CHAPITRE 36

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PDV MALIA



Ce n'est que quelques heures plus tard, après une longue sieste reposante, que je me décide à sortir de ma chambre.

Mon ventre gargouille car j'ai faim, extrêmement faim. Je vérifie qu'il n'y a aucun bruit dans la maison, honteuse de ma réaction. J'ai déjà eue des crises de paranoïa et d'hystérie après mon enlèvement, mais c'était avant que je prenne mon traitement et que j'oublie mon passé. Mes souvenirs à présent retrouvés, je ne supporte pas la promiscuité avec les autres. Je me sens vite oppressée.

J'ouvre le frigo et vois avec étonnement une assiette de pâte posée sur la plus haute étagère.
Ils m'ont gardés une part... Je pense attendrie.

Je la sort, rajoute du beurre doux et la mets au micro-onde quelques minutes.

J'entends quelqu'un qui éternue près des escaliers, mince, moi qui espérait ne croiser personne. Je n'ai pas envie de parler de ce qu'il s'est passé tout à l'heure, de devoir me justifier.

C'est pour cette raison que je reste dos à la personne, le temps que mes pâtes se réchauffent. Bien sûr, une fois l'assiette prête, je me retourne pour aller manger à table, et c'est là que je vois Joe, un air triste sur son visage.

Il est assis en bout de table, les mains à plats sur celle ci.

Je m'assois vers le milieu, ni trop loin, ni trop près du garçon et commence à manger en silence.

- Je suis désolé.

Je le regarde confuse. Je ne pensais pas entendre le barge prononcer encore ces mots un jour.

- Pourquoi tu es désolé ?
Je demande doucement.

Il m'envoie un regard coupable. Sur le coup, j'ai l'impression de faire face à un enfant.

- Je ne voulais pas te faire peur, ou t'énerver.
Il murmure en se levant.
Le garçon au cheveux longs -qui redeviennent gras- se prends une mousse au chocolat dans le frigidaire avant de se rassoir, mais face à moi cette fois.

J'avale ma bouchée de coquillettes après l'avoir préalablement mâchée et pose ma fourchette.

- Ce n'est pas de ta faute. Je lui souris faiblement. Certes je lui ai demandé de reculer, mais il faut prendre en compte que Joe n'est pas comme tout le monde, il réfléchit d'une manière bien à lui. Je ne t'en veux pas.

Il retire l'opercule de son dessert avant d'y plonger un doigt en guise de cuillère. Je me retiens de grimacer tout en reprenant une bouchée.

- Moi aussi je n'aimais pas qu'on m'approche. À cause des méchants hommes.

- Des méchants hommes ?
Je répète les sourcils froncés.

Je me doute bien que Joe est comme il est pour une raison, mais en apprendre un peu plus sur lui m'aiderait à mieux comprendre.

- Oui. Il murmure de la mousse en dessous du nez. Papa invitait des amis à lui à la maison, il me disait d'être gentil avec eux puis il partait dans une autre pièce.

Un sentiment de malaise m'étouffe soudain, appréhendant la suite.

- Ils s'approcher... Un peu trop ?
Je tente la voix tremblante.

Je n'ai plus faim, comme, écoeurée.

- Ils me touchaient. Ils hausse des épaules. Ça faisait mal mais j'étais tout petit alors je ne disais rien.

ME (& BADBOYS) √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant