Chapitre 28 - La plénitude

744 41 7
                                    

Salomé recula, persuadée qu'elle était en train d'avoir une vision. « Je suis folle », pensa-t-elle, tout en dévisageant l'homme devant elle. Ou bien, elle refusait d'y croire. Elle refusait de se laisser à nouveau happer par l'influence qu'il avait sur elle.

Le géant l'observait, du haut de son costume sombre d'où pendait son éternelle cape sanguinaire. Il effectua un pas vers elle en levant légèrement les paumes de ses mains vers le plafond. Comme pour lui montrer l'absence de danger. Sa silhouette se détachait de la fenêtre où des milliers de gouttes d'eau faisaient la course jusqu'à la gouttière sur fond de ciel cendré.
Les ombres se dispersèrent de son visage à mesure qu'il approchait d'elle. Ses yeux brillaient comme la Voie lactée et ne quittait plus le visage de la jeune femme. Ils semblaient vernis d'une lueur d'appréhension.
Salomé butta contre le plan de travail de la cuisine, elle ne pouvait plus reculer.

« Tu n'es pas contente de me voir? », demanda-t-il d'une voix rauque. Haletante, la jeune femme se mordit les lèvres jusqu'au sang.

« Je ne t'attendais plus »

Kal-El baissa la tête, interdit.

« J'ai été pris par le temps ».

Un silence s'imposa entre eux. Seule l'averse et le violon au loin comblaient le vide.

« Disons que les choses ont été moins faciles que sur le papier, reprit-il, les traits fatigués. Je suis heureux de te revoir ».

Ses mots vibrèrent en elle tellement intensément qu'elle du se retourner pour ne pas qu'il voit à quel point il l'a chamboulait.

« Comment as-tu su où me trouver? », lâcha-t-elle le souffle toujours coupé.

Il ne répondit pas, et elle se retourna.

« Parce que je te sens », dit-il simplement. Il ne l'avait pas quitté des yeux.

« Tu me sens? »

« En moi. Je ne saurais pas t'expliquer. J'ai été guidé vers toi ».

« Pourquoi maintenant? »

Kal-El plissa légèrement le front en signe de trouble.

« Crois moi, j'attendais ce moment depuis trop longtemps. Je ne pouvais pas partir avant que les choses soient réglées ».

« Elles le sont? »

« Plus ou moins... »

« Tu vas repartir? » enchaina-t-elle, sur la défensive. Le visage du Kryptonien se crispa.

« Pourquoi, tu le veux? »

« Non »

« Pas tout de suite alors », répondit-il, relâchant la pression de ses mâchoires.

Salomé se détacha du plan de cuisine.

« Je ne croyais jamais te revoir »

« C'est que tu me connais mal »

« Sûrement », souffla-t-elle en s'approchant lentement de lui. Il planta son regard dans le sien et se mordit l'intérieur de la joue.

« Est-ce que je peux... est-ce que je peux t'embrasser? », demanda-t-il.
Un nouveau looping entraîna cette fois-ci tous les organes de Salomé et elle se jeta contre lui. Les bras du Kryptonien la soulevèrent et la hissèrent jusqu'à sa taille d'où elle enroula ses jambes autour de lui. S'accrocher à lui, se presser contre lui, elle était avide de son corps. Elle croisa le regard fauve de Kal-El avant que ses lèvres ne fondent sur les siennes, assoiffées. Un gémissement s'échappa de sa gorge lorsque leurs langues se rencontrèrent. Tout le corps de Salomé tremblait, le voulait. La bouche granitique de l'homme quitta la sienne pour descendre dans son cou puis revenir aussi avidement à ses lèvres. Leur souffle, saccadé, intensifiait le désir brûlant qui était 'enfin entrain de se libérer. Les mains de Salomé, brouillonnent, farfouillait énergiquement les boucles de Kal-El alors qu'il l'a maintenait contre lui.
Il avança et la déposa sur le plan de travail en restant collé à elle. Sa main se posa sur sa joue, puis glissa sur sa nuque, soulevant ses cheveux. Salomé ressenti une faim, un appétit dévastateur. Elle se dégagea légèrement et ôta son pull. Les prunelles céruléennes de Kal-El se posèrent sur sa poitrine retenue par son soutien-gorge et une lueur de convoitise s'y mira. Salomé attrapa sa main et la déposa sur son sein en fermant les yeux. Il replongea sur ses lèvres, insatiable, et se tendit contre elle. Un bruit sourd de craquement raisonna près d'eux. Surpris, Kal-El relâcha son étreinte et ses yeux s'arrondirent. Salomé baissa la tête vers l'endroit qu'il fixait. Le plan de travail à côté d'elle venait de prendre un sacré coup. La force de la main de l'homme sur lequel il s'appuyait, avait enfoncé et craquelé le bois.

« Je suis désolée » murmura-t-il, essoufflé. Je crois que je ne me maîtrise plus »

Salomé amena la main qu'il fixait, inquiet, à sa bouche et fit glisser ses lèvres sur sa paume lisse. Le regard de Kal-El s'assombrit. Elle dégrafa son soutien-gorge et lui fit signe de se débarrasser de sa combinaison. Il l'a contempla, alors qu'il dézippait le haut de son costume. On aurait dit un enfant qui découvrait le corps d'une femme. Un torse sculpté dans le marbre apparu aux yeux de la jeune femme qui tendit les mains pour le toucher. Ses pectoraux, bombés, ses abdominaux, saillants. Cette peau, lisse et blanche. Elle se remit debout, et ôta son pantalon. Les iris de Kal-El la réchauffaient. Il l'amena contre lui et se pencha pour l'embrasser avant de la prendre à nouveau dans ses bras.

« Il y a un lit? », grogna-t-il entre deux baisers. Elle le guida avec ses mains et il se déplacèrent, à tâtons à travers l'appartement. Les mains de Kal-El sur les fesses nues de Salomé lui faisaient tourner la tête.

Son corps rencontra l'édredon moelleux, et celui du Kryptonien se pencha sur elle.

« Tu m'as tellement manqué », lui chuchota-t-il en caressant ses cheveux. Une veine serpentait sur sa tempe, signe qu'il essayait de se contrôler. Pour toute réponse elle enroula ses jambes autour de son buste et le fit se coller à elle, impatiente. Leurs corps à moitié nus se rencontrèrent et s'emplirent d'encore plus de désir. Il finit de se débarrasser de son vêtement et de son caleçon, et il lui retira la petite culotte qui lui restait.

« Kal-El », soupira de plaisir Salomé en le sentant entrer en elle. Celui-ci gronda de contentement avant de s'emparer voracement de ses lèvres.

Leurs corps s'épousèrent, s'embrassèrent
et se rencontrèrent enfin. Les yeux brûlants de Kal-El ne quittaient le visage de Salomé que pour l'embrasser passionnément. Son front, plissé, signalait un perpétuel contrôle de soi. Il ne voulait pas la blesser, ni lui faire de mal. Encore moins lui faire peur. Ses muscles étaient si tendus sous les paumes de la jeune femme qu'elle eu peur qu'il ne vive pas ce moment comme il le devait.
Elle recula sa tête pour l'envisager.

« Qu'est ce qu'il y a? Tu as mal quelque part? Je suis désolée », bafouilla-t-il en se reculant. Elle le retint fermement contre elle.

« Non. Absolument pas. J'aime beaucoup ce qui est en train de se passer. Arrête d'avoir peur pour moi et laisse moi te découvrir », répondit-elle d'une voix pleine de confiance.

Elle sentit ses muscles de relâcher sous sa peau. Son front se dérida, et le coin de sa bouche s'étirait. Il l'a cajolait sur regard, et elle lui sourit à son tour.

« Je crois que tu ne réalise pas quel effet tu me fait », murmura-t-il d'une voix rocailleuse emplit d'émotions.

Salomé s'empara des ses lèvres et le serra contre elle. Elle aurait voulu qu'ils fusionnent. Qu'ils ne fassent plus qu'un. Qu'ils se fondent l'un et l'autre dans l'autre, et qu'ils n'arrêtent jamais de ressentir ce sentiment de pure plénitude qu'elle expérimentait avec cet être hors du commun. 

Un avenir incertainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant