessé de me regarder dans un miroir. Cara avait raison, j'étais devenu un monstre.

AITHIOPIA [T7]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant