Avengers & Shape Shifter ~ Tome 1~ [ TERMINÉE ]

XLIV. Quand le naturel revient au galop

Abigail était face à son père le regard farouche et l'esprit remonté contre lui. Tony qui se massait les tempes n'arrêta pas car il sentait qu'il allait encore se prendre la tête.

- Comment es-tu au courant ? demanda calmement son père.
- Je vous ai entendu toi et Steve.
- Comment... ? demanda son père stupéfait.
- Ce n'est pas la question. Comment oses-tu considérer Wanda comme une arme de destruction pour reprendre tes dires, demanda Abigail le ton agressif.
- Oh Abigail je n'ai pas envie d'en discuter encore...
- Si, il le faut. C'est une jeune femme de mon âge. Elle est jeune et elle a bon coeur. Dans quel monde vivons nous pour enfermer des innocents ? demanda Abigail révoltée.
- Innocents ?! Elle a tué des dizaines de personnes innocentes, elles, à Lagos.
- Mais pas intentionnellement ! Elle n'a jamais voulu ça. Elle a juste essayé de sauver la situation et ça s'est retourné contre elle !
- Elle aurait du faire plus attention ou réfléchir à une autre solution.
- Pardon ? Tu sais très bien qu'en mission quand il y a des imprévus, on a pas le temps de réfléchir car le temps peut se retourner contre nous. Tu n'as jamais fait d'erreur toi ?
- Les gens ont peurs, on doit leur montrer que nous avons la situation en main.
- Les dirigeants auront de toute manière toujours peur de personnes comme Wanda, Thor, Banner ou moi car nous ne sommes pas comme eux.
- Tu n'as pas à t'inquiéter, rassura Tony. Il ne t'arrivera rien sans tes pouvoirs.
- Et s'ils revenaient ?
- Pardon ?

Abigail soupira et se vautra dans une chaise face à son père. Elle s'accouda sur la table et prit sa tête entre ses mains.

- Tu sais que j'ai raison non ? Ils nous voient comme bêtes, ils me voient comme une bête... Ils non pas tous à fait tort..., soupira Abigail.
- Tu sais très bien que c'est faux, tu n'es pas une bête, ni un monstre...
- Tu dirais pas ça si tu étais moi.

Elle passa sa main dans ses cheveux puis planta son regard dans celui de son père qui restait pour une fois muet.

- Ils reviennent, plus fort qu'avant. Et... et je ne sais pas si j'en serais capable. Ça fait longtemps, trop longtemps qu'ils m'ont quittés. Même s'ils ne sont jamais vraiment parti, je ne sais pas si j'y arriverai.
- Je serais là, dit Tony en posant sa main sur celle de sa fille.
- Tu ne comprends pas. Si je n'arrive pas à les contrôler ils m'enfermeront comme Wanda.
- Non ça ne sera pas nécessaire, j'en suis sûre. Ils ne peuvent pas être aussi dangereux.
- Pas eux. Mais Lui oui.
- Lui ?

Abigail inspira mais les mots restaient en travers de sa gorge.

- Je n'aurais jamais dû signer ces Accords. Qu'est-ce qu'ils me feront s'ils apprennent ça ? Si je n'arrive pas à le contrôler ?
- Ne dis pas ça. Je te promets que je te protégerai, ils ne te feront pas de mal.
- Non c'est faux. Je ne suis pas comme eux et ils en ont peur. Peut importe ce que tu diras, ils n'en n'ont rien à faire. Et je compte me battre s'il le faut pour ma liberté. Je suis désolée si ce n'est pas ça que tu attends de moi mais c'est mon choix. Et tant pis si j'ai des problèmes.

Abigail se leva précipitamment de sa chaise et sorti en trombe de la pièce la gorge serrée par les émotions qui remontaient.
À grandes enjambées, elle se précipita vers des toilettes pour être seule. Elle s'appuya sur le lavabo face à la glace et leva lentement les yeux pour se regarder dans le miroir. Ses yeux luisaient d'une couleur orangée et elle sentait son cœur battre à tout rompre.
Inspire calmement, ça ne sert à rien de faire une crise de panique, tenta de se calmer Abigail.
Elle avait beau respirer lentement et profondément son cœur ne voulait pas cesser de s'emballer. Elle entendit encore des voix et des cris résonner dans sa tête. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles marmonnant une plainte entre ses dents pour que ça cesse.
Elle avait oublié les cauchemars, les cris et cette envie irrésistible de se battre, de sang. Elle sentait dans ses tripes Léplas reprendre lentement et brutalement sa place parmi ses Autres en les réveillant au passage.
Elle sentait la louve, la belette et la buse s'agiter, se débattre déranger dans leur longue sieste. Abigail eu un haut le cœur et se dirigea vers les WC pour vider le contenu de son estomac.
Ils avaient intérêt à se calmer tous, aussi non c'est elle qui les étriperait.