Chapitre 32

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Hey !!

Aujourd'hui, on explore un peu le passé de Iorvan, et comment il a rencontré Tonegel.

J'espère que ça vous plaira !!


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L'incendie faisait rage ; tout était perdu. Il ne restait plus rien, seulement des ruines. En un instant, tout avait été détruit. Bloede dh'oine [saletés d'humains] ! hurlaient les elfes, désemparés, apeurés. Les femmes se faisaient égorger, certaines étaient violées. Par des soldats nilfgaardiens. Les hommes tentaient de résister, en vain. Le sang coulait partout, les flammes ne cessaient de détruire les maisons, et réduisirent en cendres la petite cité que ces elfes avaient mis si longtemps à bâtir.

Lorsque l'armée impériale eut terminé le massacre, elle fit avancer ses rangs, exterminant de sang-froid les derniers survivants. Certains soldats restèrent en retrait, pour s'assurer qu'il n'y avait aucun rescapés. Ils fouillèrent les ruines, découvrirent des enfants cachés sous des couvertures, à moitié brûlés, et les emmenèrent. Des cris se firent entendre, les têtes roulèrent aux pieds des nilfgaardiens.

La nuit tombée, les soldats avaient totalement disparu. Ils avaient encore décimé un peuple. D'elfes. Et sans pitié. Mais ce dont les soldats ne se doutaient pas, c'est qu'un elfe, un enfant, avait réchappé au massacre, et leur vouerait une haine sans précédent. Du moins pendant un long moment.

Le petit se releva, grimaçant de douleur. Une pointe en bois, tombée d'un toit s'était plantée dans son abdomen, et il saignait abondamment. Il rampa jusqu'à un corps, se boucha le nez lorsque l'odeur carbonisée du cadavre pénétra ses narines, et arracha un bout de tissu. L'elfe appuya fort sur sa plaie, puis la pansa. Ses parents, ses amis, tous avaient été massacrés sans aucun état d'âme.

Tout ça parce que nous sommes des elfes. Ce monde est si injuste ! Il s'était promis de ne pas pleurer, coûte que coûte. Mais cette fois, il ne put se retenir : le chagrin était trop grand. Après un effort surhumain pour se relever, le jeune garçon aux oreilles pointues tituba jusqu'à la place centrale du village, pour constater l'étendue des dégâts. Il ne restait plus rien. Les soldats nilfgaardiens avaient tout détruit : leurs maisons, leurs reliques, leurs monuments, leurs architectures. Tout s'était évaporé si rapidement.

Il les maudit, hurla à la mort plusieurs minutes, jusqu'à ce que la fatigue ait raison de lui. Il tomba à la renverse, incapable de bouger ses membres. La faim le tiraillait, et il avait soif. Pire, sa blessure le faisait horriblement souffrir. Il crut un instant qu'il ne s'en sortirait pas. Le jeune elfe lutta longtemps contre la fatigue, tentant de garder les yeux ouverts pour ne pas sombrer dans le néant. Non, il ne voulait pas mourir. Il voulait vivre, retrouver ces nilfgaardiens et leur faire la peau.

Mais même s'il survivait et grandissait, que pourrait-il faire ? Se battre seul contre une armée si grande était chose impossible. Il mit sa rage de côté, rassembla tout son courage, et prit appui sur ses frêles bras. L'elfe hurla de douleur, mais serra les dents. Il récupéra une planche de bois qu'il utilisa comme canne, et s'approcha du puits, qui par miracle n'avait pas entièrement été détruit. Il parvint à remonter le seau et s'abreuva longuement. Puis, l'enfant aux oreilles pointues entra dans une bâtisse en ruine, et chercha quelque chose à se mettre sous la dent.

Un bruit lointain se fit entendre, puis des hennissements et des bruits de sabots. Quelqu'un venait par ici ! Vite, il fallait fuir, le plus loin possible, ne pas se faire attraper, ne pas mourir. Mais l'enfant, du haut de ses 6 ans était paralysé. Aucun de ses membres ne réagissaient : il n'avait tout simplement plus le contrôle de lui-même. Les bruits de l'étalon se firent plus proches, et il discerna enfin la monture et son cavalier, à l'entrée du village. L'homme encapuchonné descendit de sa monture, et regarda autour de lui. Il était certain d'avoir entendu un enfant hurler à la mort.

Un Sorceleur pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant