Chapitre 74

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Mes mains tremblaient comme elles ne l'avaient jamais fait auparavant, cependant, je ne savais pas si c'était dû à la tristesse et au stress ou à la colère. Mon fils, à seulement quatre ans, se trouvait dans le bloc opératoire d'un hôpital avec deux côtes fraîchement fracturés. Wayat, en sachant parfaitement que nous allions nous rencontrer, n'avait pas hésité à envoyer quelqu'un battre Adonis à tel point que si je n'étais pas arrivée à temps, mon bébé n'aurait plus été de ce monde.

L'inhumanité de jeune Carter me répugnait. Comment pouvait-il s'appeler un homme en ayant de si mauvaises intentions envers un enfant sans défense ? Enlever Adonis était une chose, mais couvrir son corps d'hématomes en était une autre bien différente. À ce stade, je n'étais plus révoltée, j'avais soif de vengeance, alors oui, hormis prier pour mon fils, je ne faisais que me demander comment tuer les hommes que j'avais ligoté dans cette maison que je m'étais appropriée.

- Calme-toi... Murmura mon époux en s'accroupissant devant moi avant de prendre mes mains dans les siennes. C'est un battant. Il va s'en sortir.

- Qui est-ce que tu essaies de rassurer là, Jeon ? J'arrêterai de m'en faire lorsque tes petits potes de la gendarmerie feront enfin correctement leur boulot. Tu te rends compte que j'ai dû retrouver mon fils moi-même alors que les supposés meilleurs éléments de l'armée étaient sur le coup ? Pourquoi est-ce qu'ils t'ont mis sur le banc du touche au juste ? Ils te croyaient incapable de retrouver ton propre fils ou ils avaient juste peur que tu descendes les vermines qui l'avaient enlevé ? Tu aurais dû faire parti de l'équipe qui enquêtait.

Évidemment que je ne comptais pas dire à Jungkook que j'avais séquestré les bourreaux de mon fils, il était devenu bien trop exemplaire pour me soutenir une fois de plus à aller contre les lois, et puis au vu de sa position, je ne souhaitais pas l'impliquer dans tout ça. D'ailleurs, j'avais même sorti mon meilleur jeu d'actrice lorsqu'un agent m'avait interrogé, lui expliquant que Wayat m'avait appelé afin de me donner la position d'Adonis puisqu'il comptait quitter le pays d'ici peu de temps.

Mon petit mensonge avait sans doute fait travailler davantage les collègues de mon époux, les forçant à rechercher des personnes qu'ils n'étaient pas prêtes d'être trouver de sitôt. Au moins, j'étais sûre que ses monstres allaient réellement payé pour tout le mal fait à mon fils. S'ils n'avaient pas fait de mal à Adonis, peut-être que leurs destinées auraient été différentes, mais ce ne fut pas le cas, alors je me devais de déchaîner l'enfer sur eux.

- J'ai des supérieurs ! Pourquoi est-ce que tu t'en prends à moi ? Demanda le noiraud avec les dents serrées avant de s'asseoir près de moi. Tu as intérêt à t'adresser correctement à moi. Je suis ton mari, pas ton chien, essaie de t'en rappeler de temps en temps.

- Pourquoi est-ce que tu montes sur tes grands chevaux ? Lâchai-je en posant sur lui un regard plein de confusion. Tu veux vraiment te disputer avec moi ? Maintenant ? Dans cet hôpital ? Tu devrais aller prendre l'air histoire de calmer tes ardeurs.

- Tu es celle qui devrait calmer ses ardeurs. Prends une douche froide et ça passera, bouffonne.

- C'est moi que tu traites de bouffonne ? M'écriai-je en me levant d'un bon avant que mon mari n'en fasse de même pour se mettre face à moi. T'es devenu complètement fou ou quoi ? C'est quoi ton problème ?

L'état de mon fils et le stress qui s'ensuivait me rendait agressive, néanmoins, je ne compris pas la colère de Jungkook à mon égard. Je n'étais pas responsable de tout ça, alors je me voyais pas pourquoi je recevais des insultes au lieu de son épaule sur laquelle j'avais l'habitude de me morfondre lorsque j'en ressentais le besoin.

- Tu es mon putain de problème, Seth !

- MAIS QU'EST-CE QUE J'AI FAIT BORDEL ? Hurlai-je sans vraiment me soucier de l'endroit où nous nous trouvions tant j'étais frustrée.

- Seth-...

- Papa, ne t'en mêle pas ! Lâchai-je en me retournant vers le nommé. Tu en as déjà assez fait. Et toi, viens avec moi. On ne va pas se gueuler dessus ici, devant tout le monde, alors allons dehors.

Ma main se posa agressivement sur le poignet de mon époux et ce fut dans un silence morbide que nous parcourûmes l'hôpital jusqu'à en atteindre l'extérieur. Étrangement, lorsque nous nous retrouvâmes face à face, je ne pus lire dans ses yeux rien que de la colère lorsqu'il me regardait, cela mon forçant à me demander ce que j'avais pu faire de si terrible pour que mon propre amour me haïsse.

- Alors ? Qu'est-ce que tu me reproches ?

- Ton infidélité ! S'écria-t-il pour momentanément faire arrêter les battements de mon cœur. 

- Q-Quoi ? Chéri, qu'est-ce que tu racontes ?

J'étais déroutée, mais son accusation fut assez pour me faire monter les larmes aux yeux. Naturellement, j'essayai donc d'établir avec lui une contact physique pour le rassurer, cependant, lorsque je m'apprêtais à poser mes paumes sur ses joues, il me repoussa de la plus sèche des façons, me faisant reculer le quelques pas.

- Mon amour-...

- Tu veux vraiment faire l'innocente, DeLayne ? Tu empestes son parfum ! Arrête de me prendre pour un con !

- Pour le coup tu as vraiment l'air con, ironisai-je en serrant nerveusement mes poings. Tu te rends ridicule tout seul, tu n'as pas besoin de moi pour ça. Tu es mon putain de mari, Jeon ! Je veux me traîner derrière toi jusqu'à ce que la mort nous sépare. Comment est-ce tu peux imaginer que je puisse faire ça ? Hein ? J'ai renoncé à tout ce que j'avais pour t'aimer et tout ça pour quoi ? Pour que l'on arrive à ce moment précis où toi, mon amour, tu me mettes sur le dos la seule chose que je ne puisse accepter ? Accuse-moi de tout ce que tu veux, mais tu sais mieux que personne ce que je peux faire pour ma famille, alors n'ose plus jamais remettre ma loyauté en question !

- ALORS EXPLIQUE-MOI ! POURQUOI EST-CE QUE TU SENS LE PARFUM D'UN AUTRE ? JE NE VOIS PAS POURQUOI CE SERAIT LE CAS SI TU N'AS PAS ÉCARTÉ LES CUISSES POUR-

Ses mots me firent du mal, à vrai dire, ils me dégouttaient tellement que l'envie de vomir me monta. Après toutes ces années à prendre soin de lui, c'était ça ma récompense ? Mon mari me pensait donc capable de ce genre de choses et ce fut difficilement que je me retins de le gifler, néanmoins, je n'avais pas vu ma droite venir percuter sa joue aussi violemment rien que pour le faire taire.

- Seth ! S'exclama-t-il avant de serrer ses poings et sa mâchoire. Tu-

- ESTIME-TOI HEUREUX QUE JE NE T'AI PAS FOUTU MON PIED AU CUL ! TU ME TRAITES DE PUTE MAINTENANT ? OUI JE SUIS UNE PUTE ! LA TIENNE ESPÈCE DE CONNARD ! JE TE LAISSE ME BAISER QUAND BON TE CHANTE ! JE FAIS TOUT CE QUE TU DÉSIRES ! BIEN VU, JEON ! JE SUIS OFFICIELLEMENT UNE PUTE ! JE SUIS UNE SI BONNE PUTE QUE SI TU ME DIS QUE TU VEUX ME SAUTER LÀ MAINTENANT, JE DIRAI OUI RIEN QUE POUR QUE TU SOIS HEUREUX ! Je... Je te déteste putain...

Ce fut seulement lorsque je m'arrêtai de crier que mes larmes se mirent à couler et mes muscles à trembler légèrement. J'étais complètement brisée, tant et si bien que j'aurais pu me recroqueviller sur moi-même et permettre à mes larmes de couler durant des heures, cependant, je devais garder la tête haute, parce que moi, Seth, je n'avais jamais fauté dans mon couple et mon mariage.

- J'aurais dû crever avant même de venir au monde, parce qu'une vie comme la mienne ne vaut pas la peine d'être vécu. Je ne suis entourée que de serpents et toi, mon âme sœur, mon cher et tendre mari, tu es pour moi le plus venimeux de tous. Je n'oublierai pas la morsure d'aujourd'hui, je te le promets.

Les traits de mon visage avaient fini par se détendre. Ma conscience était parfaitement claire, alors le calme regagna mon être bien rapidement. J'étais peut-être ignoble dans bien des domaines, mais ma loyauté était sans pareille et ça même les insultes de celui que j'aimais ne pouvaient me l'enlever.

- Je vais voir mon fils maintenant.

Sans faire ni une ni deux, je tournai les talons, m'apprêtant à rejoindre l'intérieur que gigantesque bâtiment, quand tout à coup, je m'écroulai sans pouvoir me rattraper à quoi que ce soit. Évidemment que j'entendis Jungkook crier mon prénom en courant jusqu'à moi, mais cela ne servit strictement à rien puisque j'avais déjà lourdement percuté le sol, tout devenant noir presque instantanément.

𝐌𝐚𝐧𝐢𝐚𝐜 - 𝐉𝐄𝐎𝐍 𝐉𝐔𝐍𝐆𝐊𝐎𝐎𝐊 [𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞́] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant