Jaskier était inconscient, mais Tonegel le réveilla brutalement. Le poète cracha du sang alors que deux hommes le relevaient. Il était salement amoché, ses bras meurtris le faisaient souffrir. Il peinait à garder les yeux ouvert, aveuglé par la lumière de la pièce. Tonegel s'avança et l'attrapa par le col.
- Quand vas-tu te décider à m'apporter ton aide gredin ? siffla-t-il.
Jaskier ne répondit pas, résigné. Tonegel, s'impatientant, le brusqua. Le poète retint un hurlement. Il était toujours fermement attaché à une chaise, et n'avait pas mangé depuis plusieurs jours. Assoiffé, il quémanda un peu d'eau. Tonegel fit signe à un de ses homme à l'entrebâillement de la porte et qui rapporta un verre d'eau. Le chef le récupéra, but son contenu devant Jaskier et versa les quelques gouttes qui restaient sur sa tête.
- Tu m'as l'air assoiffé, et affamé, mon pauvre... fit Tonegel.
- Pourquoi faîtes vous ça, pourquoi moi ? répondit faiblement Jaskier.
L'homme aux cheveux bruns réajusta ses lunettes, s'assit à côté de lui, et commença à parler. Le poète resta silencieux jusqu'à la fin, stupéfait. L'individu qui se trouvait en face de lui était tout simplement fou. Tenter de prendre le contrôle de la résidence du petit bâtard relevait du suicide. Pourtant, Jaskier resta bouche bée quand Baddur entra dans la pièce. Tonegel se mit à rire.
- Vois-tu cher petit poète merdeux, j'ai l'immense honneur de t'annoncer que j'ai réduit à néant ce culte terreux qu'est le Feu éternel ! Ils doivent être dévastés à présent !
- Pourquoi faîtes vous ça ?! Je n'ai rien à voir là-dedans ! Relâchez-moi ou sinon... ! menaça le barde.
- Sinon ton petit sorceleur adoré va venir te sauver ? Ahahahah il ne nous trouvera jamais, nous ne sommes pas à Novigrad mais à Oxenfurt. Dommage pour toi Julian, mais il ne te reste d'autre choix que de m'apporter ton aide, sans quoi je ne pourrai te garantir la vie sauve. finit-il avant de se lever.
Tonegel fit les cent pas dans la pièce, de façon à rendre nerveux Jaskier. Son ventre gargouillait, dieu qu'il avait faim ! S'il n'avait pas été en face d'une ordure telle que Tonegel, il aurait supplié, mais cet homme le répugnait au plus haut point. Le silence régnait dans la pièce, ils n'étaient plus que deux. Alors que Jaskier commençait à somnoler, quelqu'un fit irruption dans la pièce. Le barde frissonna, l'homme en face de lui lui glaça le sang. Il avait le visage sévère et froid, le crâne lisse, une cape orange plus sophistiquée que celles des autres membres du culte du Lis, et l'expression du renard était légèrement différente.
Jaskier devina qu'ils étaient en présence du chef du culte. Alors Tonegel n'était pas celui qui tirait les ficelles, mais était commandé par un homme dont le cœur semblait encore plus noir que le premier. L'homme s'agenouilla derrière la chaise de Jaskier, et détacha ses liens. Le poète libre, tenta une évasion qui se solda par un échec : il s'écrasa lourdement au sol, ses jambes refusant de bouger. Il poussa un gémissement de douleur alors qu'il se repliait sur lui-même. Melwe s'assit sur une chaise, et le regarda.
- Tu pensais vraiment pouvoir t'échapper... commença-t-il, pauvre idiot ! Même si tu avais réussi à sortir de cette pièce, le bâtiment est rempli de mes hommes, armés jusqu'aux dents, et près à te découper s'ils aperçoivent le bout de ton nez.
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Un Sorceleur pas comme les autres
FantasiaUne nouvelle menace plane sur Le Continent, en particulier sur le célèbre barde Jaskier ! Léo, un sorceleur dont on ne connaît rien, va se retrouver mêlé à ses histoires, et il aurait peut être mieux fallu qu'il s'en éloigne le plus rapidement pos...