ME (& BADBOYS) √ FINI

CHAPITRE 4

PDV LUKAS

Je n'arrive pas à comprendre. Comment la douce Malia que j'ai connu a pu autant changer ?

Est-ce depuis le kidnapping ? Ou depuis la mort de son père ?
Quand je l'ai vu entrer dans la planque, trempée et tachée de sang, j'ai ressenti la même inquiétude qu'il y a cinq ans. J'étais choqué de la revoir, aussi.
Je ne pensais, espérais ne plus recroiser son chemin, car ça aurait été pour de mauvaises raisons. Et ce fut le cas, son père est mort, tué froidement par Antonio Cuaron. Et maintenant, elle veut le tuer. Je suis sûr que mon père l'a encouragé, il sait manipuler les gens, se servir de leur colère pour faire sortir le pire d'eux-mêmes. Malia est trop jeune pour détruire sa vie, se jeter dans la gueule du loup. Ce n'est pas une fille à problème, une délinquante. Elle n'appartient pas à ce monde. Mais est-ce que je la connais vraiment au fond ?

- Qu'est-ce qu'elle a au dos ?
Demande Noah assis à ma droite.

Je secoue la tête avant de monter à l'étage. Je ne sais pas pourquoi je suis entré dans son jeu. Je ne sais pas pourquoi je l'ai blessée, moi qui est toujours voulu la protéger.
Mais elle n'en a plus besoin maintenant, d'après elle.

C'est à peine si elle me reconnais quand elle ose me regarder. J'ai grandit, et vieillit. Mais je suis le même qu'avant, j'aime le croire du moins. Même si beaucoup de choses ont changées dans ma vie et pas pour le meilleur.

Je rentre dans ma chambre, m'allonge sur le lit. Le regard fixé au plafond, des cris me parviennent. Des cris du passé, des souvenirs. Je les entends à peine, cachés par les miens lors de ma torture chez Antonio. Je hurlais sous les coups de marteau, les os de ma main se brisant. Elle les suppliait d'arrêter depuis notre cellule et je m'en voulais de crier autant, lui montrant ma douleur. Où est passé cette fille de quatorze ans, qui ce souciait de moi autant que je me souciait d'elle ?

Je crois... Je crois qu'une partie d'elle est morte avec son père.

Si elle ne veut pas entendre raison, alors je l'aiderai. Je ferai en sorte qu'elle devienne la personne qu'elle doit être pour arriver à ses fins.

Tuer Antonio Cuaron.

***

Je lance une paire de basket au pied du lit, ainsi qu'un tee-shirt sur son visage endormi.

Elle retire lentement le tissus en s'asseyant sur son lit.

- C'est quoi ton problème ?
Elle marmonne avec un sourcil levé.

- Enfiles ce haut et ces chaussures, ton entraînement commence aujourd'hui.
Je lâche froidement avant de sortir de sa chambre.

J'attends dans le couloir, accoudé au mur. Des fois, je hais mon père, comme aujourd'hui. Il m'a ordonné, à moi, de l'entraîner !

Il aurait pu envoyer le bleu, ça aurait fait double entraînement, mais non.

Elle sort enfin, vêtue des mes habits deux fois trop grand pour elle et d'une paire de chaussure qui à l'air d'être à sa taille. Je note à moi-même de me foutre de la gueule de Joe, qui chausse du 38.

- Viens.

- Il-il est quelle heure ?
J'entends derrière moi, dévalant les escaliers.

- Six heure. À partir de maintenant, tu arrêtes de parler.

Je n'aime pas parler le matin et encore moins à quelqu'un qui me déteste pour une raison que j'ignore.