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— Dounia il faut qu'on s'en aille.



Je tourne en rond, j'essuie mes larmes et essaie d'avoir les idées claires. Azem commençait à s'impatienter, ça fait déjà dix minutes qu'Anas est décédé. Les voisins ont l'air d'appeler les pompiers.

— Dounia !

— Je ne vais pas fuir, pas cette fois.

— Et donc quoi ? Je vais prendre une peine pour avoir tué un policier chez lui ?

— Je dirais que c'est moi qui l'ait poussé.

— Non, c'est mort.

— C'était de la légitime défense. C'est ce que je dirais.

— Et moi dans tout ça ?

— Vas-t-en Azem, t'en a assez fait vas-t-en s'il te plaît.

— Dounia...

— Sors !



Azem me regarde sans rien dire et sors de la maison. Je ne veux plus le voir.

Je fond en larme sur le sol, comment ça a pu arriver ? Comment Anas a pu être tué de cette manière. J'ai tellement mal au coeur.

Je penses qu'il allait changer incessamment sous peu, qu'il allait redevenir quelqu'un de bien. Et j'en suis persuadée au fond. Je ne pensais pas que sa perte me causerai tant de peine.


Quatre policiers entrent dans la maison en défonçant la porte, lorsqu'ils me voient au sol, avec du sang sur la figure, ils baissent leur garde.



— Madame est-ce qu'il y a quelqu'un dans cette maison ? me demande un policier tandis que les autres fouillent toutes les pièces.


Je leur fait non de la tête, de son talkie-walkie, il préviens ses collègues de ramener une ambulance. Parmi eux, je reconnais Wojtek;


— Dounia tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Wojtek tu devrais pas être là dit un de ses collègue

— Quoi ? C'est la femme de mon meilleur ami. D'ailleurs il est où lui ?

— T'as pas vu le corps ?

— Quel corps ?


Wojtek commence à comprendre, ses yeux se porte te sur moi, comme si j'étais coupable de quelque chose et il ressort sûrement pour aller voir le corps de ses yeux.
Les policiers m'aident à me lever et me font sortir de l'immeuble, tous les regards se portaient sur moi. J'ai même aperçu la voisine chez qui je m'étais réfugiée lorsque j'avais réussis à fuir.


Après que les ambulanciers se soient occupés de moi, on m'a emmenée au post de police. J'ai raconté la version selon laquelle Anas me frappait, et que je l'avais poussé par le balcon. Les policiers y ont tous cru, puis il m'ont laissé m'en aller. Ils m'ont demandé plusieurs fois s'il y avait quelqu'un qu'ils pouvaient appeler pour prévenir mais j'ai répondu personne. J'ai vu de la pitié sur leurs visages, puis je suis sortie du post, devant il y avait Wojtek qui semblait m'attendre contre sa voiture de fonction.


— Je vais te déposer il est tard.

— Ça va aller merci...

— J'insiste me coupe-t-il


Je n'avais vraiment pas envie de me retrouver seule avec lui, mais j'avais surtout l'impression de ne pas avoir le choix.
Il m'ouvre la portière, j'entre dans sa voiture puis il la referme avant d'être côté conducteur.



DouniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant