8│Le guide pour sortir d'une prison blanche

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🍁11 octobre, Samedi. Environ 12h15.

J'étais assise à la bibliothèque, coincée sur ma chaise, faisant semblant de lire un livre. Grand-père m'avait forcée à passer l'après-midi ici. Même en essayant très fort, je n'arrivais pas à me concentrer sur mon livre. Je relisais encore et encore la note que Nashi m'avait donnée avant de partir.

Elle avait glissé une note dans mon sac, en me disant de la lire seulement quand je serais toute seule. Au début, je ne comprenais pas pourquoi, mais quand j'ai enfin lu la note, j'ai compris pourquoi c'était si secret.

« Cet après-midi, à 14 heures, rue des Lys. Je ne pourrai pas te contacter par téléphone, mais je te promets de venir. La rue des Lys est juste à côté de la rue des Magnolias, c'est la grande rue avec les magasins. Tu devrais la trouver facilement »

Le plus simple était fait, mais le plus dur restait : Sortir d'ici sans me faire remarquer. Je me suis mise à réfléchir à toute vitesse.

Je ne pouvais pas sortir par le grand portail, il était surveillé, et grand-père voyait tout ce qui passait par là. Donc, le portail était impossible. Je pourrais essayer de passer par l'arrière du jardin, mais là aussi, il y avait des gens qui surveillaient. Je ne pouvais sortir de nulle part ! Je me sentais vraiment comme dans une prison... C'est triste de le dire, mais pourquoi mentir ? La vérité, c'est que je suis prisonnière de grand-père, comme mamie... Comme maman.

— Luna ? m'interpella quelqu'un.

— G-grand - mère ? Tu veux... Quelque chose ? dis-je en rangeant discrètement le mot de Nashi.

— ..., m'observa - t - elle, toi, me pointa - t - elle du doigt, tu caches quelque chose.

— M-Mais non. Je ne te cache... Rien, chuchotai - je.

Parfois, il est vrai que je me méfiais de grand-mère, de peur qu'elle ne répète ce que je lui disais à grand-père... Grand-père me faisait peur, ce n'était pas une surprise, non, c'était une évidence. En même temps, comment ne pas avoir peur de lui ?

— Toi. Tu es comme ta mère, s'assit - elle sur la chaise en face de moi, toujours un livre dans la main. Mais je dirais, prit - elle mon livre, que ça... C'est papy qui t'a demandé de le lire.

— Oui, mais c'est intéressant, répondis - je en détournant le regard.

Grand-mère feuilleta le livre, examinant les pages.

— C'est sûr que « L'histoire des plantes médicinales au Moyen Âge », c'est fascinant, dit - elle sur un ton moqueur.

Je rougis légèrement, sachant qu'elle se moquait de moi.

— Allons, Luna, je te connais bien. Ce que tu préfères, ce sont les histoires avec de la magie et des créatures fantastiques.

Je baissai les yeux, un peu gênée. Elle avait raison, les histoires de magie me fascinaient bien plus que ce livre sur les plantes médicinales.

Grand-mère referma le livre avec un sourire amusé et se leva de sa chaise.

— Tu sais, Luna, papy ne changera jamais, dit-elle en secouant la tête. Il essaie toujours de faire la même chose avec tout le monde. Il demandait exactement la même chose à ta mère quand elle était petite.

Je restai silencieuse, les yeux rivés sur le sol. Grand-mère se leva et se dirigea vers une étagère voisine. Elle y trouva un vieux livre qu'elle feuilleta distraitement tout en parlant.

Disappears - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant