CHAPITRE 12

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PDV MALIA


Je prends une gorgée d'eau et avale le comprimé. C'est étrange comme je me sens différente depuis mon réveille. Avec ce que j'ai fait hier soir... Je n'avais plus le choix que de reprendre mon traitement. Maintenant, je me rappelle tout ce que j'ai fait ces derniers jours et un dégoût de moi-même me noue l'estomac. C'était comme être deux personnes dans un même corps. Je me suis montrée insolente, ingrate aussi, envers Lukas. J'ai voulu tuer Antonio Cuaron dans un élan d'inconscience mêlée à de la stupidité. Et le pire... J'ai voulue tuer mon père.

Je pensais avoir dépassée mon traumatisme, que mes souvenirs et mes craintes faisaient partis du passé.

Je secoue la tête et me lève de mon lit. Il est temps d'affronter les regards, je ne peux pas me cacher toute ma vie.
Je descend dans la cuisine et à mon grand étonnement, n'y trouve que deux personnes.

- Bonjour.
Je lance timidement.
C'est fou comme le regard des autres m'importe. J'ai toujours peur de décevoir ou de mettre en colère quelqu'un.

Lukas et Noah lèvent la tête de leur assiette, l'air impassible pour le premier et étonné pour le deuxième.

- Salut, me sourit le plus jeune, il y a une assiette pour toi au frigo.

Je hoche de la tête et me dirige tête baissée vers le réfrigérateur. Je sors une assiette de lasagne, nul doute que mon père ait trouvé sa place de cuistot ici. Je la met au micro-onde pour la réchauffer et seul son bruit emplit la pièce. Après deux interminables minutes, je longe la table pour m'assoire à côté du brun. Je le vois se raidir du coin de l'œil ; se demandant sûrement pourquoi je me mets là sur une table de dix personnes.
Noah fronce des sourcils et je lui fait un petit sourire pour faire bonne figure.

- Où sont les autres ?
Je demande après quelques secondes.
Ces lasagnes sont vraiment bonnes, je n'arrive pas à freiner mes gestes, mangeant ainsi très rapidement.

- Dehors. Répond le jeune. Ton père doit être avec le chef.

Je pose ma fourchette lentement sur l'assiette et tourne la tête vers Lukas.

- Tu étais au courant pour mon père ?
J'ose enfin lui demander. Cette question me taraude depuis la révélation.

- Pourquoi ? Il marmonne. T'es pas lassée de me reprocher n'importe quoi tout le temps ?

Mes yeux s'écarquillent, figée, j'avale difficilement ma salive.

- Je suis désolée...
Je murmure honteusement. Oui, j'ai honte. Je l'ai repoussée tellement de fois, ai été si froide pour aucune raison avec lui.

Noah se lève de table et remonte à l'étage, comme si la tension été trop étouffante pour lui.

- Je l'ai su le soir où tu es partie.
Réponds finalement le brun.

- Lukas, je...
Je commence vite coupée par le raclement de sa chaise. Je le regarde se lever et marcher en direction de l'escalier qui mène à l'étage inférieur.

Je me lève moi aussi et me dépêche de me placer devant lui avant qu'il n'atteigne l'escalier.

Il garde la tête droite, le regard dirigé au dessus de moi. Pourquoi m'évite-il comme ça ?

- Pardon, je dis les larmes aux yeux, pardon de t'avoir traité comme un inconnu. Je ne sais pas pourquoi j'ai agis comme ça ! J'ai du paraître si ingrate...
Je finis dans un souffle.

Je vois sa mâchoire se contracter mais son regard reste le même. Je grimace fortement déçue.

- J'ai demandé de tes nouvelles à mon père après... Après notre libération. Il ne voulait jamais m'en donner, je comprends seulement maintenant pourquoi. Tu fais partis d'un gang, il me regarde enfin, mais je ne te juge pas ! Pour moi, tu restes le même Lukas qu'il y a cinq ans.

J'essaye de lire son regard, voir s'il me pardonne d'avoir été grossière avec lui. Mais je ne vois aucune émotion. Aucun sentiment ne traverse son regard, ne trahit sa gestuelle.

- J'ai changé. Et toi aussi, il fronce légèrement des sourcils, déviant ses yeux sur ma gauche, on a plus besoin de veiller sur l'autre alors fais comme si je n'existais pas.

Il me bouscule pour me dépasser, alors que je reste planté là, à attendre que mon cerveau assimile.
Comment peut-il faire comme si nous n'avions pas de souvenirs en commun ? Aussi douloureux soient-ils ? Je sais que c'est moi qui ait commencée...
Mais c'était à cause des cachets que je ne prenait plus, et je me suis excusée pour ça. Maintenant, c'est lui qui me repousse, pour une raison que j'ignore.



PDV LUKAS




- Comment va-t-elle ?

Je baisse le regarde sur le sol en béton. Dans le bureau de mon père, Philipp cherche à savoir comment va sa fille. Comment pourrais-je lui dire que je viens de lui faire de la peine ?

Ma décision de prendre de la distance avec Malia semble plus la toucher que prévu. Je pensais que c'était ce qu'elle voulait. Que j'arrête de lui rappeler les fantômes du passé. Son traitement a vraiment changé son comportement, voir sa façon de penser. Elle est de nouveau elle-même, et celle qu'elle été il y a cinq ans. Et bien que je sois content, ça ne change rien à mon plan.

- Elle se souvient toujours de ce qu'elle a fait je pense, mais elle est à nouveau gentille.

- Ah ! Se réjouit mon père. Bonne nouvelle, elle sera plus docile à l'avenir.

- Ce n'est pas un chien.
Je grogne, dans un réflexe.

- Je suis content de la retrouver. S'impose  Philipp, coupant court au duel de regard entre le chef et moi. Dis-moi Lukas, que sais-tu de Félix ?

- Le bourreau ? Je crache durement. Rien que me rappeler sa tête me donne des envies de meurtres.

Ce connard m'a brisée la main et marqué Malia comme un veau. Jamais je n'oublierai son visage, sa voix ou son nom. Je le hais plus que n'importe qui sur terre, plus que Cuaron.

- Ce gars est malsain. Grimace mon père en lisant une fiche. Nous allons le ramener ici. C'est le premier de la liste.
Il m'informe.

- Je veux savoir ce qu'il s'est passé à l'époque... Et lui rendre au centuple.
Grogne Philipp.

Je suis d'accord avec lui mais...

- Et Malia ? Si elle l'apprends elle pourrait rechuter.

J'essaye de contrôler ma voix mais l'appréhension est flagrante.

- Elle n'en saura rien.
Me certifie le chef.


Mais pour une fois, un mauvais pressentiment me guette.




ΩΩΩ

Prochain chapitre ce soir ou demain !
Bonne journée 😘


WILLCHR

ME (& BADBOYS) √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant