𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 34

L'anniversaire de ma mère avait toujours été fêté en grande pompe au manoir. C'était sans doute la soirée la plus attendue de l'année à Octa, journalistes et célébrités s'y rassemblant afin de célébrer la naissance de ma chère et tendre génitrice.

Ce jour-là, le douzième du mois de juillet, était un de ces jours qui ne pouvaient être oublié, certains l'associant à d'agréables souvenirs, d'autres à un viol. D'autres n'impliquant malheureusement rien que moi et moi-même.

Je détestais cette journée de tout mon être, cependant, j'étais contrainte à sourire face à ces invités qui me voyaient soit une fille pourrie gâtée, soit comme leur future belle-fille. Après tout, j'étais un très bon parti et qui plus est célibataire selon mes réseaux sociaux, néanmoins, alors que de nombreux jeunes plein aux as et leurs immondes pères me déshabillaient du regard, moi je n'avais d'yeux que pour celui qui n'était jamais à plus de deux mètres de moi.

- Ça me rend dingue, marmonnai-je en sirotant mon verre de vin. J'ai l'impression d'être un morceau de viande.

- Arrête de faire la gueule, murmura Jeon. Joue la comédie encore quelques heures et on rentre à la maison.

- Ça ne te pose pas problème que d'autres me mate le cul ?

- Pas du tout, dit-il avant que je ne tourne la tête dans sa direction pour le voir sourire. J'aime bien que l'on regarde ce qui est à moi. De toute façon il n'y a que moi qui puisse y toucher, n'est-ce pas ?

- Et encore... Grommelai-je en fixant à nouveau devant moi avant de prendre une gorgée de ma boisson alcoolisée et fruitée. À chaque fois que l'on se décide à s'envoyer en l'air, il y a quelque chose ou quelqu'un qui vient nous déranger. À croire, que le très haut souhaite que nous entrons dans les ordres. Le pire c'est que père Jeon et sœur DeLayne ne sonnent pas si mal.

- Tu deviens croyante ?

- J'étais croyante avant que je ne comprenne que mon Dieu avait fini par m'abandonner lui aussi.

- Alors tu redeviens croyante. C'est bien ! S'exclama mon petit ami, satisfait. J'ai réussi à te convaincre.

- Je lui suis juste reconnaissante de t'avoir mis sur ma route, répliquai-je sèchement. Maintenant tais-toi et cherche Stephen. J'ai besoin de lui parler.

Je m'apprêtais à quitter le bar, quand tout à coup, je vis ma sœur s'approcher de moi, une sorte de crainte la poussant à serrer fermement ses mains sur sa flûte de champagne. Dalila me regarda longuement lorsqu'elle s'arrêta juste face à moi, puis sa bouche se mit sa trembloter, me donnant l'impression qu'elle se retenait de pleurer.

- Quoi ? M'enquis-je en fronçant les sourcils tant j'étais confuse. Tu vas bien ?

- Je ne me sens pas très bien.

Ma sœur se mit brusquement à me fuir de regard, l'inquiétude s'emparant étrangement de moi avant que je ne pose en douceur mes paumes sur ses joues dorées. Je tournai délicatement son visage vers le mien, la poussant à me regarder avant que je n'aperçoive ses yeux s'encombrer de larmes.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je... Je ne sais pas trop... Je...

- Dalila ! M'écrai-je pour la sortir de cet état second dans lequel elle se trouvait. Parle.

- J'étais en train de fumer dans l'arrière-cour quand le... Le fils de monsieur Gail, le nouvel associé de papa, a glissé sa main sous ma robe. Il m'a touché alors que je... Je lui avais dit d'arrêter.

Ma sœur était forte, alors je pus facilement comprendre qu'elle était en état de choc et cela me brisa le cœur.

- Ivan, c'est ça ? Interrogeai-je avant que mon aînée ne hoche la tête. OK. Jeon, emmenez ma sœur à sa chambre. Elle a besoin de se reposer. Je viendrai vous y rejoindre juste après.