Un Sorceleur pas comme les autres

Chapitre 45

Hmmm... Il avait du mal à bouger ses membres. Il était allongé par terre, et il ne savait pas où il se trouvait. Hmmm... !! Il avait du mal à ouvrir les yeux. Le soleil semblait haut dans le ciel, et la chaleur était accablante. Qu'est-ce qu...

Léo tenta de bouger ses membres. D'abord les doigts, puis les poignets, puis les bras. Il grimaça de douleur, et essaya de se relever. Après plusieurs minutes où il batailla contre lui-même pour se relever. Il s'assit, tâchant de reprendre ses esprits. Mais bordel, qu'est-ce qui s'... Il parvint lentement à ouvrir les yeux, aveuglé par la lumière.

Le sorceleur regarda autour de lui. Rien, il avait l'impression de se trouver dans un désert, tant la chaleur était insupportable. Je suis vraiment dans un désert, là... ? murmura-t-il pour lui-même. Léo essaya de se rappeler pour quelle raison il se trouvait là, mais c'était le trou noir. Quelques minutes passèrent avant qu'il trouve la force de se relever. Il tomba plusieurs fois, mais se releva, jusqu'à tenir à peu près sur ses jambes.

Après avoir observé les alentours, il reconnut Toussaint, et Beauclair, qu'il voyait au loin. Cependant, avec la chaleur, et sûrement la fatigue, les contours du palais semblaient se déformer de plus en plus. Je délire, bon dieu... se dit Léo, à voix haute cette fois. Un château qui bouge ça n'est pas possible, si... ? Il délirait.

Léo fit quelques pas vers ce qui lui semblait être une illusion en mouvement, et trébucha. Épuisé, il s'étala de tout son long sur le sol desséché. Sa lèvre se mit à saigner. Merde... depuis quand je suis inconscient comme ça... Le sorceleur tourna la tête afin de voir ce qui l'avait fait tomber. Un morceau de bois... Ici ? murmura-t-il. Tous ses sens étaient embrouillés. Il se releva tant bien que mal, et rampa jusqu'à pouvoir ramasser le morceau. Ça me dit quelque chose... Léo observa longuement l'objet de long en large, jusqu'à discerner une lettre inscrite dessus. Hmm... un « S » ?

Il écarquilla soudainement les yeux. S. Skjall. Ciri. Il se releva en vacillant quelque peu, et regarda autour de lui. Il lui fallut quelques secondes avant d'apercevoir le chariot détruit à quelques mètres de là où il se trouvait. Les roues étaient décrochées, l'ensemble inutilisable. Par chance, ses lames avaient été projetés hors de la charrette lorsqu'elle avait explosé, et il les retrouva non loin, avec celle de Ciri. Leurs assaillants ne les avaient pas emmenés avec eux. Skjall et Ciri oui.

Léo ne savait pas quoi faire. Où étaient-ils à présent ? Étaient-ils encore en vie ? Il se laissa tomber au sol, près du chariot, et serra contre lui le drap dans lequel Skjall avait été enveloppé pour le voyage. Avec l'explosion, sa monture s'était libérée de ses harnais et avait pris la fuite. Il n'espéra pas la retrouver. Un bruit attira son attention ; il se retourna et écarquilla les yeux. Kelpie !

Le jeune homme s'approcha lentement de la jument apeurée. Elle renâcla, frappant le sol de ses sabots. Léo avança encore, et tendit sa main pour qu'elle le sente. La jument s'approcha de lui, et il put la monter. Kelpie partit aussitôt au trot, mais le sorceleur la retint. Pas par ici Kelpie, dit-il, il faut que nous retournions à Corvo Bianco. La jument résista et continua son chemin vers le château de Beauclair. Léo tira sur les rênes, la forçant à faire demi-tour. Kelpie, bon sang ! Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes tout ce que je dis, mais je ne pourrai pas agir tout seul si on retrouve Ciri, alors maintenant demi-tour !! On rentre au vignoble chercher Geralt.

Comme si la jument avait reconnu le prénom du sorceleur, elle prit docilement la direction que son cavalier lui indiquait. Il partit au galop, tenant comme son corps meurtri lui permettait les rênes. Il chevaucha le plus rapidement possible et arriva en fin d'après-midi. C'est pas vrai... j'ai été inconscient aussi longtemps ?? paniqua-t-il. Alors qu'il descendait de Kelpie, Grieldan vint à sa rencontre.