𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́]

Chapitre 27

Mes doigts glissèrent nerveusement dans mes cheveux, puis un soupir passa sèchement mes lèvres. Dans un sens, j'étais soulagée de ne plus avoir à cacher à Jungkook les mauvaises intentions que j'avais eu à son égard. J'étais en paix avec moi-même et ce, même si je venais sans doute de le perdre. Je m'étais montrée monstrueuse et j'en payais le prix. C'était tout ce que je méritais.

Dans ma tête, je vivais déjà ma première rupture sans même que Jeon n'ait dit quoi que ce soit, alors je me retournai rapidement afin de prendre la direction de ma salle de bain. Je n'avais plus le cran de le regarder tant son visage attristé me faisait culpabiliser.

Je me plaçai automatiquement devant de lavabo, posant mes mains sur la paillasse en marbre tandis que je fixais mon reflet dans l'immense miroir qui se trouvait face à moi. J'étais l'être le plus pathétique sur cette terre car oui, j'avais moi-même causé la tristesse qui imprégnait mes traits. Je ne méritais définitivement pas quelqu'un comme Jungkook et ce fut lorsque je m'en rendis enfin compte que je m'écroulai subitement au sol avant de me mettre à pleurer.

J'étais complètement effondrée. J'avais moi-même nui à mon amour, à mon couple qui venait à peine de voir le jour et cela me fit souffrir. Je ne contrôlais même plus mes pleurs que respirer en devint même impossible. Je sentais cette douleur grandir de plus en plus dans ma poitrine alors que mon cœur cognait si agressivement qu'il cognait dans ma tête, quand tout à coup, je sentis ses bras rassurants se refermer sur mon corps plus fragile que jamais.

- Calme-toi... Calme-toi... Murmura Jungkook en massant délicatement ma nuque. Respire, princesse. Respire, s'il te plaît.

Il était accroupi, tout près de moi, frottant machinalement mon dos, avant qu'il ne me soulève brusquement pour m'emmener jusqu'à la cabine de douche qui se trouvait non loin de ma baignoire. Sur le moment, je ne compris pas vraiment l'inquiétude que je voyais dans ses yeux et puis, lorsqu'il ouvrit l'eau glacé sur nos deux corps et que je repris enfin mon souffle, je me rendis compte que je n'avais pas respiré depuis un long moment.

Mes yeux rougis fixaient ceux de Jeon, tandis que mes mains étaient jointes contre ma poitrine pour me permettre de retrouver, difficilement certes, une respiration normale. Mes poumons brûlèrent pendant de longues minutes au contact de l'oxygène, et puis Jungkook me ramena sèchement contre lui, me serrant comme si je lui avais fait la peur de sa vie.

- Es-tu un bébé ? Me réprimanda-t-il avec le souffle court. Ne sais-tu pas qu'il faut quand même respirer en pleurant ? C'est la première fois que ça t'arrive ?

Je secouai aussitôt la tête, répondant négativement à sa question, avant d'enfoncer ma tête dans le creux de son cou en passant mes bras autour de sa taille.

- Ça m'arrivait quand j'étais adolescente.

- Pourquoi ? S'enquit-il en refermant l'eau. Qu'est-ce qu'il y a eu à cette époque de ta vie ? Ce n'est pas normal d'avoir des spasmes du sanglots si tu n'es pas un putain de bébé, Seth.

Cette simple interrogation fit remonter encore une fois en moi d'horribles souvenirs, et là encore je ne pus que constater que je n'étais pas prête à en parler. Je pouvais l'aimer plus que tout au monde, mais ce secret-là, il m'était complètement impossible de le partager avec lui. Je craignais que son avis sur moi et que ses yeux lorsqu'il me regardait changent, alors le silence fut ma seule solution.

- M'aimes-tu encore après ce que j'ai fait ?

Ce fut presque timidement que je levai la tête vers lui, mes yeux se posant aussitôt sur les siens, eux qui étaient remplis par tant de tendresse à mon égard.

- Bien sûr, répondit-il comme si cela était une évidence. Je t'ai fait du mal avant que nous soyons ensemble et tu m'en as fait aussi. Nous sommes quittes.

- Alors si tu m'aimes, ne me demande plus rien à propos de mon adolescence, de ma foutue respiration ou même de mon tatouage... Je t'en prie.

Je savais que c'était à contrecœur qu'il le fit, mais je fus tout de même soulagée lorsqu'il hocha la tête. Ses yeux foncés me questionnaient, cependant, sa bouche s'empressa de m'embrasser alors j'en fus apaisée, lui rendant bien rapidement son baiser.

- Je n'en ai jamais parlé à personne, confiai-je en posant mon front contre le sien. Mais je peux t'assurer que lorsque j'en me sentirai prête à en parler, ce ne sera à personne d'autre que toi. Donne-moi du temps, OK ?

- OK... J'attendrai tant qu'il le faudra.

Sa voix basse me permit de me détendre peu à peu, ses mains palpants mes hanches y contribuant aussi tandis je frottai adorablement mon nez contre le sien. Jungkook rit légèrement, puis il tapa doucement sur mes cuisses dans le but de me demander de sauter et ce fut ce que je fis. Il me rattrapa rapidement, entourant sa taille de mes jambes avant de quitter la douche.

Ce fut en m'embrassant çà et là que mon petit ami m'emmena avec lui jusqu'à mon lit, m'y déposant avec délicatesse avant de défaire les boutons de mon chemisier. Ses yeux ne quittaient plus les miens et l'eau de ses cheveux gouttait sur ma peau dorée, quand soudain, il ouvrit sèchement les pans de mon haut pour me faire pousser un petit hoquettement de surprise.

- Jolis petits seins, souffla-t-il avant de cueillir un baiser sur mes lèvres.

Je souris aussitôt contre ses croissants rosées. J'avais enfin retrouvé ses papillons qui avaient quitté mon abdomen durant la précédente demi-heure.

- Maintenant ?

- Non, répondit-il en retirant ma jupe. Tes vêtements sont trempés alors je t'aide à les ôter, mais je ne me sentirais pas à l'aise de te toucher davantage. Ta famille est sous le même toit et...

- Je n'en espérais pas moins de toi, dis-je en me redressant sur mes coudes. Tu as des principes. C'est bien.

Jeon sourit fièrement, il devait sans doute savoir que c'était la réponse que j'attendais de sa part, puis il m'aida à me remettre debout. Je lui offris un chaste baiser, puis je pris sa main droite, recouverte de tatouages, dans la mienne afin de l'entraîner jusqu'à mon dressing.

- Je ne comptais pas te le donner de sitôt. Je croyais te le donner après avoir déchirer tes vêtements moi-même, mais comme tu es trempé... Dis-je en fouillant dans mes placards avant de me retourner vers Jeon. Tiens !

Ses grands yeux, éveillés comme ceux d'un enfant, se posèrent rapidement sur la jolie boîte noire mate que je tenais entre les mains.

- Qu'est-ce que c'est ?

Il s'empressa de poser son regard plein de curiosité sur le mien et puis je souris avant d'enlever le couvercle de la boîte, le laissant voir ce qu'elle contenait.

- Une chemise et un jeans ?

Enthousiaste, je hochai la tête à plusieurs reprises avec un fin sourire, cependant, je compris que mon petit ami était confus.

- J'ai vu ça dans un magasin quand je ne te parlais plus alors j'ai demandé à la vendeuse de les emmener en caisse pour moi... Je me suis dit qu'ils t'iraient bien, avouai-je en posant le paquet entre ses mains. Pourrais-tu les mettre même si tu ne veux pas que je t'offre quoi que ce soit ? On va dîner avec Stephen ce soir.

- On ? Questionna-t-il en fronçant les sourcils.

- Oui ! On va dîner tous les trois. Tu vas t'asseoir juste à côté de moi et tu pourras me tripoter sous la table si tu le veux.

Nous éclatâmes de rire. Ni lui ni moi ne savions si j'étais sérieuse ou non, néanmoins, l'idée ne nous déplaîsait pas. À chaque fois que je voyais la joie sur son visage j'étais comblée, alors je ne pus m'empêcher de passer mes bras autour de son cou pour l'embrasser avec tendresse.

- Je ne veux pas que tu aies l'impression que j'ai honte de t'aimer, alors à défaut de te présenter comme mon amoureux à ma famille, je vais te présenter en tant que tel à mon meilleur ami. Ça te convient ?

Jungkook, emballé, sourit et je pris cela pour une réponse positive. Je ne souhaitais pas faire de notre relation un secret, cependant, je le devais vis-à-vis de mes parents. Je ne pouvais pas encore nous exploser aux yeux du monde en tant que couple, néanmoins, je devais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour rendre un peu plus agréable cette attente dont la durée était encore indéterminée.