Le destin des Ackerman - Tome 1

Chapitre 9 - Prudence

Un poing heurte violemment un sac en tissu rempli de sable, accroché à la branche d'un arbre par une chaîne.

— Je vais mettre ça sur le compte de la jeunesse mais que ça ne se reproduise plus, d'accord ? avait grondé Hanji quand Thomas était rentré de sa corvée de nettoyage, suite à son altercation avec Mikasa Ackerman.

Un autre poing cogne le sac de frappe qui oscille de plus belle.

— Qu'est-ce qui s'est réellement passé ? lui avait demandé Nifa quand elle vint le trouver dehors après la mise au point du capitaine.

Thomas respire, la garde toujours haute, puis enchaîne trois coups rapides.

— On se revoit demain, lança Livaï quand Thomas alla le prévenir qu'il en avait fini, en exécutant un salut militaire.

Il assène cette fois un unique et gros coup avant de - essoufflé et en sueur - se reposer sur le sac de frappe qu'il enlace le temps de reprendre une respiration plus tranquille.

Une fois que sa respiration a retrouvé son rythme normal, le jeune homme retourne vers cette clairière et marche tranquillement vers cette maison en bois qu'il occupe avec ses camarades depuis quelques jours.

Sentant des picotements sur l'épiderme de ses mains, il baisse les yeux vers celles-ci et sourit en coin avec un bref rictus : il a choisi de cogner ce sac sans mettre ses mitaines, ayant pour effet d'écorcher à vif la surface de ses phalanges où il peut voir du sang perler à certains endroits, pour éviter qu'on ne lui fasse la remarque, il enfile ses gants en tissu noir.

En entrant il n'y a que Hanji qui est là, les autres sont sûrement en train de se réveiller et se préparer. Un peu nerveux suite aux évènements de la veille et ayant peur qu'un froid se soit installé, il se montre d'autant plus solennel.

— Bonjour capitaine, salue Thomas.

— Tiens, salut toi, répond-elle en levant les yeux vers lui avec son grand sourire habituel.

Thomas est décontenancé, il ne sait pas trop quoi penser de cet accueil bien trop chaleureux, comme si rien ne s'était passé. La seconde d'Erwin Smith est vraiment une personne difficile à cerner... Ou alors Nifa et elle en ont discuté, c'est pourquoi elle n'a pas l'air d'avoir la moindre rancœur mais... Bon. Autant s'en réjouir, cela aurait été dommage de déjà détruire le peu de confiance qui avait été placée en lui ces premiers jours, pour un simple malentendu entre Mikasa et lui pour un pauvre seau d'eau.

A y réfléchir, c'est vrai que ce plan pondu en une fraction de seconde, de se dénoncer en espérant remonter l'eau du puits, lorsque Livaï est arrivé pour calmer le jeu, n'était pas le plus intelligent mais ça lui a permis de remplir son objectif. Il échappe un petit soufflement de nez rieur à y repenser : c'était vraiment idiot, surtout en remettant en perspective le rapport risques-bénéfices.

Quinze minutes plus tard ils sont tous prêts, en uniforme et attablés avec une tasse de thé devant eux.

— Alors mes chéris, aujourd'hui vous aurez moins de choses à faire, je vais aller à Trost. Moblit et Nifa vous viendrez avec moi. Keiji tu seras donc aux commandes de cette escouade pour la journée. On part dans environ... Trente minutes.