Salomé se frotta les yeux avant de les ouvrir. Son cœur fit un bon dans sa poitrine et elle se redressa sur le fauteuil. L'inconnu lui faisait face, droit comme une statue. Sa combinaison bleue saillait le moindre muscle de son corps athlétique, jusqu'au haut de ses mollets où commençaient une paire de bottes. La longue cape rouge flottait derrière lui. La plaie sur son flanc s'était refermée. A sa place, il n'y avait plus qu'une légère marque rosée.
L'homme semblait l'étudier. Sous son front lisse, deux épais sourcils noirs encadraient des iris bleu nuit. Un arc de cupidon dessinait ses lèvres symétriques et charnues qui surplombaient un menton creusé en son centre par une fossette. Son cou large s'échouait sur des épaules comme taillées dans la pierre.
« Vous... Vous allez mieux ? », bredouilla Salomé, incapable de bouger.
« Oui, merci », répondit-il simplement. Sa voix sonnait comme l'écho d'une grotte. Caverneuse.
« Je dois y aller », continua-t-il sur le même ton. Salomé le regarda, bouche bée. Il baissa légèrement la tête avant de se diriger vers la porte d'entrée.
« Attendez ! s'exclama-t-elle en se levant machinalement. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ». Il ne se retourna pas.
« C'est mieux comme ça », dit-il seulement.
« Qui êtes-vous ? », questionna-t-elle à nouveau, stupéfaite devant son comportement. L'homme tourna la tête vers le chevalet à gauche de l'entrée où reposait une peinture que Salomé venait de terminer la veille. Elle représentait un lever de soleil sur la campagne environnante. Les couleurs étaient chaudes et réconfortantes. Il pivota sur ses jambes pour la regarder une dernière fois, puis, il sortit.
La jeune femme courra jusqu'à la porte qu'elle ouvrit à son tour à la volée. Sous ses yeux, l'homme fléchit les genoux et... s'envola pour disparaître complètement à travers les nuages. La scène n'avait duré que quelques secondes. Ahurie, Salomé resta scotchée sur place plusieurs minutes, ne réalisant toujours pas ce qu'il venait de se passer. Le soleil se levait à l'horizon, inondant de sa lumière les champs de blé.
Elle rentra chez elle, le regard dans le vague. Que venait-il de se passer ? Avait-elle rêvé ?
La jeune femme jeta un coup d'œil au canapé. Celui-ci était comme neuf. Aucune trace d'un quelconque passage. Rien autour d'elle n'avait changé. Elle retrouva le verre qu'elle avait posé près de l'homme pendant la nuit qui venait de s'écouler. Voulant en avoir le cœur net, elle chaussa ses baskets et retourna sur les lieux de la chute. Le sentier brûlé était toujours là. Bien réel.
Salomé scruta le ciel le reste de la journée, comme-ci elle pensait y trouver les réponses à ses questions. Chaque nuage changeant, chaque avion aperçu lui soulevaient le l'estomac. Elle chercha sa trace sur les réseaux sociaux. Rien, le néant.
En 26 ans, elle n'avait jamais vécu quelque chose d'aussi troublant.
Deux jours passèrent. Deux jours pendant lesquels elle tenta de penser à autre chose. Son reflet dans le miroir l'avant dernier jour de ses vacances lui arracha une grimace. Ses cheveux bruns en pagaille donnaient l'impression qu'un nid d'oiseau y avait élu domicile. Il fallait qu'elle se reprenne. Après un bon bain et un shampoing, Salomé s'installa muni de son chevalet et d'une toile sur la terrasse. Le soleil de fin de journée réchauffait les tulipes, clématites et Myosotis. La palette de couleur à la main, la jeune femme observa intriguée la lumière diminuer sur sa toile blanche. Un nuage devait passer devant le soleil. Elle leva les yeux de sa peinture et eut un geste d'effroi. Son tabouret roula sur les pierres de sa terrasse et elle perdit l'équilibre pour s'étaler à son tour sur la roche fraîche.
Ce n'était pas un nuage qui occultait le soleil. Une sorte de vaisseau luisant était apparu à l'horizon, au-dessus des champs. Il volait dans les airs. Salomé réfléchit rapidement. Ce n'était ni un hélicoptère, ni un avion, ni même un drone. Rien de ce qu'elle avait pu voir jusqu'à présent dans sa vie.
Il devait se trouver à trois ou quatre kilomètres, mais par précaution, la jeune femme récupéra ses affaires et rentra à l'intérieur de la maison pour se poster derrière la fenêtre du salon. La peur s'empara de son corps. Après avoir flotté quelques minutes en l'air, l'engin amorça sa descente et atterrit en plein milieu du pré. Salomé ne décela aucune hélice sur l'appareil. Elle avala péniblement sa salive lorsqu'elle vit des silhouettes émerger. Entièrement vêtues d'une combinaison noire, elles arboraient de gros bâtons qu'elles tenaient comme des armes. Et elles avançaient vers la seule maison du coin, la sienne.
La jeune femme se mordit les lèvres jusqu'au sang. Son instinct lui ordonna cette fois-ci d'avoir peur.
Promis les chapitres seront un peu plus longs, mais je plante vraiment le décor, et j'attends de savoir moi même où cette histoire va nous mener :). Très inspirée en ce moment!
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez!
A bientôt, :)
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Un avenir incertain
Fiksi PenggemarLa Terre est un secret pour l'univers. Et la Terre a oublié l'existence de Superman. Jusqu'à ce que les deux se croisent à nouveau. C'était une nuit noire. La nuit où Salomé en appris plus sur les mystères qui peuplent l'univers. Qui est cet homme...