Chapitre 19 - Déclaration

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Il pleut sur Karanes, le ciel est gris, l'ambiance morose. Un jeune homme se tient debout devant une tombe, un long manteau noir à l'effigie des bataillons d'exploration sur le dos. Une femme d'âge mur est à son bras, habillée d'une longue robe de la même couleur.

Leurs regards sont fixés sur la gravure de la stèle, silencieux.


                                                M A R C U S      R A L L E                                         
                                                                               
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Un homme imposant se dirige vers eux et, quand il arrive à seulement deux mètres, il entend les sanglots de la dame qui se cramponne au bras de son fils.

L'inconnu s'éclaircit la gorge. Thomas se retourne.


— Teresa, Thomas, je vous présente mes condoléances.


Ils se tournent vers le nouvel arrivant en se demandant qui peut bien les déranger alors qu'ils se recueillent. A la vue de cette personne, les doigts de madame Ralle se crispent si fort que son fils en aura sûrement les marques.

Le jeune homme est perturbé par ce qu'il voit, un officier haut-gradé des brigades spéciales se tient devant lui : des cheveux noir corbeau, des yeux bleus froids et perçants mais dont la pupille présente des stries plus claires quasiment lumineuses, une carrure impressionnante, une marque d'une grave brûlure qui couvre toute la partie gauche de son cou. Thomas a l'impression de se regarder dans un miroir s'il s'était réveillé quinze-vingt ans plus tard.

Non sans se douter de l'identité de l'intrus, le jeune homme se montre méfiant et adopte déjà une posture défensive en faisant passer sa mère derrière lui.


— Je suis ravi de ce que je lis dans ton regard, jeune homme, commente cet homme que semble redouter Teresa.

Thomas se souvient des mots que Lise a employé pour parler, le fameux Capitaine des brigades qui cherchait quelqu'un dans les cellules. Voulait-il mettre la main sur Julia ?

— Qu'est-ce que tu fais là Erik ? demande madame Ralle sur un ton méfiant.

— Ton accueil est bien glacial Teresa. Il est bien normal de rendre visite à ma petite famille pendant ces heures de drame.


A l'emploi de ce terme Thomas serre les dents et fusille du regard cet homme qui doit effectivement être son père biologique. Ce dernier hausse un sourcil puis s'approche de quelques pas.


— Mh. Je me présente puisque je ne pense pas que tu aies entendu mon nom un jour : je suis Erik Müller, ton père, annonce-t-il brutalement malgré ses manières.

— Qu'est-ce que vous voulez ? interroge Thomas.

— Je suppose que ta mère refusera mon invitation mais j'aimerai que l'on partage un café pour discuter et apprendre à se connaître.

— Je ne suis pas vraiment sûr d'en avoir envie, rétorque le jeune homme.

Erik soupire sans perdre son sourire qui montre toute son assurance et sa confiance en lui.

Le destin des Ackerman - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant