Chapitre 46

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- Comment ça, « enlevés » ? S'écria Yennefer.


La brune semblait hors d'elle. Mais tout le monde la comprenait. Sa fille adoptive était portée disparue, avec un bébé qui plus était. Triss la fit asseoir, afin qu'elle se calme, et qu'ils puissent écouter Léo. Il leur raconta comment s'était déroulé leur voyage, en ne mentionnant que le plus important, et l'embuscade.

Tout s'était passé si vite. Yennefer hurla quand il avoua qu'il avait été pris d'un excès de colère en reconnaissant Iorvan, et qu'il n'avait pas pu s'empêcher de l'attaquer. La magicienne le réprimanda sérieusement, et elle avait raison. S'il avait gardé son sang-froid, il aurait pu analyser la situation et se défendre correctement. Au lieu de ça, tout avait tourné au désastre, et ils avaient pu capturer Ciri et Skjall aisément.

La rousse força une nouvelle fois sa consœur à rester assise. Jaskier et Zoltan n'en croyaient pas leur oreille. Léo, mais aussi leur amie savait se défendre – bien que la présence de Skjall ne leur avait/aurait pas facilité la tâche -. Leurs ennemis devaient être puissants. Taria, profitant de la discorde entre les deux magiciennes – la première essayant d'apaiser la seconde – s'approcha de Léo.


- Tu as dit qu'il y avait sept personnes : deux hommes assez importants, dont un magicien, trois sbires sans vraiment d'importance, et deux elfes, dont un mage. Les connaissais-tu ? lui demanda Taria.


Les deux magiciennes s'arrêtèrent pour l'écouter.


- Il y avait Melwe... répondit-il. Je pensais qu'il était parti pour de bon mais je me trompais... Le mage, il ne me dit rien, mais il devait travailler avec lui quand j'ai rencontré Melwe. Ensuite... Il y avait Iorvan, on s'est battu une fois...

- Deux fois ! Intervint Yen, toujours agacée qu'il ait laissé sa fille adoptive sans protection.

- Oui euh... continua-t-il, et, cet elfe... Je ne l'avais jamais vu... mais il semblait... puissant, je n'avais jamais ressenti ça avant...

- Pourrais-tu nous le décrire ? demanda Taria.


Léo leur décrivit l'elfe inconnu comme il put. À l'instar de Iorvan, ces cheveux étaient d'un blond éclatant, mais coupé très court, et tiré en arrière. Il lui avait semblé assez âgé, le visage fin, le nez anguleux, une large bouche, des fossettes, des yeux d'un bleu ciel. L'elfe portait une toge longue et imposante, sertie d'une pierre ressemblant à une émeraude qui tenait sa cape. Sa robe était décorée de symboles que Léo n'avait pas pu déchiffré, mais qui était certainement de la langue elfique. Il ne put rien leur dire de plus.


- Ta description me fait penser à Avallac'h, dit Yennefer, dubitative. Pourtant, il a disparu après avoir permis à Ciri d'arrêter le froid blanc...

- Avallac'h n'est pas blond, rétorqua sa consœur, alors à moins qu'il se soit fait une teinture... hum hum... ou que Léo ne nous ait menti – mais j'en doute bien entendu -, ce n'est pas lui.

- Qui peut-il bien être alors ? articula Geralt, qui avait l'impression d'être exclu de la discussion, qui concernait pourtant sa fille adoptive.

- Oh, Geralt, souffla Yennefer, cesse d'agir ainsi veux-tu ?

- Je pense savoir qui est notre mage mystérieux, lança soudainement Taria, sous les yeux exorbités de Grieldan. Il avait espéré qu'elle n'interviendrait pas, en vain.

Un Sorceleur pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant