Chapitre 37

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Le corbeau plana jusqu'à une bâtisse qui semblait abandonnée depuis plusieurs années, dans le nord de Sodden. La région étant désolée, la guerre y ayant fait rage et l'ayant dévastée, c'était un parfait refuge pour les bandits, qui sévissaient beaucoup dans la région, dérangeant la « tranquillité » laissant à désirer des survivants des guerres passées.

L'oiseau décrivit un arc de cercle au-dessus de la maison, avant de piquer tel un rapace vers l'une des fenêtres, qu'il brisa avec son bec. Cependant, le choc fut tel qu'il mourut sur le coup. La pièce était vide et poussiéreuse. Personne n'y était rentré depuis des années. Pourtant, un homme y était assis à un bureau. Il vit l'oiseau piquer vers lui et briser la fenêtre, puis tomber au sol, raide mort. L'obscurité de la pièce cachait son visage, mais lorsqu'il se releva pour observer l'animal, il en découvrit une partie.

De multiples cicatrices, plus ou moins grandes ornaient son visage, son crâne, rasé de près reflétait presque la faible lueur de soleil qui parvenait à pénétrer dans la pièce. Quant à ses yeux, ils étaient d'un vert éclatant, perçant, un regard qui aurait pu faire fuir n'importe qui. L'homme s'agenouilla près du cadavre, et aperçut le mot lacé autour de l'une de ses pattes. Avec beaucoup de délicatesse – ce qui lui était rare -, il prit l'oiseau dans ses mains, retira le lacet et prit le mot, qu'il posa sur la table.

Il quémanda au garde – qui ne devait le déranger sous aucun prétexte - qui se trouvait de l'autre côté de la porte d'enterrer l'oiseau dans les plus brefs délais, et déplia la lettre après avoir défait le sceau. La lettre était cryptée, mais il la déchiffra aisément. Il connaissait le codeur. Une expression de colère se lut sur son visage, puis il afficha un sourire carnassier. Il relut la lettre plusieurs fois, avant de la jeter dans la cheminée.


- Enfin je te tiens, sorceleur... J'aurais ma vengeance tu verras...


* * *


« Cher Melwe,

J'espère que, malgré ta défaite, devrais-je dire cuisante face au sorceleur, sans vouloir t'offenser bien sûr, tu te portes bien. Pour ma part, les affaires continuent, j'espère sincèrement que les tiennes aussi. Je sais de source sûre que tu n'as pas abandonné ton entreprise, soit le culte du Lis, dont j'ai été un membre en parti lors de tes affaires à Novigrad.

En vérité, je ne viens pas m'enquérir de ta santé loin de là, mais j'ai à penser que, si j'ai accepté par le passé de te donner des informations qui n'étaient connues de moi seul lorsque nous étions à Novigrad, tu pourrais me rendre cette faveur, et m'accorder ton aide en retour. Vois-tu, je sais quel lien tu entretiens avec ce sorceleur... Léo, c'est ça ? Oui ça doit être ça, mais finalement, peu importe son nom, puisque c'est celui dont tu cherches sûrement à te venger. Il se trouve que je sais où il se cache, et qu'il entrave ma route.

Nous aurions fort à gagner à nous allier, comme au bon vieux temps, afin de le mettre hors d'état de nuire. Bien entendu, tu aurais droit à des... disons... « remerciements ». J'ai de grands projets Melwe, de grands projets que je pourrai mener à bien si cet individu disparait une bonne fois pour toute. Et nous pouvons y arriver, ensemble. Joins-toi à moi Melwe, faisons renaître de ses cendres le culte du Lis que tu as construit, et ensemble, nous « dominerons le monde », si je puis dire.

Je ne te donne pas plus de détails, malgré toutes mes précautions, cette lettre pourrait tomber entre de mauvaises mains, même si j'ai une totale confiance en mon messager, que tu connais par ailleurs très bien. Si tu es intéressé, rejoins moi à Toussaint, je m'y suis installé afin de préparer mes plans, ceux dont tu feras peut-être bientôt parti si tu le souhaites autant que moi je souhaite que tu te tiennes à mes côtés.

Un Sorceleur pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant