Au cœur de la meute...

Partie 6 : Emiliana

Voilà une quinzaine de minutes que nous sommes sur la route. Mon stresse ne cesse d'augmenter, je n'arrête pas de regarder dans tous les sens même le chauffeur l'a remarqué, il me jète plusieurs coups d'œil inquiets depuis qu'il a démarré. Le sac qu'Andrea m'a donné est sur mes genoux, dans ma main se trouve la petite note qu'elle m'a laissé et que j'ai déjà lu au moins dix fois.

La gare... la gare... c'est le premier lieu où je dois aller mais je panique totalement car je me dis que c'est sûrement aussi un des premiers où ils vont se rendre quand ils auront remarqués ma disparition. C'est sûrement le cas d'ailleurs! Je pense à mon amie qui se trouve avec eux et qui sera certainement pris à parti ou menacé par ma faute!

Je ne me pardonnerai jamais s'ils lui font du mal à cause de moi! C'est la seule amie qui me reste et je ne veux surtout pas qu'il lui arrive quelque chose ou encore pire, la perdre !

La voiture se dirige vers la sortie de la ville et mon cœur rate un battement quand je constate qu'on s'approche du lieu où repose mes proches et mon tendre amour...

Dante...

Je ferme les yeux quelques instants pour m'éviter de faire une bêtise mais malheureusement je n'arrive pas à m'en empêcher quand je remarque que l'entrée du parking ne se trouve qu'à quelques mètres.

- Stoppp... s'il vous plaît!

Le chauffeur m'interroge du regard, ne comprenant sûrement pas. Je n'ai pas décroché un mot depuis notre départ.

- arrêtez vous ici.

Je déglutis péniblement sous son regard mais il détourne rapidement les yeux pour tourner dans l'allée indiquée. Une vague de soulagement me submerge, je dois lui dire au revoir... je ne peux pas partir sans lui dire... cela peut paraître ridicule mais c'est impossible pour moi.

- je reviens! M'empressais je de me justifier en sortant de la voiture à peine arrêter

Ma main agrippe le sac d'Andréa, je ne supporte plus cette perruque et ses chaussures! J'ai besoin de me changer! Les battements de mon cœur accélèrent alors que je m'empresse de rejoindre l'allée où il se trouve. Je rejoins dans un premier temps le caveau familial pour y faire une prière et dire au revoir à mes parents et mon petit frère.

J'ai mal mais je prend sur moi pour faire le plus vite possible puis en profite pour me changer. J'enlève ces cheveux blond, ce long manteau et ces chaussures pour enfin remettre mes affaires.

- j'arrive Cariño... soufflais je en ressortant

Les allées sont vides, il n'y a jamais personne ici j'ai l'impression... c'est triste... si je pouvais j'y serai tous les jours! A croire que les gens préfèrent oubliés plutôt que de rendre visite à leur proche décédé! Même si je ressens cette douleur insupportable à chaque fois, j'ai besoin d'être là... près d'eux... près de lui... c'est devenu un besoin vital même avec cet enfermement!...

Et aujourd'hui la douleur est encore plus intense car je sais que je ne reviendrai pas ici avant un moment... j'ai l'impression de les abandonner... de l'abandonner lui surtout... car c'est avec lui que je passais tout mon temps libre avant! Ma mère est décédée alors que j'étais très jeune, mon petit frère alors qu'il n'avait que 5 ans, quant à mon père, il était tout le temps absent, je ne le voyais que quelques semaines dans l'année...je l'aime et l'aimerai toujours mais je ne ressent pas autant de manque qu'avec Dante...