XLIX. Quand la mort rode

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L'air était frais et piquant pour un 24 juin. A peine émergé de rêves palpitants et tiré d'un lit douillet et chaud, David Wagner descendait a pas lourd l'escalier en bois qui craquait sous ses pas. Comme chaque vendredi, David devait se lever alors que le soleil dormait encore pour aller sortir les bêtes dans le vaste pâturage. Après avoir bu une tasse de café pour se donner du courage et tenter de se réveiller un peu plus et en mordant un bon coup dans un Strudel encore frais de la veille, il sortit dans le crépuscule frais et vivifiant. Il s'arrêta, à peine le pied poser dans l'herbe humide pour savourer la pâtisserie gourmande qu'il dévorait. Jamais il ne pourrait se remettre de ce mets exquis que sa mère préparait avec amour et supplément de pommes spécialement pour son fils unique adoré.

Il se dirigea ensuite à grand pas vers la bergerie où somnolait encore les moutons fraichement tondu. Le magnifique Patou couleur neige, alerté par les bruit de pas, se redressa vivement et aboya joyeusement à la vue de son maitre. Après avoir donné une caresse et la dernière bouchée de son Strudel, David ouvrit la petite barrière de l'enclos intérieur et siffla pour faire sortir les moutons de leur immense box chaud et tapissé de paille. Le Patou qui fermait la marche pressa les dernier retardataires et David ferma la petite barrière derrière le troupeau. Ensuite, il se fraya un chemin parmi les ovidés pour leur ouvrir la grande porte de la bergerie.

Les dizaines de moutons se mirent à se presser pour aller fouler l'herbe recouverte de rosée maintenant que le soleil pointait enfin le bout de son nez. Le Patou qui était tout fou de l'allégresse des moutons enfin dehors, se mit à gambader parmi eux et venait de temps en temps lécher la main de son maitre qui marchait en tête du troupeau pour le guider vers le pâturage. David pressait le pas pour arriver enfin dans l'enclos des bêtes car pour lui la journée ne faisait que commencer.
Après avoir mis les bêtes dans le pré, il devait faire le tour rapidement de l'enclos afin de veiller à ce qu'il n'y aie aucune échappatoire pour un mouton fugueur. Il devait également surveiller si la bassine d'eau était suffisamment remplie et enfin retourner chez lui prendre une douche pour partir à son école de cuisine. David avait le rêve d'ouvrir un jour son propre restaurant et travaillait dur chaque jour pour ça. Même s'il était occupé, il avait insisté pour que chaque mercredi et vendredi ce soit lui qui s'occupe des bêtes le matin pour que son père puisse dormir plus longtemps et ne doive pas se réveiller à 4h du matin. David savait ô combien le métier de fermier était dur et il était admiratif du courage et de la persévérance de son père.

Alors que David vérifiait les clôtures qui longeaient le bois, il fut intrigué par un craquement qui provenait d'entre les arbres. Curieux, il s'approcha et guetta dans les sous-bois la source du bruit. Peut-être était-ce une biche, un renard ou pire un loup. Heureusement que le Patou était là pour protéger le troupeau. Ne voyant rien, le jeune Wagner tourna les talon pour se diriger vers les moutons qui broutaient plus bas dans la vaste prairie. Alors que David s'en allait, son vieil ami à long poil resta à l'affut le regard rivé entre les arbres.

- Sammy ! appela le jeune homme.

Mais le chien ne voulait rien écouter. Il resta là, immobile, et se mit à grogner.

- Sammy qu'est-ce que tu fais ? Il n'y a rien. Allez viens maintenant.

Le ton du jeune homme se fit plus dur mais rien n'y faisait la montagne de poils crème ne voulait rien entendre. Le chien se mit à aboyer rauquement vers les sous-bois et David décida d'aller le chercher lui-même. Il avait d'autre chose à faire et de plus il devait passer chercher Sarah, sa petite amie, avant d'aller à son école. Tout en appelant le chien durement, David s'avança vers le sous-bois. Le Patou était lui déchainer et aboyait à tout rompre, jamais David ne l'avait vu dans un tel état.

- Sammy ça suffit maintenant, tu viens ici !

David qui n'était plus qu'à deux ou trois mètres de son chien et s'arrêta net, stupéfait. Des pas lourd qui faisait trembler le sol, arrivaient d'entre les arbres et se dirigeait vers eux. Un grondement sourd se mit à retentir faisant vrombir les entrailles de David et le figea sur place. Dans l'obscurité du bois, deux lueurs oranges semblables à ceux d'un animal sauvage se balançaient de gauche à droite au fur et à mesure que la créature approchait. Un nouveau grondement, plus fort cette fois ci, tétanisa David. Cet animal n'était pas un loup, il était bien pire. Les arbres se ployaient au passage de la bête comme si ce n'était que de vulgaires roseaux.

Avengers & Shape Shifter  ~ Tome 1~  [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant