PDV MALIA
Regarde moi dans les yeux.
Ne quittes pas mon regard.
Les larmes aux yeux, je le fixe. Un bruit de fermeture éclair, puis de tissu frotté.
Ma bouche tremble mais je ne détourne pas le regard.
Tu es si jeune, si belle.
Je serre les poings derrière moi, attachés à la chaise en métal.
L'homme devant moi, ce monstre, se soulage. Et je n'ai pas le droit de ferme les yeux. Je n'ai pas le droit de regarder ailleurs ou de crier. Comment le pourrais-je avec le bâillon qui m'irrite la bouche ?
C'est ça, regarde moi...
Il grogne de plaisir, me provoquant une nausée violente. Pourquoi fait il ça ? Je n'ai que quatorze ans...
C'est une torture psychologique et il le sait, il l'a fait durer une bonne dizaine de minute. Sa montre à son poignet fait du bruit au rythme de ses mouvements.
Je sursaute quand il finit et inconsciemment, je regarde le fluide blanchâtre par terre, à mes pieds.
Je me réveille en sueur, la respiration saccadée. Un autre souvenir...
Combien de choses ai-je obstruées de mon esprit ?
Quelqu'un toque à ma porte et je me crispe, pensant tout de suite à Riley. Et si il avait dit mon secret aux autres ?
- Malia ? Ma chérie, tu es réveillée ?
Je me détends aussitôt, mon père semble serein. Je me lève du lit et déverrouille la porte.
- Oui, tout va bien ?
Je souris.- Je ne sais pas, ça dépend si toi tu vas bien. Je suis étonné que tu ne m'ait posé aucune question.
Son regard est insistant, il tient vraiment à ce que je lui donne mon ressenti.
- Je n'ai pas de question parce que je sais pourquoi il est là. Vous allez le tuer pour nous venger Lukas et moi.
- Tu n'est pas déçue de moi ?
Il grimace.Alors c'est ça ? Il a peur que je le juge ?
- Papa... Je commence doucement. Tu m'a trouvé, libéré de cet enfer. Tu es mon héro. Je souris sincèrement. Je n'ai pas d'enfant mais je comprends pourquoi tu fais ça.
J'espère l'avoir rassuré, en tout cas il soupire, certainement de soulagement.
J'ai bien compris que poser des questions ne servirait à rien, il veut me protéger et c'est pour cette raison qu'il ne m'a toujours rien dit à propos de l'autre soir, quand je le croyais mort. Je suppose que son jeune collègue retrouvé mort chez nous était corrompu et a essayé de le tuer...
Ça a du être dur pour lui de se défendre face à son ami.
***- Faites attention à vous.
Sort Rick d'un coup, au milieu du repas.Tout le monde le regarde, ce qui est bien normal. Qui dit ''faites attention à vous'' sans expliquer la menace derrière ?
- Attention à quoi ?
Demande Riley.- Faites attention, c'est tout.
- Tu dis ça en plein dîner ! Si on traversais une route je comprendrais mais là le danger ne me semble pas fragrant.
Insiste mon père.
Sa remarque m'arrache un petit rictus, que j'abandonne bien vite cependant.- On nous surveille.
Lâche Simon.- Comment ça ? Pourquoi tu ne m'a rien dis ?
L'accuse maintenant mon père. Son ami pose ses couverts brusquement, un air contrarié sur le visage.- Parce qu'il n'y a pas à s'inquiéter. Les Skulls sont trop peu nombreux pour nous attaquer.
- Mais ils connaissent notre planque ?
S'inquiète Lukas.- Oui. Mais pas la deuxième.
Marmonne le vieux.La deuxième ? Combien de planques ont les gang en général ?
- Celle que vous avez gagné au poker chef ?
Je regarde Noah, dépassée par ce léchage de botte. Quoi que... Il le regarde avec des yeux admiratifs.
Rick a gagné une planque au poker ? J'ose pas imaginer l'insalubrité de celle-ci.
Je ne sais pas quoi penser de cette annonce. On est surveillés, mais, ça veut dire quoi ? Sommes nous en danger ? En sécurité ? Les Hoodlum sont armés et entraînés, mais je doute que la vie de mon père et de moi-même soit leur priorité.
***
Je regarde les étoiles, essayant de repérer les constellations. Je suis nulle en astronomie alors à part la lune, je ne reconnais rien.- Qu'est-ce que tu fais là ?
Je regarde vers les escaliers de secours, où la tête de Lukas dépasse du toit. Il monte et s'assoit à côté de moi, sur l'autre chaise.
- J'avais envie de sortir. Je hausse des épaules bien qu'il ne me regarde pas. Joe m'a emmenée ici hier.
- Il faut qu'on parle du bourreau.
- Pourquoi ? Il a ce qu'il mérite, je marmonne. Je souhaite même sa mort.
Étonnement, c'est vrai. Je veut qu'il souffre, je veux qu'il meurt. Une pourriture de moins sur terre.
- Je suis ravie de l'entendre, mais c'est de votre secret que je parle.
Il insiste lentement.
Je vois bien qu'il ne veut pas me brusquer.- Ne fais pas ça Lukas.
- Faire quoi ?
- Me tirer les vers du nez. Je murmure, fébrile. Tu veux quoi ? Que je soulage ma conscience ?
- Entre autre, oui. Tu sais que je suis le seul à compr...
- Ça ne ferait qu'en rajouter sur la tienne. Je le coupe. S'il te plaît, laisses les souvenirs là où ils sont.
Je me lève de la chaise, me retournant vers lui, j'ose enfin le regarder dans les yeux.
- Je ne peux pas changer ce qu'il s'est passé, ni effacer mes souvenirs. Mais je peux épargner les autres.
Je me retourne, sûre de moi. C'est mon fardeau, pas le leur.
Je sais que je peux compter sur lui, peu importe ce qu'on dit à l'autre, ce qu'on dit sur l'autre.
Mais il ne doit jamais savoir que j'ai changée pour lui.Oui, me rappeler de mon passé m'a fait lever le voile sur beaucoup de choses. Notamment sur la nuance du bien et du mal.
Ce qui est bien n'est pas toujours juste.
Et faire ce qui est mal... Est parfois nécessaire.
ΩΩΩ
Comme j'ai 50 chapitres maintenant, je décide d'en poster plein aujourd'hui et demain ! Dites moi si ils vous plaisent et n'oubliez pas de voter !P.S.: Je lis tous vos commentaires et réponds la majorité du temps, ça fait trop plaisir de les lires. 💕
WILLCHR
VOUS LISEZ
ME (& BADBOYS) √ FINI
Roman d'amourIl y a cinq ans, Malia a été kidnappée par l'un des plus grands mafieux de la ville, après que son père l'eut arrêté. Séquestrée et torturée pendant des jours entiers, elle a pu compter sur son compagnon de cellule, Lukas, de quatre ans son aîné. Li...