Dounia

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— Franchement tu exagères.

— C'est le fantasme de toutes les femmes de voir un homme torse nu en train de monter un meuble.

— Pas le mien, alors tu ferais mieux de remettre ton t-shirt riai-je

Anas est passé dans mon appartement pour monter mes meubles, je pensais qu'il mettrait du temps, mais il gère plutôt bien. Moi je faisais le ménage, c'était déjà propre mais je veux absolument nettoyer par dessus. 

C'est décidé, j'emménage ici dès demain, ma grand-mère est toujours contre mais elle n'a plus le choix . Mon oncle m'a bien soutenue, sans lui ça aurait été impossible.

Après avoir terminé, en fin d'après-midi nous prenons une pause bien méritée dans un fast-food bien gras comme j'aime.

Je jetais un petit coup d'œil aux snaps de mes amis, lorsque je tombe sur une courte vidéo de Souheila. Elle était allongée sur Habib, depuis mon départ je n'ai pas eut de ses nouvelles et ce n'est pas plus mal. C'est la première fois que je vois un snap d'elle donc elle a dû me masquer de sa story, et me démasquer aujourd'hui uniquement pour que je vois ce snap. C'est ridicule. Je ne pensais pas que ce couple durerai longtemps, comme quoi on peut être surpris parfois. « Marbella » affichait sa localisation, ses vacances ne sont donc pas terminées.

— C'est son mec demdande Anas en regardant mon téléphone

— Apparement.

— Je l'ai déjà vu lui dit-il entre deux bouchées

— Ah ouais ou ça ? demandais je en verrouillant mon écran

Si jamais Anas connaît Habib, il connaît sûrement Azem. Il croit toujours que je suis partie en vacances entre copines, et je tient à garder ce mensonge pour moi. À ce moment là, je ne me sentais pas proche d'Anas, ce n'était pas une relation sérieuse alors je me suis permise d'en entamer une autre. De toute façon, avec Azem, ce n'était pas une réelle relation non plus, on a couché ensembles deux fois, sans plus.

Je préfère qu'il ne sache rien, pour le moment on est bien alors pour une fois, je vais essayer de ne rien gâcher. Peut-être que c'est ça l'amour, se sentir bien tout simplement.
Je n'ai pas de papillons dans le ventre où toutes ces histoires, mais je me sens juste bien. Pour une fois dans ma vie, j'ai l'impression que je suis en train de devenir stable: un travail, un appartement, un copain. C'est ça la vie d'adulte non ?

— J'en sais rien. Je ne suis pas sûr

— Hm. Tu pourrais me déposer chez ma mère ?

— Ouais c'est bon dit-il en s'essuyant les mains On y va.

Anas et moi sortons pour rejoindre sa voiture. Arrivé devant chez moi, il me dit au revoir en m'embrassant puis je monte.

Ma grand-mère préparait à manger, inutile de préciser à quel point elle était énervée de savoir que j'avais déjà mangé dehors. Naïma elle aussi ne tarde pas à rentrer. Encore une fois elle se plaint de son stage, ça devient la routine, cette fois elle parlait des patients.

Cette ambiance allait me manquer, c'est sûr. Ces deux femmes allaient me manquer. Je suis très attachée à elles, mais le mieux pour moi serait d'avoir mon appartement, mon indépendance.

J'ai passé une superbe soirée avec elles, on riait, ma grand-mère m'avait forcée à manger malgré que j'avais déjà le ventre plein.