13│La toile des mensonges

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🔥│20 octobre, Lundi. Environ 19h.

Une semaine était passée depuis. Je n'avais plus aucune nouvelle de Lucy, en même temps, il m'était impossible de communiquer avec elle. Les rares fois où j'ai eu la « chance » de pouvoir lui parler à travers un téléphone, ce n'était rien d'autre que des numéros inconnus, ou masqués, avec lesquels elle choisissait de me contacter. Conclusion, il m'était impossible de l'appeler.

— Papa ? me tira Nashi le bas du pantalon, tu m'écoutes ?

— Mh ? tournai - je la tête vers elle en coupant le robinet, tu disais ?

J'avais, aussi, pu récupérer Nashi. Même si ça n'avait rien d'un exploit (cette fois-ci). Je l'ai vu se mordre la joue, avant de me demander - en évitant mon regard - si je pouvais lui mettre un film.

Je n'ai laissé échappé qu'un léger soupir en posant mon torche sur le bar pour m'avancer, avec elle qui me suivant en trottinant, dans le salon et me saisir de la télécommande.

— Tu ne parles plus à Luna ? lançai - je le sujet.

Je n'avais pas l'intention de lui poser la question. Mes pensées ont dépassé la barrière de mes lèvres.

— Mh, se tapota - t - elle la joue avant de me répondre, ça doit faire une semaine que je ne lui ai pas parlé, m'avoua - t - elle, j'aimerai bien lui envoyer un message, ou l'appeler, mais je n'ai pas très envie de la déranger... gonfla - t - elle les joues, et puis, ce n'est pas comme si j'avais beaucoup de temps non plus, chuchota - t - elle sur la fin de sa phrase en évitant, encore une fois, mon regard.

Je l'ai dévisagé, cherchant à savoir si elle me cachait quelque chose, mais juste en la regardant, il n'était pas compliqué de comprendre qu'elle me disait la vérité. Mais, bizarrement, une partie de moi aurait préféré ne pas le savoir. Je trouvais cela étrange que Nashi n'ait pas trouvé contact avec Luna, alors qu'elle a toujours réussi avec ses autres copines... Même si Luna est un cas à part à plusieurs niveaux.

J'ai - doucement - secoué la tête pour m'aider à chasser ces pensées.

Il a fallu, encore, quelques secondes à Nashi avant de poser son dévolu sur un film d'animation - qu'elle avait déjà pu voir des centaines, si ce n'est pas des milliers, de fois-. 

J'étais sur le point de retourner à mes occupations, quand je l'ai entendu claquer des doigts, comme si elle était une princesse et que j'étais son majeur d'homme, en me demandant son pop-corn.

— Quoi ton pop - corn ? grimaçai - je.

— Regarder un film comme celui-ci sans pop-corn, c'est impossible ! s'exclama - t - elle sur un ton théâtral.

— Ah... Sérieusement...

Elle tient vraiment de sa mère quand elle le veut...

J'ai levé les yeux au ciel en m'avançant dans la cuisine, cherchant l'objet tant désiré de ma fille. Mais rien. Il n'y avait plus de sachet, que ce soit du déjà près ou à faire au micro-ondes.

— Alors ? Il vient quand mon pop - corn ? me pencha - t - elle sur l'accoudoir du canapé.

— Si je te donne de l'argent pour aller en chercher, tu y vas ? fermai - je le placard.

— T'en connais beaucoup des magasins, ou supérette, ouverts après 19h30 ?... s'avança - t - elle jusqu'à la cuisine avant de s'adosser au bar.

— Nashi 1, moi 0, ricanai - je.

— Y'en a plus ?

— Non.

Disappears - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant