CHAPITRE 6

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PDV MALIA

Après avoir passée la nuit à pleurer la mort de mon père, encore, me voilà attachée sur une chaise, les yeux bouffis.

- Très bien, tu vas devoir utiliser la lame pour te libérer de tes liens.

Installée au milieu du ring, je continue mon entrainement avec Lukas. Il n'est pas des plus agréables aujourd'hui, étant même froid avec moi.

Dos à lui, je sors la lame du jogging, essayant d'être la plus discrète possible.
C'était sans compter ma maladresse, qui me fait lâcher la lame par terre.

- C'est pas gagné...
Je l'entends murmurer.

J'ouvre la bouche pour répliquer mais la referme rapidement, il a raison, c'est pas gagné.

- Maintenant que tu ne l'a plus tu fais comment ?

Je fronce des sourcils, perdue.

- Comment ça ? Tu me l'a repasse et je réessaye !
Je dis comme si c'était évident. Pas pour lui apparemment car il ricane méchamment.

- C'est ce que tu demandera à Antonio ? Je suis sûr qu'il accepterait !
Il se moque.

Je prends mon mal en patience, cherchant un moyen de me sortir de là.
À cours de solution, je me balance d'avant en arrière jusqu'à tomber sur le dos.

Malheureusement, la chaise est intact, contrairement à ma tête que j'ai cogné.

- Dans les films, la chaise se casse...
Je grogne énervée.

- On est pas dans un film là, c'est ta vie qui est en jeu !
Me réprimande mon professeur.

Je souffle dégoûtée, cette tension commence à m'agacer. D'accord je l'ai repoussé mainte et mainte fois, mais ce n'est pas une raison pour me prendre de haut. Je ne comprend pas son comportement autant que le mien. Depuis la mort de papa, mon état d'esprit est versatile. Je repense à mn traitement d'un coup, ça expliquerait mes sautes d'humeur et mes crises de larmes incontrôlables la nuit. C'est pas le moment de penser à ça.

- Et si tu me donnais des conseils au lieu de m'engueuler ? Tu serai plus vite débarrasser de moi !
Je crache.

- Allelujah ! On est enfin sur la même longueur d'onde.

Je ne peux m'empêcher de le prendre mal, d'accord il n'a pas le choix car c'est un ordre de son père. Mais je ne suis pas un fardeau quand même !

Je le voit au dessus de moi, à l'envers. Il soupire, sûrement découragé.

- Tu a l'air d'être bien comme ça. Il dit finalement, très sérieux. Je vais allez me faire un café.

Je le regarde stupéfaite, prendre les escaliers qui mènent à l'étage.

- Lukas !
Je cri pour l'arrêter mais seul le silence me répond.

Non mais il est vraiment partit ! Est-ce vraiment le bon moment de se faire un café ?

Bon... Maintenant que je suis au sol, je vais pouvoir récupérer cette maudite lame !
Je me tortille comme un ver de terre, sans jamais la trouver.
Des bruits de pas me parviennent et je commence déjà à ronchonner.

- J'espère que tu apprécies ton café, maintenant libères moi.
Je lâche lassée de cet exercice.
Je n'y arrive pas, c'est comme ça !

- Du café ? Je ne me souviens pas en avoir bu.

Je tourne la tête vers la droite, perturbée par la voix qui n'est pas celle du brun.

- Joe ! Je m'exclame pleine d'espoir. Tu pourrais me détacher s'il te plaît ?
Je demande gentiment, un sourire sur les lèvres.

- Non. Désolé mais je n'interfère jamais avec les plans du bras droit.
Il me nargue.
Sans aucune raison, il se met à danser comme une ballerine autour de moi.
Lui aussi il devrait suivre un traitement.

- Du bras droit ?
Je retiens.

- Tu sais, tous les chefs de gang ont un bras droit. Si son père meurt, il prendra la relève.

Je le voit s'assoir en tailleur à côté de moi, l'air pensif.

- Mais je ne sais pas vraiment à quoi sert une pupille...

- À rien apparemment.
Je murmure à moi-même.

Si mon père me voyait... Il serait très déçu, je pense les larmes aux yeux. Lui qui m'a surprotégée pendant cinq ans, voilà le résultat. Je suis pitoyable.

- Joe, va-t'en.
J'entends au loin.

Quelques secondes après, une fois le barge partit, je sens qu'on me relève, mettant la chaise sur ses quatres pieds et sens mes liens se désserrer. Je ramène mes mains devant et masse lentement mes poignets.

- Malia.

Je secoue la tête faiblement, honteuse.

- Ce n'est pas toi ça. Je regarde le brun, qui à mon étonnement, n'a pas l'air déçu. Tu n'es pas une tueuse et j'espère sincèrement que tu ne le sera jamais.

Son ton doux qu'il n'emploie qu'avec moi me ramène cinq ans en arrière. Et cette culpabilité qui revient aussi. Je sens qu'il se trompe, mais j'ai envie de le croire.

- Je pensais avoir changée, mais je suis toujours cette gamine de quatorze ans apeurée. Je renifle un peu, les yeux brûlants à force d'avoir trop pleuré. Et je déteste ça...

Lukas s'accroupie devant moi, le visage compatissant.

- Tu sais... Il commence les yeux baissés. Moi aussi j'avais peur là-bas. Peur qu'ils me torturent, qu'ils me tuent, qu'ils te fassent du mal aussi. Il ouvre une main, celle que le bourreau a brisée. Des cicatrices sont toujours présentes dessus, irréversibles. Mais on s'en ait sortis, grâce à nos pères on a eut une seconde chance. Penses-tu, honnêtement, que ton père aurait voulu ça ?

Je connais déjà la réponse, et il l'a connait aussi.

- Non.
Je souffle.

C'est comme un poids qui s'envole de mes épaules, me libérant de toute cette pression accumulée au fil des jours.

- Alors oublies cette histoire de vengeance. Il murmure sombrement. Je sais qu'un jour ou l'autre, Cuaron aura ce qu'il mérite. Mais pour l'instant, contentes-toi de faire ton deuil.

Il a raison, j'ai besoin de temps pour moi, pour accepter ce qu'il s'est passé mais aussi accepter que le venger, ne le ramènerai pas.
Je ne dois pas être la seule à vouloir la mort de cet homme. À vouloir venger ma famille.

- Venez ! On entends à l'étage. On a un problème !

ΩΩΩ


WILLCHR

ME (& BADBOYS) √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant