CHAPITRE 22

3.1K 150 6
                                    

PDV LUKAS



Tu es le chef maintenant alors comporte toi comme tel et va sauver les autres !

Et toi ?!

Ne t'occupe pas de moi fiston ! Vas-y ! Vite !

J'ouvre les yeux brusquement sur un plafond blanc.
Mon cœur bat la chamade, insupportable.

- Je suis le chef maintenant. Je dois me comporter comme tel.
Je chuchote à moi-même.

J'ai les idées plus claires que la veille, je peux réfléchir correctement.

Quelqu'un toque à la porte doucement. C'est soit Noah, soit Malia.
Je n'ai envie de voir personne mais il le faut. J'ose pas imaginer ce qu'il se passerait si personne ne surveillait les autres. Joe foutrait sûrement le feu aux canapé, Riley barricaderait toutes les fenêtres et Siri testerai ses pilules sur Noah. Ces gens sont fous... Et j'en ai la responsabilité.

À nouveau, la personne toque.

- Entrez.
Je grogne en m'asseyant contre la tête de lit. J'aurais bien dormi trente heures de plus.

La porte s'ouvre sur Malia, une mine inquiète sur le visage. Je garde le mien  froid mais au fond de moi je suis soulagé qu'elle n'ait rien. Je repense à la planche qui tombe dans le vide, puis à sont saut au dessus de ce vide. Faut avoir du courage pour sauter d'un toit.

- Tu as pu dormir ?
Elle demande droite comme un i sur le pas de la porte.

Je renifle faiblement en hochant de la tête. Ouais, j'ai dormi, mal dormi.

- Si tu veux te reposer en...

- Non. Je la coupe. Je dois voir les autres avant qu'un malheur n'arrive. Il y a plein de choses à faire.
Je me lamente.

- Ils sont restés sages. Elle sourit. Le ménage est fait, on a fait les courses avec Riley. Avec l'autorisation de Simon bien sûr ! Elle débite rapidement ce qui m'arrache un rictus. Joe m'a aidait à préparer le déjeuner, c'est pour ça que je suis là, je voulais te prévenir qu'il est prêt.

Je suis surpris que... De tout en fait. Riley a accepté de faire les courses ? Avec Malia ? Tout s'est organisé sans moi, au delà du fait que mon égo en prenne un coup, je suis soulagé d'un poids. C'est déjà ça de moins à faire.

- Et Joe n'a rien brûlé ?
Je m'assure quand même.

Elle souffle du nez en secouant la tête.

- Juste la cheminée, ce qui est bizarre parce qu'il fait grand soleil.

- Voilà le Joe normal.
Je marmonne.

Je me lève du lit et prévient la brune que je descend dans quelques minutes. Cette dernière part en fermant la porte et je m'interroge. Pourquoi a-t-elle l'air d'aller bien ? Elle semble mieux vivre le deuil que moi. Pourtant, la première fois où elle croyait son père mort, elle était dans tous ses états.
Elle n'avait plus son traitement...
Si la drogue ne me répugnait pas autant, je penserai à en prendre pour faire passer mon deuil. Mais comme disait mon père : seul le temps guérit les blessures.

Un grand poète...

Ce n'est pas tant le manque qui m'étouffe à cet instant, mais plus les responsabilités qui me sont tombées dessus d'un coup. Je savais qu'il n'été pas immortel et qu'en tant que bras droit, je deviendrais chef de ce gang un jour. Mais imaginer est différent que de le vivre.
Je ne prenais pas vraiment en compte la mort de mon paternel, comment imaginer un deuil ?
Je ne pensais pas non plus que ce serait dans ces conditions également. On a perdu notre planque, là où j'ai grandit depuis ma naissance et où les autres se sentais comme chez eux depuis des années. On a perdu nos affaires personnelles, nos armes, notre salle d'entraînement. Il faut faire l'inventaire de tout ce qu'il nous reste, de ce que Siri a pu sauver.

ME (& BADBOYS) √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant