XXXVIII. ... Pour mieux revenir

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Le froid. Un froid intense qui lui brûlait les doigts. Un froid qui lui gelait le coeur. Et cette impression de tomber sans cesse qui lui collait à la peau.
Le vide. Ce vide immense qui l'entourait. Comme si tout avait disparu autour d'elle. Comme si les arbres avaient cessé de respirer, comme si les abeilles avaient cessé de bourdonné, comme si l'eau avait cessé de sillonner les terres.
Comme si la vie s'était arrêtée.
Le silence. Ce silence coulant autour d'elle sirupeusement et s'insinuant dans son crâne tel une mélodie irrésistible. Ce silence sourd et épais se déversait sur sa peau comme une couverture chaleureuse et réconfortante dans ce vide immense.
La paix intérieure et le calme reposant d'avoir accompli sa tâche.
Un repos tant mérité après tant de souffrance.

Mais quelqu'un en avait décidé autrement. Une présence agrippa son épaule la forçant à revenir des méandres du trépas.
Tout bascula. La lumière vive d'une blancheure intense transperçant ses paupières, l'impression de perdre pied pour la première fois et le silence se muant en un vacarme assourdissant.
Ensuite le calme revint. Elle ouvrit les paupières doucement battant des cils pour s'habituer à la clarté vive du lieu. Elle vit l'immensité bleue, d'un ciel d'été la surplomber. Puis ses sensations revinrent peu à peu et elle sentit l'herbe fraîche après la rosée du matin lui chatouiller les bras et la nuque. L'odeur des arbres en fleurs et d'une prairie en pleine vie vinrent titiller son odorat délicat. Elle prit une grande bouffée d'air et souffla lentement. Quel doux parfum.
La jeune fille se releva lentement jusqu'à être assise et admira le cadre autour d'elle. Elle était perdue en plein milieu d'un champ immense. L'herbe haute était parsemée de fleur des champs et un immense chêne la dominait de toute sa splendeur quelques mètres plus loin.
La fille entoura ses jambes de ses bras et posa sa tête sur ses genoux profitant de la douce brise qui soulevait ses cheveux et qui faisait bruisser l'herbe autour d'elle.

- Abigail.

La voix était sortie de nulle part comme émanant du lieu même. La jeune fille se releva et parcouru les alentours de ses yeux pour apercevoir une silhouette quelconque.

- Abigail, répéta la voix.

Puis Aby vit qui l'appelait. Une présence était debout au pied de l'arbre. Une femme aux cheveux long et blond foncé et habillée d'une robe blanche et ample l'attendait au pied du chêne. La jeune fille s'approcha lentement de l'inconnue pliant les herbes haute sur son passage.

- Je t'attendais, dit la femme une fois Abigail à sa hauteur.

La métamorphe reconnu l'inconnue. C'était Frigga. Comment était ce possible ? Peut être était-ce l'inconscient au bout de vie qui faisait délirer Aby.
La jeune fille plongea son regard dans celui de sa créatrice et eut une larme à l'œil. Si elle se tenait ici, devant la déesse déchue, cela voulait dire qu'elle avait bel et bien quitter le monde des vivants et pour de bon cette fois.

- C'est fini, dit Abigail.

Ce n'était pas une question mais plutôt une affirmation de ce qui taraudait la jeune fille. La déesse lui sourit tendrement et glissa une mèche de cheveux d'Aby qui cachait son visage derrière son oreille puis elle prit le menton de la jeune fille pour lui relever la tête afin de la regarder.
Ses yeux commençaient à perler et sa lèvre tremblait. La douleur qu'avait ressenti la jeune fille en se sacrifiant marquait encore ses traits et des marbrures recouvrait sa peau du craquèlement qu'avait provoqué son pouvoir.

- Ne pleur pas mon enfant, dit calmement Frigga.

Sa voix était tel une caresse rassurante qui apaisait les peurs de la jeune fille.

- Je ne veux pas mourir... , dit Abigail d'une voix étranglée. C'est trop tôt...

Frigga soupira et regarda la jeune fille d'un air conciliant.

Avengers & Shape Shifter  ~ Tome 1~  [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant