Chapitre 41

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En arrivant à Corvo Bianco, les trois sorceleurs remarquèrent rapidement l'absence des magiciennes, mais aussi de Jaskier, Zoltan, Grieldan et Taria. Ils descendirent tous les trois de leurs montures, et les attachèrent à côté de leur mangeoire pour les laisser se restaurer. Geralt décida de partir à la recherche de sa dulcinée : il fouilla le domaine de fond en comble ; aucune trace de la magicienne, ni de sa consœur d'ailleurs. Il abandonna très vite, sachant très bien qu'il ne la retrouverait que lorsqu'elle l'aurait décidé.

Léo termina de brosser les chevaux pendant que sa compagne pénétrait dans la maison pour récupérer Skjall. Barnabas-Basile lui tendit l'enfant endormi, qui se réveilla lorsqu'il fut dans les bras de sa mère. Elle le berça pour qu'il ne pleure pas, et monta à l'étage pour les besognes quotidiennes. Les deux sorceleurs se rejoignirent rapidement dehors : où pouvaient bien être les autres ? Ils cherchèrent une nouvelle fois, sans succès. Toujours introuvables. Léo alla trouver Barnabas-Basile, qui lui indiqua également, comme il l'avait fait avec le barde et le nain, la direction qu'avait pris Grieldan un peu plus tôt dans la journée.

Le jeune homme voulut s'y rendre, mais Geralt l'arrêta, lui assurant qu'ils avaient dû partir pour une bonne raison, et qu'ils ne devraient pas tarder à revenir. Il acquiesça et monta voir Ciri et Skjall. Il prit l'enfant des bras de sa mère et entreprit de jouer un peu avec lui. Elle s'esclaffa de rire, en voyant comment il s'y prenait, et lui montra comment ils devraient faire. La journée se termina, mais toujours aucune trace des magiciennes et des autres. Les sorceleurs commencèrent à s'inquiéter, mais attendirent encore patiemment. Le soir, la duchesse vint leur rendre visite, pour s'enquérir de leur santé.

Anna Henrietta remarqua également l'absence des magiciennes, des deux elfes, du barde et du nain, mais comme elle n'appréciait guère Yennefer, elle ne fit aucun commentaire. À la place, elle discuta longuement avec la sorceleuse, tenant Skjall dans ses bras. Elles se promenèrent dans le jardin, puis autour du domaine. Marlène et Barnabas-Basile s'occupèrent en hâte de préparer un somptueux repas, Léo et Geralt ayant convié la duchesse de Toussaint et le garde qui l'accompagnait à rester souper – ce qu'elle accepta généreusement -.

Ils dînèrent tous les cinq, Anna Henrietta s'entichant de la santé de la sorceleuse et de son enfant. Elle lui parla de l'attaque dont ils avaient été victimes deux jours plus tôt, et la duchesse, outrée, leur proposa son aide. Les deux sorceleurs acceptèrent, s'y sentant obligés. Le repas se termina dans la bonne humeur, bien que tout le monde se demandait où étaient passés les autres. Anna Henrietta les salua et repartit incognito au palais.


* * *


Après avoir montré aux deux hommes – Melwe et Syl – où ils dormiraient, et après s'être assurés que tous les nouveaux arrivants étaient présents, Iorvan remonta dans les appartements du mage elfe. Après avoir vérifié que personne ne pourrait les épier, il ferma la porte à clé. Le mage l'attendait, accoudé à son bureau, un verre de vin à la main.


- C'est bon, tout est prêt ? fit le mage elfe sur un ton nonchalant.

- Oui, j'ai pris soin, et sans qu'ils s'en aperçoivent de les placer le plus loin de nous. répondit le blond, il leur faudra du temps avant de connaître le bâtiment de fond en comble...

- Très bien, cela nous laisse le temps nécessaire pour préparer notre plan... continua le mage. J'ai beau réfléchir, je ne vois pas encore comment nous allons pouvoir capturer la fille vivante. Si nous la tuons, nous ne pourrons pas nous servir d'elle...

- Peut-être pourrions-nous lui tendre une embuscade ? proposa Iorvan.

- Le problème, souligna Thoran, c'est qu'elle ne semble être jamais seule, nous aurions plus de chance si nous pouvions l'isoler... Alors à ce moment-là nous pourrions mettre la main sur elle. J'ai lu nombre de livres de sortilèges récemment, je pense savoir comme l'attraper sans qu'elle n'oppose de résistance...

- Et si elle utilise ses pouvoirs ? Les magiciennes qui l'accompagnent savent peut-être comment la localiser lorsqu'elle les utilise...

- Non, je ne pense pas, répliqua le mage, néanmoins il faudra s'assurer qu'elles ne sont pas dans les parages, ou alors trouver quelqu'un d'assez puissant pour leur tenir tête.

- Pourquoi ne pas demander à Syl, je sais que vous ne lui faites pas confiance maître mais... C'est un mage également, si nous arrivons à le tromper, peut-être que...


Il déglutit, craignant d'avoir été impertinent.


- C'est une très bonne idée Iorvan, mais non, nous ne le tromperons pas. Je compte bien leur dévoiler mon plan, mais seulement ce qu'ils ont besoin de savoir.

- En êtes-vous sûr ? dit-il, perplexe. Ils pourraient se retourner contre nous lorsqu'ils en sauront trop, surtout s'ils commencent à fouiner...

- Que crois-tu Iorvan... Je suis déjà sûr que c'est dans leur plan de nous espionner afin de découvrir ce que nous préparons. C'est pour ça que nous devons être plus malin qu'eux et leur dévoiler subtilement ce que nous allons faire. Ainsi, ils ne devraient se douter de rien...

- J'espère que vous savez ce que vous faites...  Maître, pardonnez-moi je ne voulais pas...

- Rassure-toi, j'ai trop besoin de toi pour l'instant, néanmoins, tu devrais surveiller tes paroles Iorvan. Sur ce, tu peux disposer, et n'oublie pas de garder un œil sur eux, j'ai fort à parier que Melwe a demandé la même chose à Syl, et c'est un mage, il a donc un avantage sur toi, termina-t-il.

- Bien maître... répondit Iorvan, avant de s'incliner.


Avant qu'il quitte la pièce, Thoran le rappela et glissa discrètement dans sa main un papier, contenant des instructions. L'elfe le lit rapidement, mémorisant son contenu, avant de laisser son interlocuteur le brûler. Il sortit de la pièce, vérifia que les hommes de main de Melwe ne se trouvait pas dans la pièce, et donna les instructions du mage elfe à ses hommes les plus fidèles. Le blond fila dans ses appartements, récupéra sa dague et sa cape, et sortit discrètement de la bâtisse avec ses semblables. Ils quittèrent prudemment leur planque et prirent la direction de Corvo Bianco. De l'une des fenêtres, Syl les observait attentivement. Intéressant, se dit-il, il faudrait que je les suive la prochaine fois...


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Hello ~~

Chapitre très court aujourd'hui, parce que broder pour broder franchement, ça rend juste l'intrigue ennuyante, et ce n'est pas mon but :) ^^

J'espère en tout cas que ça vous a plu, et merci de suivre mon histoire ça me fait extrêmement plaisir !!

Love sur vous <3

Un Sorceleur pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant