Un nouveau corps fut retrouvé au petit matin, près du port. À première vue il sembla que la femme avait été attaquée par des noyeurs, cependant le médecin légiste - après avoir réalisé l'autopsie - déclara que c'était un nouveau cas du mystérieux meurtrier. Après un examen plus poussé il remarqua, comme pour les deux corps précédents la trace au fer rouge dans le cou de la victime d'une tête de renard.
Les paysans qui avaient trouvé le corps retrouvèrent également une lettre, semblable à la première. Les gardes du temple décidèrent d'étouffer au mieux l'affaire pour ne pas laisser planer la panique dans la ville. Néanmoins la plupart des habitants avaient eu vent très rapidement du meurtre par bouche à oreille, et certains bardes commençaient déjà à composer des ballades ou des poèmes sur ces événements aux allures tragiques.
Au Thym et Romarin, Jaskier discutait avec deux – très – petits hommes, enfin deux nains : Zoltan et l'un de ses amis. Des halfelins buvaient, sans se soucier, ni de la discussion des trois compères, ni de ces affaires de meurtre.
- Je me demande bien qui peut oser faire des choses pareilles... fit Jaskier. Il avait une idée de l'identité du meurtrier mais il le cacha.
- Certainement un fou, ou un psychopathe, mais c'qui est sûr, c'est que ça ne va pas tarder à bouger en ville. Les gardes du temple, et même les adeptes du feu éternel - on entendit tout bas dans l'auberge quelqu'un blasphémer - ne vont pas indéfiniment rester les bras croisés. Il en va de la pérennité de la cité. répondit Zoltan.
- C'est vrai que Novigrad est l'un des ports les plus importants du continent, et c'est aussi la ville la plus peuplée. Si on la laisse se désagréger de l'intérieur, même si cela prend du temps, elle va prendre un sacré coup. finit par dire l'autre nain, en se mouchant bruyamment.
Les 3 hommes continuèrent à en discuter. Léo les écoutait discrètement, et Ciri faisait la même chose. Les deux se croisèrent du regard. La jeune femme toisa le sorceleur de son regard insolent habituel, puis continua de prêter attention à ce que disait Jaskier et Zoltan, tout en fixant le troisième individu qu'elle n'avait jamais vu. Léo reprit une chope d'hydromel.
Plus tard dans la soirée, quand Zoltan et son compagnon furent sorti de l'auberge, Léo, suivi de Ciri qui avait eu la même idée – malheureusement - se dirigea vers Jaskier. Le poète fit mine de ne pas les voir et s'installa sur un banc, prit son luth et joua quelques notes. Il échauffa sa voix avec des vocalises quand Ciri lui arracha son instrument des mains pour le faire réagir. Elle le posa plus loin, hors de portée du barde.
Le sorceleur croisa ses bras au niveau de sa taille et observa Jaskier ; Ciri faisait les cent pas dans la pièce, agacée. Quelques minutes s'écoulèrent silencieusement avant qu'elle prenne la parole, irritée.
- Dans quel merdier tu t'es foutu cette fois-ci Jaskier ?
- Je crois que je vais monter me coucher... hm hm... oui, je suis très fatigué voyez-vo.... tenta-t-il en se levant de sa chaise.
La jeune femme aux cheveux cendrés l'obligea à reculer et à s'asseoir, puis prit une chaise qu'elle positionna en face de lui. Elle croisa ses jambes alors qu'elle était dessus, et fixa le poète. Le sorceleur resta debout, de façon à empêcher Jaskier de tenter d'échapper à leur « interrogatoire » improvisé.
- Bon, maintenant fini de te courir après Jaskier ! clama Ciri d'une voix tonitruante, et par ailleurs très en colère.
Le poète déglutit face à eux.
- Je parie que c'est encore une histoire louche, comme à ton habitude... Remarque ça ne m'étonne pas de toi...... ? continua-t-elle, tu mens comme tu respires.
- Je... Mais pas du tout voyons ! Moi ? Me fourrer dans une histoire louche ? Vous savez bien que jamais, au grand jamais... ! mentit le poète.
Il tenta une nouvelle fois de se dérober à la conversation, mais le regard noir de Léo le cloua sur place. Jaskier savait qu'il serait inutile de tenter de leur mentir encore. Il allait devoir leur raconter tout l'histoire : son entrevue avec cet homme - il ignorait réellement qui il était -, la filature qu'il avait subie... Tout ! Il respira un bon coup, et se lança. Après l'avoir écouté, Ciri continua à faire les cent pas dans la pièce, et Léo fixait leur interlocuteur pour ne pas croiser le regard de la jeune femme, qui le rendait fou.
Il allait finir par la clouer sur une chaise pour ne plus la voir se dandiner. Ils finirent par laisser monter Jaskier. Ciri lança un dernier regard hautain à Léo, avant de se retourner pour monter à son tour. Le jeune homme aux cheveux albâtres resta longuement assis sur la chaise, attendant qu'elle ait fini son boucan pour monter tranquillement. Sale furie va... !! pesta-t-il en passant devant sa chambre.
Ciri soupira, puis s'allongea sur son lit. Léo fit de même et réfléchit longuement à qui pouvait bien être cet individu mystérieux. Cette nuit-là, des cris stridents retentirent, et deux nouvelles victimes furent retrouvées brûlées, pendues sur des pics dans l'un des temples du feu éternel.
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Ahlala ce Jaskier, toujours à se mettre dans un pétrin pas possible ! J'ai toujours adoré ces situations insolites dans lesquelles il se retrouvait parfois, alors je n'ai pas pu m'empêcher de faire de même !
N'hésitez pas à laisser un commentaire et à partager le chapitre ou l'histoire entière si ça vous a plu !! <3
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Un Sorceleur pas comme les autres
FantasyUne nouvelle menace plane sur Le Continent, en particulier sur le célèbre barde Jaskier ! Léo, un sorceleur dont on ne connaît rien, va se retrouver mêlé à ses histoires, et il aurait peut être mieux fallu qu'il s'en éloigne le plus rapidement pos...